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"Fonctionnaires de brousse" : Les oubliés de la Fonction publique

Publié le mardi 14 août 2007 à 07h34min

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On les appelle abusivement les "fonctionnaires de brousse". Eux, ce sont les employés de l’ Etat en poste dans les localités les plus reculées des principaux centres urbains. En plus de la distance qui les sépare des villes et souvent du manque de commodités (électricité, eau, téléphone), ces travailleurs souffrent également le martyr quant au suivi de leur carrière professionnelle.

En effet, nombreux sont ces "fonctionnaires de brousse" qui, pour faire régulariser leur situation (correction d’indemnités, percevoir leurs premiers salaires) sont obligés de rejoindre la capitale. L’abssence de leur poste ne dure pas 24 ou 48 heures mais des semaines. Car le problème n’est pas de rassembler les documents et de les déposer. Il faut s’assurer qu’ils ont été transmis et traités dans les délais requis. Ce qui n’est pas évidemment pas le cas.

Alors, ces braves serviteurs du Burkina Faso profond sont contraints d’abandonner leurs activités des jours durant, en vue de trouver le meilleur filon qui permettra à leurs dossiers d’avancement et autres corrections de salaires d’aboutir. Coups de fil par-ci, dessous de tables par-là, tous les moyens sont déployés pour parvenir à une issue heureuse. A à toutes ces angoisses, il faut ajouter les frais liés au déplacement. L’on dira tout simplement à ces travailleurs « ifo » pour les plaindre.

Loin d’encourager l’absentéisme de ces fonctionnaires, l’on peut parfois comprendre les abandons de postes par ceux-ci. Une chose est de recruter des fonctionnaires pour servir la nation dans ses contrées les plus reculées, une autre est de gerer leur carrière de façon adéquate et efficiente. Car un dicton relève bien que « l’on ne mobilise l’homme qu’autour de ses intérêts ».

Et l’écrivain Victor Hugo de soutenir : « Améliorer les conditions de vie, c’est améliorer la vie, matérielle. Faites les Hommes heureux, vous les faites meilleurs ». Voila pourquoi, l’Etat doit mettre tout en œuvre pour que le train de la décentralisation déjà en marche siffle réellement avec un wagon efficace de la déconcentration des services (Fonction publique, Solde, Trésor public...).

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ne doivent plus être des objets ornant les bureaux mais plutôt des outils d’efficacité, de rapidité et de rapprochement. Elles doivent être mises au profit du processus de décentralisation et de la déconcentration pour réduire véritablement les distances afin d’éviter les déplacements incessants des fonctionnaires des provinces vers la capitale.

Car les abandons de poste diminue la rentabilité des fonctionnaires, fragilise l’économie par les tâches mal ou non rendues et fait du même coup de ces braves travailleurs les oubliés de la fonctioni publique. L’avènement des TIC ne devrait-t-il pas sonner l’heure du rapprochement de l’administré de l’administration ?

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

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