"Elèves officiers d’active, je vous nomme sous-lieutenants et je vous remets les insignes de votre grade". C’est en ces termes que le président du Faso, chef suprême des armées, a donné le top de départ de la cérémonie de port d’épaulettes aux 29 élèves officiers d’active de l’Académie militaire Georges Namoano (AM-GN) de Pô.

Par cet acte, les élèves officiers sont admis dans la grande famille des offciers et portent désormais sur leurs épaules, les galons de sous-lieutenant. C’est devant des hommes politiques, la hiérarchie militaire burkinabè, parents, amis et connaissances qu’a eu lieu leur cérémonie de sortie.

Mais le chemin parcouru pour arriver à ce résultat n’a pas été de tout repos, selon Moumouni Sawadogo, délégué de la promotion. "Deux années durant, notre physique, notre intellect et notre moral, tout ce que nous avions comme ressources, ont été sollicités". "Au fil des épreuves toujours plus dures, nous avons su garder la tête haute et le moral au beau fixe" a-t-il déclaré. En effet, le 15 octobre 2005 débutait une aventure pour ces jeunes officiers venus du Bénin, du Burkina Faso, de la République Centrafricaine, du Gabon, du Mali, du Niger et du Togo. Embarqués pour une destination connue et commune, les rudiments indispensables aux métiers de soldat et à la vie d’officier leur ont été injectés dans le "crâne et les muscles" au prix de la sueur et de l’abnégation.

Ainsi, de Tiébélé à Gorom-Gorom en passant par Gaoua, Léo, Bobo-Dioulasso, ces officiers ont reçu des formations à la mission opérationnelle, à l’exercice de l’autorité, à la formation physique, sportive, administrative et technique,...Ils ont également effectué des stages spécifiques en parachutisme, en mise en œuvre des explosifs, en secourisme et en combat en zone sahélienne. Au final ces officiers ont été déclarés aptes aux métiers des armes et sont physiquement, intellectuellement et moralement, prêts au commandement d’une section d’infanterie dans un environnement de paix, de crise ou de guerre. S’adressant aux nouveaux officiers, le premier responsable de l’AM-GN, le colonel Léon Traoré a reconnu que leur séjour à Pô a parfois été difficile.

"Vous êtes passés par des moments difficiles parfois pénibles. Le doute a été toujours présent, la sueur et parfois le sang ont coulé. C’était le prix à payer". Quant au chef d’Etat-major de l’Armée burkinabè, le général de brigade aérienne, Ali Traoré, il a demandé aux officiers de la IXe promotion, une fois en service, d’être proches de leurs hommes en partageant leurs préoccupations quotidiennes "sans tomber dans la familiarité".

Il a également souhaité que la compétence, le professionnalisme, la loyauté et l’honnêteté guident leurs pas au quotidien. La IXe promotion des élèves officiers d’active de l’AM-GN a reçu "Fraternité" pour nom de baptême. Le général de brigade Bila Zagré a été choisi comme parrain.

Romaric DOULKOUM

Sidwaya