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Vaincre l’excision par une complicité positive homme-femme

Publié le vendredi 8 février 2008 à 10h05min

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Les femmes d’Afrique se sont encore mobilisées le mercredi 6 février 2008 pour donner de la voix contre les pratiques néfastes, rétrogrades, avilissantes et humiliantes à elles affligées.

Diversement célébrée à travers le continent, cette journée, la VIe depuis 2003, se veut un recueillement sur son propre sort et sur celui des autres ; étant donné que des millions de femmes victimes des mutilations génitales féminines (MFG) souffrent dans leur chair, parfois dans le silence et l’indifférence de leurs semblables qui leur ont imposé ce destin.

En dépit de toutes les énergies déployées, de toutes les stratégies et de tous les moyens financiers mobilisés, la pratique persiste ; elle devient même pernicieuse. Les exciseuses et leurs clients ont toujours su tromper la vigilance des acteurs de la lutte contre les mutilations génitales féminines. Mais le combat mérite d’être mené et même accentué. Au-delà de la douleur physique et morale, de toutes les conséquences en matière de santé de la reproduction connues, l’excision est dangereusement un vecteur de transmission du VIH/Sida. Cet inconvénient majeur doit finir de convaincre les récalcitrants (es). L

’idéal serait d’entreprendre des combats individuels, pour une victoire collective. C’est à ce prix que l’appel à la « tolérance zéro » sera un triomphe. Mais, il faut reconnaître que demain n’est pas la veille. L’une des solutions réside dans l’éducation et l’alphabétisation afin que les femmes elles-mêmes soient convaincues de l’importance de protéger leur corps et de défendre leur intégrité. Ainsi, chacune œuvrera à préserver sa fille qui pourra à son tour en faire autant. Le soutien des hommes (pères ou époux) est un impératif. Leur implication réelle et dénuée de toute hypocrisie à ce combat, contribuera à coup sûr à débarrasser l’humanité de ces lames meurtrières. L’homme et la femme doivent jouer le jeu franc d’une parfaite complicité si l’humanité veut venir à bout de l’excision.

L’échéance de 2012 pour mettre fin aux MGF est certes une utopie. Elle reste toutefois une vision pour canaliser les énergies et vaincre ce mal. L’essentiel réside au constat de régression progressif de la pratique. Il faut maintenir la flamme de la lutte pour qu’un jour, l’on parle de l’excision comme une pratique ancestrale et dépassée. Alors, elle sera rangée dans les annales des erreurs douloureuses de l’humanité. Aujourd’hui, les victimes ne doivent leur salut qu’au progrès de la médecine. Mais mieux vaut garder le corps tel, que d’avoir à réparer, comme une machine en panne.

Par Assetou BADHO

Sidwaya

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