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Chambres de passe : Le maire Simon dans l’impasse ?

Publié le mercredi 16 avril 2008 à 10h17min

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la réalité du terrain n’est pas aussi simple qu’elle paraît. Simon Compaoré apprend en effet à ses dépens qu’il est difficile de fermer une chambre déjà… close. Non pas qu’il n’en ait pas les moyens, mais bien parce que le phénomène auquel il veut s’attaquer est à ce point sensible qu’il faut y aller prudemment.

Simon Compaoré dans l’impasse ? Toujours est-il qu’à présent, le maire de Ouagadougou accepte de donner un nouveau délai à certains gestionnaires des chambres closes de la capitale. Pour les autres, dont les établissements ne respecteraient pas les normes de sécurité et de propreté, ils verront les leurs fermés dans les jours à venir.

Simon Compaoré vient de franchir un grand pas. Un pas qui s’apparente à une reculade, même s’il s’en défend. Un pas en arrière sans aucun doute. Mais assurément un pas constructif. Car, en accordant un délai supplémentaire à ces gestionnaires de maisons closes, Simon Compaoré leur donne l’occasion d’opérer une reconversion en douceur. Ceux-ci ne pourront plus dire qu’ils auront été, cette fois-ci, surpris.

De son côté, le maire de Ouagadougou pourrait tirer avantage de son geste. Engagé dans un combat dont tout le monde ne partage pas la pertinence, et dont l’issue paraît très incertaine, le bourgmestre, par cet acte habile, ne risquera plus de perdre la face. En rétrogradant d’une vitesse, il peut être certain qu’il ne foncera pas droit dans le mur. De fait, le terrain était apparu si glissant qu’il fallait y aller mollo.

Dorénavant, on peut être sûr que tout le monde, ou presque, s’en sortira honorablement, sans perdre de plumes, les plumes de l’orgueil et de l’amour-propre. En tous les cas, on retiendra de ce feuilleton à rebondissements qui n’a pas fini de révéler toutes ses surprises, la prégnance de l’industrie du sexe au Burkina Faso. Si celle-ci doit systématiquement être associée à la prostitution, on peut se demander si l’on peut et doit combattre un métier aussi vieux que le monde, que certains pays ont, du reste, réussi à légaliser et à contrôler. Doit-on mettre fin à la prostitution que d’aucuns considèrent comme un puissant facteur de régulation sociale ? D’ici un an, date impartie pour la fermeture de ces maisons, peut-être chaque camp aura-t-il davantage mûri la réflexion, en ayant toujours à l’esprit l’équilibre social.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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