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Réforme du système éducatif : Les acteurs font le bilan du processus

Publié le mercredi 16 avril 2008 à 10h13min

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La réforme du système éducatif était au centre d’une rencontre le vendredi 11 avril dernier entre les ministres en charge de l’Education et les gouverneurs des 13 régions du Burkina. Elle a été dirigée par les ministres Pr Joseph Paré des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Odile Bonkoungou de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, et Pascaline Tamini de l’Action sociale et de la Solidarité nationale.

Au menu des échanges entre les ministres en charge de l’Education et les gouverneurs des 13 régions du Burkina, il était question du bilan de la mise en oeuvre de la réforme du système éducatif au Burkina, et la mise en place du conseil national et des conseils régionaux de l’éducation. Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Joseph Paré, a rappelé qu’au lancement de la réforme à la rentrée scolaire et universitaire 2007-2008, ils avaient rencontré les gouverneurs qui sont des acteurs de terrain et de proximité. Il est donc important, dit-il, que dans la mise en oeuvre du processus, les acteurs essentiels de la réforme se retrouvent pour faire le point. Ainsi, ils ont ensemble relevé les contraintes sur le terrain, et ce qui a été fait pour résoudre ces préoccupations. Il s’agit maintenant de voir quelles sont les actions de sensibilisation à mener, et cette rencontre avec les gouverneurs devraient en principe préparer un plaidoyer national pour la réforme.

Il faut relever que la réforme du système éducatif en cours au Burkina fait suite à un certain nombre de grandes rencontres et de travaux de commissions. C’est à la suite, qu’une nouvelle loi d’orientation de l’éducation qui fixe les grands principes de la réforme a été adoptée le 30 juillet 2007. On note, entre autres, l’obligation scolaire de 6 à 16 ans ; un nouveau découpage du système éducatif avec l’extension de l’enseignement de base qui comprend, désormais, l’enseignement primaire (6-12 ans) et l’enseignement postprimaire (12-16 ans) ; la gratuité de l’enseignement de base public ; la mise en oeuvre des cycles terminaux ; l’établissement de passerelles entre les différents ordres, types et niveaux d’enseignement ; l’introduction de nouveaux programmes ; l’introduction des langues nationales. Pour la mise en oeuvre de cette réforme, 45 départements, dont un par province, ont été choisis. En faisant l’état à la presse, la ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Odile Bonkoungou, a indiqué que des actions concrètes avaient été entreprises et les résultats étaient satisfaisants. Elle a fait savoir que la mise en oeuvre est effective et se traduit par l’impact positif mais également les difficultés liées à l’insuffisance de l’offre. On peut ainsi évoquer que le taux brut de scolarisation a franchi la barre de 70%, taux prévu pour l’horizon 2010 dans le document initial du PDDEB, en atteignant 72,6%, dont 64,8% pour les filles. Les effectifs totaux des élèves sont passés de 1 561 258 élèves à 1 744 331 élèves, soit un taux d’accroissement d’environ 11%. Le nombre d’écoles s’est accru de 500, passant de 8 182 en 2006-2007 à 8 682 en 2007-2008. Les salles de classe sont passées de 28 925 à 32 035, et les enseignants de 32 760 à 35 426 au cours de la même période. Chaque élève du public et du privé a été doté d’un livre de lecture, de calcul et d’observation, soit 4 166 257 livres.

Au niveau de l’enseignement postprimaire, on peut, entre autres, relever que 133 nouvelles classes de 6e ont été ouvertes pour environ 13 162 élèves. Il avait été prévu le recrutement de 245 enseignants pour le compte des 45 départements, mais, malgré les efforts, le déficit est encore de 43 enseignants.

Selon la ministre Odile Bonkoungou, les principales difficultés sont liées à la mauvaise compréhension de la gratuité et à l’insuffisance des ressources matérielles, financières et humaines.

Pour le ministre, Pr Joseph Paré, il s’agit présentement d’avancer, en approfondissant la réforme et en corrigeant les insuffisances, afin que dans cette dynamique, "la 2e année qui commence dès la rentrée prochaine puisse davantage nous permettre d’aller de l’avant dans la mise en oeuvre de ce processus".

Par Antoine BATTIONO

Le Pays

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