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Thèse de Doctorat : "L’école a été la maison de la compétition entre l’Etat et l’Eglise", soutient Ablassé Dembèga

Publié le mardi 5 février 2008 à 10h57min

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Le Dr. Ablassé Dembèga Ouédraogo a présenté samedi 2 février 2008, le contenu de sa thèse de doctorat soutenue le 7 décembre 2007 en France, devant un public composé d’intellectuels, de chefs traditionnels, de parents et d’amis burkinabè.

"L’école entre l’Etat et l’Eglise, le cas de l’enseignement primaire du Burkina Faso de 1898 à 2007". C’est sur ce thème que M. Ablassé Dembèga a soutenu un doctorat, le 7 décembre 2007, à l’Université St Dénis-Vincennes. De retour au pays, M. Dembèga a présenté, samedi 2 février 2008, le contenu de son document. C’était en présence d’un public composé d’intellectuels, de chefs traditionnels, de parents et d’amis du Burkina Faso.

D’entrée de jeu, l’exposant a justifié le choix du thème en ces termes : "L’école est un objet de convoitise des institutions qui recherchent chacune le contrôle de la société". Il a en outre présenté les deux conceptions philosophiques de l’Etat et de l’Eglise sur l’école. M. Dembèga a relevé en ce qui concerne la vision de l’Eglise sur l’école, que celle-ci cherche à " acquérir la suprématie idéologique dans le système scolaire pour y installer sa vision du monde, celle d’une vérité révélée qui considère pour naturelles toutes les hiérarchies sociales et d’y exercer un tutorat moral et politique".

Pour sa part, l’État considère, selon M. Dembèga, que "l’école doit triompher de l’école cléricale et assurer la victoire de la démocratie et du mouvement des idées sur l’Eglise et la monarchie". Selon toujours l’Etat, "l’école doit forger l’unité des citoyens autour des grands principes de liberté, d’égalité et de fraternité au-delà de toutes les barrières sociales et matérielles qui peuvent exister".
Pour mener à bien son travail, Ablassé Dembèga s’est posé une série de questions axées principalement sur les raisons de la rivalité entre l’Etat et l’Eglise autour de la gestion des écoles primaires et l’intérêt que celles-ci représentent pour ces institutions.

Après étude, il est arrivé à la conclusion que l’Etat et l’Eglise ont une forte ressemblance dans leurs structurations et les missions assignées à leurs démembrements. Chacun se positionne comme une puissance sociale, cherchant à exercer une influence sur les hommes afin de "leur inculquer sa vision de la société". Les deux institutions sont dotées de cadres bien formés pour les défendre. Et l’Etat se différencie de l’Eglise pour les services de sécurité et de défense qu’il possède.

L’école, au regard de l’engouement que l ’Etat et l’Eglise éprouvent pour elle, représente un instrument de contrôle de gouvernance des hommes. Et la querelle autour de la gestion est en fait une conquête de leadership.
Pour l’éducation au Burkina, la compétition entre l’Etat et l’Eglise catholique a permis de vulgariser l’enseignement et augmenter le nombre des infrastructures éducatives. Selon M. Dembèga, "si les guerres scolaires, entre l’Etat et l’Eglise n’avaient pas eu lieu au Burkina, peut-être qu’il eut fallu les provoquer au nom de la promotion de l’école, la qualité de l’enseignement et de l’efficacité de la formation des hommes".

Jacques Théodore BALIMA
(Stagiaire)

Sidwaya

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