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Projet Zaca : le déménagement pour des indemnisés

Publié le mardi 11 novembre 2003 à 08h17min

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Projet Zaca : le déménagement pour des indemnisés

Dans la zone couverte par le projet Zaca , on déménage. Du moins pour ceux qui ont reçu leurs chèques il y a de cela huit mois.

Le délai qui leur avait été accordé est arrivé à expiration depuis le dimanche 9 octobre 2003. Sidwaya y a fait un tour lundi 10 novembre.

Dans la zone du projet, l’heure est au déménagement pour certains.

Bon nombre de ceux qui ont reçu leurs chèques ont rejoint dimanche (beaucoup d’entre eux dans la nuit) 9 octobre leur site d’accueil.

Seuls quelques retardataires s’affairaient toujours, qui pour arracher tôles, portes et fenêtres, qui pour emballer quelques effets qui restaient.

Presque tout le monde dit avoir été surpris. Et pourtant, chacun était informé du délai-limite pour quitter les lieux au moment où il passait à la caisse pour toucher son chèque. En tout cas pour ceux qui ont été dédommagés en mars 2003, il leur a été dit qu’ils devaient partir en novembre 2003, soit huit mois après.

Oumarou Kaou dit Tanko, lui, affirme qu’eux (les membres de sa famille et beaucoup de personnes) étaient informés du délai.

"Tous ceux qui ont été dédommagés ont signé l’engagement de quitter les lieux huit mois après.

Les huit mois se sont écoulés, il est normal que nous partions..." , soutient-il ; Seulement poursuit-il, nous avions souhaité qu’on nous laisse terminer le mois du Ramadan ici. Mais nos souhaits n’ont pas été pris en compte.

C’est ce qui fait que certains sont encore là, explique Oumarou Kaou.

Selon lui, le fait que tout le monde n’a pas encore quitté les lieux, est aussi imputable au fameux groupe Al Qaïda. "S’il y a toujours des gens qui ne sont pas encore partis, c’est à cause de ce groupe. Ils ont fait croire à certains que personne n’allait bouger d’ici" , dit-il, et il est soutenu par deux de ses compagnons avec lesquels il était assis devant la cour du chef de Zangouettin. Des jeunes étaient en train d’emballer quelques tôles et fenêtres de la cour qui restaient à emporter. Un peu amer, il estime que les dédommagements n’ont pas été à la hauteur de ce qui leur avait été promis. "On nous avait dit que nous serions payés en conséquence .

On n’a pas tenu compte des coûts actuels des matériaux. Tous ceux qui avaient l’eau et l’électricité ont été dédommagés à 50 000 F CFA contre 130 000 F CFA pour le branchement à l’ONEA et à 100 000 F CFA contre 218 000 F CFA pour le branchement SONABEL actuellement...," avoue-t-il.

Pour l’instant, les retardataires s’attellent à regagner aussi leur site d’accueil. Certains ont refusé de répondre à nos questions. Ne parlons pas des images. "Nous ne voulons pas de problèmes. Vous êtes venu nous trouver en train de ramasser nos bagages. Il ne faudra pas qu’après votre écrit, on nous tombe dessus..." , nous avertit une femme, la cinquantaine environ, ramassant quelques ustensiles de cuisine tandis que quelques membres de sa famille s’affaiaient à arracher ce qui restait des tôles des maisons de la cour.

Etienne NASSA
Sidwaya

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