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Pierre Tiendrébéogo ; DG de l’ONI : " Tout le monde sera servi"

Publié le vendredi 10 août 2007 à 07h21min

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Pierre Tiendrébéogo

Le directeur général de l’Office national de l’identification (ONI) fait le point de l’opération "Burkina identité" depuis son lancement le 2 août dernier.

"Le Pays"’ : Quel constat faites-vous au bout de deux semaines d’opération ?

Pierre Tiendrébéogo : Pour l’instant, c’est le changement d’habitude qui pose problème. Les gens étaient habitués à aller au commissariat pour se faire établir une carte d’identité qui pouvait se faire sur place. Avec cette nouvelle formule, tout est différent dans le processus qui va de la collecte à la confection de la carte d’identité. Le processus est long et prend quelques jours. Et certaines personnes ne s’adaptent pas à cela. Il faut que les gens s’en accommodent.

Avoir une carte d’identité aujourd’hui, c’est quelque chose qui se prépare. On va au commissariat, on se fait enregistrer et on attend sa carte. Dans le fond, ce sont les mêmes étapes qu’avant. Ici, c’est la vitesse dans le traitement qui change. La vitesse dans la collecte n’est pas la même que celle de la confection. Et dans une opération d’identification, la collecte est une étape très importante.

Nous demandons aux populations de bien s’informer afin d’éviter les désagréments éventuels.

Faites-nous le point du nombre de personnes déjà enregistrées à Ouagadougou.

A partir des demandes de formulaires des agents collecteurs-photographes, on sait que par jour la demande est de 200 formulaires dans les 7 arrondissements de la police.

Des difficultés ne sont-elles pas constatées au niveau des commissariats ?

La façon de travailler a changé. Il y a les renseignements à prendre, la photo à faire et l’argent à récupérer. A ce niveau, ils encaissent et rendent compte aux agents de l’ONI, aux percepteurs de la localité. C’est un travail pour lequel ils ont été formés.

Qu’en est-il de l’engouement du public ? Des échos vous sont-ils parvenus ?

Le dispositif technique est en place pour neuf mois. Et ce n’est pas demain qu’on va dire aux gens que s’ils ne possèdent pas la nouvelle carte ils seront en situation irrégulière. A partir du lancement, les populations ont trois ans pour se mettre à jour. Pour ce qui est de l’engouement, c’est une nouvelle carte et nous avons invité les gens à l’acquérir lors de notre campagne de sensibilisation. L’engouement est donc justifié. Mais je rappelle que le dispositif est installé pour un bon moment.

Sur la fiche, il est demandé beaucoup d’informations. Quelle en est la raison ?

Nous voulons une base de données fiable et les agents ont été formés pour démasquer ceux qui fourniront de mauvais renseignements, de même que les fraudeurs. C’est pour cela qu’il est posé beaucoup de questions malgré les pièces que le demandeur aura fournies.

Y a-t-il un dispositif pour démasquer les citadins qui iront en zone rurale pour se faire établir la carte à 500 F CFA au lieu des 2500 F CFA ?

En zone rurale, c’est une subvention que l’Etat accorde aux populations afin de leur permettre d’accéder facilement à la CNI. Si quelqu’un quitte la ville pour aller le faire au village, nous n’avons aucun moyen technique pour le démasquer. Mais les agents que nous avons dépêchés en zone rurale ont des consignes qui leur permettent de démasquer ces cas. Je pense que le jeu n’en vaut pas la chandalle si l’on tient compte du coût en matière de déplacement, l’essence pour y aller deux fois.

Des personnes qui ne veulent pas se débarrasser de leur ancienne carte se feraient établir une déclaration de perte. Est-ce légal de disposer de deux pièces d’identité en même temps ?

Non. Un citoyen qui a les deux cartes, dont l’ancienne en cours de validité, peut se la faire subtiliser. Quelqu’un peut alors l’utiliser à de mauvaises fins. Ce sont des problèmes si quelqu’un l’abandonne sur les lieux d’un crime, par exemple. Notre souci est de pouvoir récupérer toutes les cartes au fur et à mesure. Ceux qui font de fausses déclarations de pertes le font à leurs risques et périls. Disposer de deux cartes d’identité est une infraction.

L’intérêt de l’opération actuelle est de doter chaque citoyen d’une et une seule carte d’identité. Nous avons les moyens techniques pour cela.

Nous invitons donc les populations à adhérer à l’opération. Elle va nous permettre de disposer d’une base de données sur l’identité nationale. Ce sera une bonne contribution dans le cadre de la bonne gouvernance dans le traitement des dossiers de lotissements, par exemple, des scrutins électoraux, etc. Cela va augmenter la transparence dans la gestion administrative. Je rassure les Burkinabè que tout le monde sera servi. Ce n’est pas une opération qui prendra fin de sitôt. Nous comptons sur la bonne compréhension des populations et les invitons à suivre les instructions des agents collecteurs-photographes.

Propos recueillis par Abdoulaye TAO

Le Pays

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