"L’histoire retiendra que les moines bénédictins, de même que les moniales bénédictines et le Larlé Naaba Tigré et sa suite ont refusé de sonner le glas de l’harmonie naturelle qui doit exister entre les hommes et les différentes religions se pratiquant au Burkina", telle a été la conviction du Larlé Naaba Tigré, au soir du 27 septembre 2007.

C’est au cours de cette journée qu’il a invité les serviteurs et servantes de Dieu à quitter le monastère de Koubri et à se joindre à lui, dans sa cour, pour célébrer la fraternité entre les hommes autour d’un "repas familial". Par ce geste, le Larlé Naaba Tigré, garant de la tradition, a voulu leur témoigner sa gratitude pour avoir été invité audit monastère les 3 et 4 septembre derniers et partagé avec eux son expérience sur le thème : "L’obéissance dans la société traditionnelle".

Touché par l’intérêt que lui ont porté les moines et moniales, il a affirmé que : "Une nouvelle ère doit s’ouvrir car en réalité, nous sommes tous des caïmans d’une même eau dans la mesure où nous poursuivons les mêmes buts, à savoir rapprocher les individus chaque jour de la droiture, de l’humanisme et donc, de la sagesse, faire accepter par les citoyens, leurs semblables pour une meilleure vie sur terre et dans l’au-delà, montrer la grandeur, l’omnipotence et l’omniprésence de l’être supérieur dans nos vies afin que nous soyons humbles dans nos relations". Ce faisant, il a lancé un appel solennel à toute l’Afrique pour que cet exemple soit suivi par tous les pays du monde.

Le président du comité scientifique du magazine Tradition et Modernité, Fernand Sanou a salué la règle de l’obéissance qui prévaut au monastère : "Pour les profanes que nous sommes, nous savons seulement que votre ordre repose sur une règle claire qui met en place une vie communautaire solidement structurée, sous l’autorité d’un père spirituel (chez les moines) ou d’une mère spirituelle (chez les moniales) représentant le père ou la mère de la communauté".

Partant de là, M. Fernand Sanou estime que l’obéissance ou la soumission volontaire à un supérieur légitime est la base de toute communauté humaine civilisée. Le père spirituel des moines en la personne de André Ouédraogo, pour sa part, a soutenu que la session à laquelle le Larlé Naaba a pris part, est annuelle, dure un mois et comporte plusieurs thèmes. Ainsi chaque année, les moines et moniales bénéficient d’un mois de formation des formateurs au profit de leurs jeunes frères. Pour cette année, les participants sont venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo et de la France.

La formation concerne essentiellement la préparation des cours et la pédagogie à appliquer pour que les élèves comprennent et retiennent. Connu sous le nom de "Sainte Anne", ladite session va du 1er au 30 septembre.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya