“parce ce que je suis une fille", lancé dans la capitale burkinabè, le jeudi 15 mai 2008, est un rapport du bureau régional Afrique de l’Ouest de Plan international. Le présent rapport, deuxième du série de huit à publier d’ici à 2015, depeint la situation des filles dans le monde, cette année, avec un zoom sur l’état des droits de la jeune fille dans les zones marquées par les conflits. Les statistiques sont éloquentes. Une étude menée entre autres, au Liberia et en Sierra-Leone montre que les filles, à l’image des autres enfants des zones ayant connu des conflits, ont été exposées à de multiples expériences traumatiques pour avoir vécu avec des cadavres tout autour ou avoir assisté à des scènes de tortures et d’assassinats.

Le pire est que nombre de ces filles ont été victimes de viols. "Pendant la guerre, les filles âgées d’à peine 11 ans ont été enlevées pour servir d’esclaves sexuels des rebelles ou des soldats des forces régulières", révèle l’étude. Beaucoup d’entre elles se retrouvent après la guerre, dans un état de dégradation prononcée de leur santé mentale. Conséquence, elles tombent facilement dans le commerce du sexe et sont souvent animées d’une envie de suicide,Selon l’étude, "Plus de 25 % des filles interrogées en Sierra-Leone et au Liberia ont déclaré courir un risque de suicide (...). Au sein des groupes vulnérables tels que les anciennes filles-soldats et les filles sans soutien parental, les chiffres atteignaient des taux de 35 %". Le rapport comporte d’ailleurs des témoignages pathétiques de filles victimes des atrocités de la guerre.
Ces filles ont, à tout point de vue, besoin d’un soutien psychosocial important, pour reprendre goût à la vie et prendre un nouveau départ plein d’espoir et d’espérance. C’est ce à quoi s’attelle le projet "Appui psychosocial aux enfants au situation difficile en Afrique de l’Ouest : Togo, Burkina Faso, Cameroun, Liberia et Sierra Leone".

De façon générale, le représentant-résident de Plan au Burkina Faso, Mahamadou Tounkara retiendra qu’être enfant est déjà un signe de vulnérabilité.Etre fille l’est encore davantage du fait de diverses pesanteurs socioculturelles. Il indique également que 200 millions des filles vivent dans l’ombre de la guerre, dont 100 000, comme enfants-soldats à travers le monde. S’occuper de ces cas d’enfants en difficulté, de l’enfance en général, explique M. Tounkara, est la raison d’exister de l’organisation humanitaire Plan international depuis 1937.

L’ambition de Plan, poursuit-il, est de donner à tous les enfants, une égale chance de devenir des citoyens dignes de demain, de tendre vers un monde où les enfants verront leurs droits reconnus et surtout respectés.Pour réussir, l’organisation humanitaire déroule à travers le monde, plus de 5 000 projets et programmes au profit d’environ 10 millions d’enfants et leur communauté.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya