Abattage clandestin à Ouagadougou : Des bouchers arrêtés
La police municipale de Ouagadougou en collaboration avec les agents des Eaux et forêts, a procédé à une opération de saisie de "viande" de consommation publique les 21 et 22 septembre 2007 dans la commune de Koubri et du marché de Toéssin yaar. L’opération s’est soldée par l’arrestation de 3 personnes et la saisie d’une importante quantité de viande. La réaction des bouchers ne s’est pas fait attendre...
Un dispositif d’une vingtaine de policiers municipaux, boucliers ou fusil à la main, une foule de bouchers en colère et positionnée tout autour du commissariat central de la police municipale. Tel est le spectacle que les habitants de la Patte d’Oie et des usagers de la circulation ont pu voir, le samedi dernier 22 septembre 2007, aux environs de 12 heures devant le siège de la police municipale.
La raison : "Ces bouchers ont été interpellés et leurs camarades sont venus pour récupérer leur viande et les libérer", a expliqué d’entrée de jeu, Clément Ouango, directeur de la police municipale, qui a lui-même dirigé l’opération.
Le chef de la police municipale a précisé que toutes les aires d’abattage dans la ville sont fermées en dehors de l’abattoir frigorifique, seul habilité à abattre les animaux et cela, conformément au règlement en vigueur à Ouagadougou. On peut lire à l’article 2 de cet arrêté ce qui suit : "La détention, le transport et la transformation en vue de la vente de toute viande d’animaux de boucherie et/ou de charcuterie provenant d’abattoirs publics ou privés autorisés, situés hors de la commune de Ouagadougou sont interdits".
La lutte contre les risques de maladies, l’insalubrité autour des aires d’abattage et la présence d’une structure ayant les capacités techniques requises sont les raisons qui, de l’avis de Clément Ouango, expliquent la fermeture des autres lieux d’abattage.
Des bouchers voient à travers ces mesures, une politique de monopole au profit du seul abattoir frigorifique de Ouagadougou. Pour Boukary Tiendrébéogo, le fait de parcourir des dizaines de km pour venir abattre un seul mouton serait une perte. Lui et bon nombre de ses collègues souhaitent l’ouverture de 2 abattoirs annexes. "La ville de Ouagadougou est trop grande pour un seul abattoir", a estimé M. Tiendrébéogo.
Pourquoi il n’ y a pas un seul commissariat de police dans la ville ? S’est-il interrogé. Il rejette en outre, le fait qu’ils fabriqueraient eux-mêmes, des tampons pour attester de la bonne qualité de leur viande. "Il y a un vétérinaire à Koubri qui inspecte la viande. Nous luttons nous-mêmes contre l’abattage clandestin", a-t-il conclu.
W. Ignance BATIONO
(Stagiaire)
Sidwaya