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Sida : L’AFAFSI prône l’accès universel au traitement à l’horizon 2010

Publié le mardi 5 février 2008 à 10h14min

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Ouagadougou abrite, du 4 au 7 février 2008, la XIe conférence internationale de l’Association des femmes africaines face au Sida (AFAFSI) sur le thème "VIH-Sida, genre et droits humains, il est temps d’agir". L’ouverture des travaux a été présidée par le Premier ministre Tertius Zongo, représentant le chef de l’Etat.

Aujourd’hui, l’épidémie du VIH-Sida s’est mondialisée et féminisée avec 74% des personnes infectées de 17 à 24 ans selon les statistiques de l’ONUSIDA Les 50% de ce taux de personnes de sexe féminin vivent en Afrique au Sud du Sahara. En invitant les femmes et les hommes, acteurs de la lutte contre le VIH-Sida et les Infections sexuellement transmissibles (IST) à Ouagadougou du 4 au 7 février 2008, l’Association des femmes africaines face au Sida (AFAFSI) et en anglais Society for women and AIDS in Africa (SWAA) prouve une fois de plus sa volonté d’inverser la tendance.

Prendre en compte les aspirations des PVVIH

Le thème soumis à la réflexion de la XIe conférence internationale de l’AFAFSI "VIH-Sida, genre et droits humains, il est temps d’agir", en dit long sur la détermination des femmes à venir à bout de cette pandémie, du moins la soif de prendre en compte les attentes des personnes vivant avec le VIH-Sida dans le contexte de démocratie.

Ainsi, les participants venus des quatre coins du monde se pencheront, entre autres durant les 4 jours de travaux, sur l’accès universel à la prévention, aux soins, traitements et VIH-Sida à l’horizon 2010, la contribution de la SWAA à la lutte contre la pandémie du Sida, les pratiques socioculturelles : transmission du VIH chez les femmes et excision. Ils aborderont également d’autres sujets non moins importants comme la réduction de la violence liée au genre parmi les jeunes, les politiques adoptées par les Etats pour faire face à la pandémie, le VIH-Sida et ses dimensions liées au genre et droits des PVVIH, prévention de la transmission du VIH, VIH pédiatrique etc. Une panoplie de sujets qui permettront aux femmes de mieux orienter leurs actions sur le terrain au profit des personnes vivant avec le VIH.

Tous les intervenants lors de l’ouverture des travaux de la XIe conférence de l’AFAFSI ont été unanimes à reconnaître le bien-fondé et la pertinence du thème de la rencontre. En effet, dira le Premier ministre Tertius Zongo "le thème retenu par la conférence pour alimenter la réflexion tout au long de vos travaux est d’une pertinence tant la question du genre est transversale et cela est encore plus vrai quand on sait que, selon les statistiques de l’ONUSIDA, 74% des personnes infectées de 17 à 24 ans sont de sexe féminin dont 50% de celles-ci vivent en Afrique au Sud du Sahara".
Et de tirer la conséquence qu’il ne fait aucun doute que la pandémie du VIH-Sida en Afrique a bel et bien "un visage féminin". Devant une telle réalité, le chef du gouvernement s’est fait le devoir de saluer la clairvoyance de l’AFAFSI et surtout son appel à des actions plus concrètes et sans discrimination.

D’ailleurs, il a invité les participants à se "pencher avec foi et détermination" sur la problématique de l’égal accès des hommes et des femmes aux soins, aux traitements et à l’information juste pour la prévention.

L’accès aux soins et traitements, une nécessité

Aussi, à examiner sans complaisance aucune, la question de la violence liée au genre, celle de la sexualité responsable, du renforcement des capacités économiques dans le but de leur autonomisation.
"Il s’agit là d’une simple question de droits humains. Oui, les malades du Sida, hommes et femmes, jeunes et vieux, quelle que soit leur origine, ont besoin d’affection et de tendresse, d’assistance et de réconfort ; toutes choses qui participent aussi de l’amélioration des conditions d’être des intéressés", a reconnu M. Zongo.
Mme Chantal Compaoré, présidente d’honneur de l’AFAFSI a pour sa part relevé que la tenue de cette rencontre est la preuve tangible de la volonté des femmes à contribuer à l’éradication de ce mal. "Au regard de la qualité des personnalités et experts présents, notre rencontre d’aujourd’hui demeurera l’une de celles qui marqueront en lettres d’or la vie de l’association".

Pour elle, la multitude des rencontres consacrées au VIH/Sida, tant au plan national qu’à l’échelle internationale ou régionale, répond au souci de vaincre le serpent de mer ou l’hydre aux mille tentacules qu’est le Sida. Des rencontres qui constituent des opportunités d’échange d’idées et de bonnes pratiques, de bilans et d’analyses critiques dans la perspective de mettre au point de nouvelles stratégies consensuelles de riposte. Au demeurant, elle a souligné que les femmes du Burkina Faso, conscientes de leurs responsabilités, ont consacré une journée de réflexion à la problématique du Sida. Au cours de cette journée, elles ont procédé à l’état des lieux de leur implication réelle dans la lutte contre la pandémie et des engagements ont été pris pour une plus grande mobilisation afin de réduire sa propagation.

Elle s’est réjouie de la mobilisation des femmes d’Afrique, grâce aux efforts de l’AFAFSI. "Dans ce sens, je me suis pleinement investie au cours de mon mandat passé à la tête de l’Association Synergies africaines contre le Sida et les souffrances (…) Vous pouvez compter sur ma volonté d’inviter mes sœurs Premières dames à s’engager aux côtés de leurs SWAA nationales respectives dans le cadre d’un partenariat dynamique afin qu’ensemble avec nos époux les chefs d’Etat, nous inversions la courbe de progression du Sida", a insisté Mme Compaoré.
En tout état de cause, la présidente internationale de l’AFAFSI, Mme Bernice Heloo s’est appesantie sur le fait que le choix de son institution se soit incliné sur le genre et les droits humains. A son avis, ces deux facteurs influencent le monde du VIH/Sida et contribuent à changer les concepts de base et la manière dont nous voyons la pandémie. Elle a demandé le soutien de la communauté internationale, en particulier, les partenaires techniques et financiers car, a-t-elle souligné, "si les femmes sont les plus affectées, il est alors important qu’une organisation dirigée par les femmes telle que la nôtre soit en avant-plan dans le combat".

Charles OUEDRAOGO (charlesouedraogo40@yahoo.fr)

Sidwaya

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