Pour une fois que la "presse" (c’est comme cela que l’on surnomme la télévision nationale lors des cérémonies) était à l’heure, elle a été sommée de vider l’amphi où se tenait la cérémonie de clôture du 23 e congrès ordinaire de l’UGEB.

Alors que l’on s’affairait pour installer les invités de la cérémonie de clôture, une voix demande l’attention. Elle demande au gendarme membre de l’équipe de reportage de la TNB de vider les lieux. Remue-ménage dans l’amphi. Le cameraman de l’équipe serait un gendarme. Sa caméra est saisie momentanément. Les issues sont cernées. On est au bord du lynchage. Des médiateurs s’en mêlent. Après vérification, le cameraman est reconnu comme un pandore. Son éclairagiste également est suspecté d’en être un. Le jeune journaliste stagiaire se confond en explications. On lui aurait affecté des techniciens pour son reportage, et en un mois de stage, il ne connaîtrait pas tout le monde, selon lui.

C’est donc sous les huées de la salle que l’équipe de la TNB quitte les lieux. Ultime avertissement avant le début de la cérémonie, le speaker demande à tout gendarme embusqué de quitter la salle, car les organisateurs ne leur garantiraient plus leur sécurité s’ ils venaient à être démasqués.

La cérémonie de clôture commence avec plus de trente minutes de retard. Une longue série de messages de soutien sont lus. Parmi elles, celles de l’union des étudiants et scolaires du Niger, l’association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, le Synter, le collectif CGT-B et le SAMAE. Après la lecture des actes, l’identité du nouveau bureau est dévoilée. Le congrès a désigné Adama Valéa, étudiant en sixième année de médecine, pour diriger le nouveau bureau exécutif de l’UGEB. Il est à la tête d’un bureau de 7 membres.

Parmi les actes du congrès, on retiendra l’appel à la mobilisation pour défendre les acquis, un avertissement aux responsables de l’université de Bobo qui ont décidé de boycotter l’ANEB comme interlocuteur. On retiendra également la "motion de condamnation du sabotage de l’organisation des examens au secondaire.

L’UGEB a demandé à ses sections d’inscrire dans leur plate-forme revendicative, le financement des syndicats d’étudiants. En outre, l’UGEB a appelé toutes ses sections à se joindre à la coalition contre la vie chère.

Présence de gendarmes à la TNB confirmée

Après l’incident survenu le 4 août sur le campus de Ouagadougou, nous avons joint le directeur de la TNB. Celui-ci a confirmé la présence de gendarmes dans les équipes de reportages. Ceux-ci sont en stage depuis 6 mois. La fin du stage est prévue pour le 15 août.

C’est un stage demandé par la hiérarchie des pandores dans le cadre de la formation d’une équipe de tournage en vue de faire face à la réticence des cameramen de la TNB de filmer les bandits que les forces de l’ordre présentent au public.

Selon le directeur de la TNB, c’est une démarche officielle qui n’a rien à voir avec de l’espionnage.

Le directeur déplore la saisie de la cassette de la télévision. Du coup, il n’ y a pas eu de compte rendu de l’événement sur la TNB.

La question est de savoir maintenant s’il était opportun d’envoyer des gendarmes-stagiaires sur le campus pour un reportage, étant donné la méfiance qui existe entre étudiants et forces de l’ordre.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays