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Dérogations et réinscriptions : Un étudiant salarié interpelle le président de l’université de Ouagadougou

Publié le mercredi 9 janvier 2008 à 09h53min

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Si l’on en croit cet "étudiant salarié en province inscrit en sociologie", il est difficile pour cette catégorie de chercheurs du savoir d’obtenir des dérogations ou des réinscriptions. En vue de la prise de mesure particulières pour ces étudiants particuliers, il interpelle de nouveau président de l’université de Ouaga

Monsieur le président, les étudiants de l’Université de Ouagadougou, qu’ils soient salariés ou non, s’activent pour les dépôts des différentes demandes : dérogation, réorientation, réinscription... L’objet de mon écrit concerne la situation des étudiants dits salariés en ce qui concerne les demandes de dérogations. Ces étudiants, comme on peut le constater, ont un statut particulier. Pour preuve, ils paient 35 000 F FCA par an comme frais de scolarité, contrairement aux autres étudiants qui paient 15 000F CFA.

Pour rappel, ces étudiants dits salariés sont les travailleurs du public ou du privé qui veulent seulement améliorer leurs connaissances, prestations ou compétences dans les services et lieux de travail.

Ils sont dans leur majorité dans les provinces et reçoivent les cours à distance à travers des correspondants à partir du campus. Ils ne sont donc pas au campus, ils n’occupent donc pas les salles de cours.

Auparavant, on les appelait étudiants E.T.U (Examen terminal unique). Autrement dit, un seul examen leur était soumis en juin et en septembre eu égard à leurs statuts de travailleurs.

Aujourd’hui, non seulement ces mesures n’existent plus et, pire, tout est mis en œuvre pour les décourager et les exclure de l’université. Pour preuve, ils ont droit à un seul redoublement dans un cycle comme s’ils étaient des étudiants réguliers. Ce qui est encore décourageant, c’est que pour les plus téméraires et déterminés qui déposent des demandes de dérogations pour poursuivre ils voient leurs demandes simplement rejetées comme quoi ils ont déjà redoublé dans le cycle.

Monsieur le président, un étudiant salarié qui accepte de payer 35 000 F CFA pour reprendre 1 ou 2 matières toute l’année ne mérite-t-il pas d’être encouragé ?

Au département de sociologie, ce n’est pas le cas. Ces étudiants salariés redoublent non pas, par incompétence mais, souvent par des emplois de temps chargés dans leur lieu de travail à telle enseigne qu’ils n’arrivent pas à composer dans toutes les matières. C’est généralement en septembre seulement qu’ils profitent des congés annuels pour venir composer.

Un rejet synonyme d’exclusion définitive

Le rejet de leur demande de dérogation est en même temps leur exclusion définitive de l’Université car je ne vois pas comment un étudiant salarié peut-il attendre cinq ans avant de s’inscrire à nouveau ? Je prend en exemple mon cas. Depuis 2003, je suis inscrit comme étudiant salarié en sociologie. Chaque année je paies 35 000 F CFA. L’année passée, j’ai déposé une demande de dérogation pour poursuivre car j’avais déjà redoublé dans le cycle. A ma grande surprise ma demande n’a pas été agréée. Je devais reprendre dans deux matières.

Cette année, je tente encore de déposer une demande de dérogation tout en sachant peut-être que le même sort m’attends, à moins que le nouveau président ne revoit les choses. Pourquoi demande t-on aux salariés de joindre un bulletin de salaire à leur demande ?

Monsieur le président, l’absence de mesures particulières pour les salariés fait que beaucoup d’entre eux s’inscrivent comme non salariés pour éviter de payer 35 000 F CFA (ils n’ont aucun avantage à s’inscrire comme salariés).

Pour conclure, monsieur le président, donnez des instructions pour que les demandes de dérogation ou de réinscription des salariés soient examinées favorablement car ils contribuent pour beaucoup à l’augmentation des recettes financières de l’université. Ils ont un statut particulier, raison pour laquelle des mesures particulières doivent leur être appliquées. Sinon dans l’avenir vous ne trouverez plus d’étudiants inscrits comme salariés à l’université surtout en UFR /SH (NDLR, sciences humaines) et plus précisément dans le département de sociologie où rien n’est pris en compte.

Avant de vous quitter monsieur le président, je vous dis félicitations pour votre nomination.

Tout en espérant une suite favorable, recevez, monsieur, l’expression de ma très haute considération.

Un étudiant salarié en province inscrit en sociologie

Le Pays

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