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Formation des ambulanciers et brancardiers : Il était temps d’y songer

Publié le mercredi 25 juillet 2007 à 07h54min

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Le ministère de la Santé a initié une formation de 48 heures à l’intention des Ambulanciers et brancardiers des districts sanitaires de notre pays ; l’objectif de la session, qui s’est ouverte le mardi 24 juillet, est de permettre à ces personnes qui ont la charge de convoyer les malades dans les formations sanitaires d’avoir les rudiments de base d’un secouriste.

S’il y a un métier qui nécessite des connaissances supplémentaires, c’est bien celui de l’ambulancier. Il ne suffit pas d’avoir un permis de conduire pour y prétendre. Cette profession va au-delà du simple pilote d’un véhicule.

Car, comme l’a souligné le DAF par intérim du ministère de la Santé Benjamin Bamogo, transporter des personnes bien portantes ou du matériel n’est pas la même chose que transporter des malades.

Il faut adjoindre à ces connaissances en conduite de véhicule prioritaire et à grande vitesse, des notions de sauvetage, de mise en position latérale de sécurité... Malheureusement, bon nombre de ces pilotes spéciaux ne maîtrisent au meilleur des cas que le volant. Etant donné que tout le pays n’est pas couvert par la brigade des sapeurs-pompiers, les ambulanciers jouent les premiers rôles de secouristes.

Conscient de cette situation, le ministère de la Santé, dans l’exécution du plan d’action de sa Direction des affaires financières, a convoqué une soixantaine de chauffeurs d’ambulances et de brancardiers à un atelier de formation. Prévue pour durer 2 jours, la formation est assurée par Moussa Ouédraogo, médecin urgentiste.

Dans le contenu de la formation, les stagiaires, à travers des illustrations et des cours pratiques, vont apprendre les notions de secourisme de base que sont le sauvetage, le dégagement des victimes, la position latérale de sécurité (PLS). Ils vont en outre acquérir des éléments nouveaux sur le brancardage, la position du patient lors des transports, le transport et ses conséquences, les manœuvres pratiques de sauvetage, de brancardage...

Le formateur Moussa Ouédraogo a tenu à préciser que ce que les chauffeurs et les brancardiers apprendront lors de cette formation ne fera pas d’eux des secouristes, car il faudrait à cet effet 6 mois de stage, mais au moins, ils seront plus outillés et beaucoup plus à l’aise dans l’exécution de leur fonction.

D’ailleurs, une étude réalisée en août 2007 a révélé que dans les accidents des véhicules à 4 roues du ministère de la Santé, 39,13% étaient des ambulances qui effectuaient des missions d’évacuation. C’est la raison pour laquelle, estime le DAF intérimaire dudit ministère, un ambulancier bien formé peut contribuer à une meilleure prise en charge des soins d’urgence dans les formations sanitaires.

Du côté des apprenants, on accueille le stage avec beaucoup de joie. "Ce recyclage est le bienvenu", a fait remarquer Mathias Ki du District sanitaire de Dédougou. "Nous n’avons pas toujours de bons véhicules et puis les gants sont vétustes et les brancards désuets ; mais si nous avons les connaissances nécessaires, nous pouvons nous rendre plus utiles".

Deux jours, c’est bien peu, bien maigre, mais c’est un pas de gagné. Et pendant que nous y sommes, aussi bien formés qu’ils soient, il faudra que ces agents de l’ombre disposent de moyens logistiques adéquats (gants, brancards solides, véhicules en bon état) : pour être plus efficaces. Mais il faudra aussi sensibiliser les usagers de la route à la nécessité de céder le passage quand ils entendent les sirènes sonner sur un véhicule.

Kader Traoré

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 11 septembre 2007 à 16:57, par Lionel En réponse à : > Formation des ambulanciers et brancardiers : Il était temps d’y songer

    Les Brancardiers sont touchés par cet article, mais pas les ambulanciers !

    Je ne sais pas d’où sortent toutes ces informations érronées, mais c’est honteux de publier cela. Croyez vous vraiment que l’on laisse à la charge des Ambulanciers de France, depuis des années, des missions de secourisme sans compétences ??? !!!

    Que ce soit dans le secteur public au sein d’un centre hospitalier ou dans une entreprise privée de transport sanitaire, des compétences sont indispensables.

    Pour conduire un Véhicule Sanitaire Léger (V.S.L.), voiture agrémentée d’une étoile bleue pour le transport de malades assis, il faut au minimum l’Attestation de Formation aux Premiers Secours (AFPS), qui se passe en 48 heures, sans compter la nouvelle formation, qui va devenir obligatoire par le statut d’Auxiliaire Ambulancier, dispensée par une formation de 140 heures.

    Dans une Ambulance de type C, ambulance basse pour le transport de malades allongés ou demi-assis, il faut deux ambulanciers à bord dont l’un (au moins) est titulaire du Diplôme d’Etat d’Ambulancier (DEA), anciennement Certificat de Capacité d’Ambulancier (CCA) ou encore Diplôme d’Ambulancier (DA). Cette formation est dispensée au sein d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) et dure de 4 mois en intensif à 1 an en alternance. Les titulaires sont des secouristes professionnels paramédicaux de santé, responsables de leur ambulance et des interventions confiées.

    Pour ce qui est des Ambulances de type A (les grosses ambulances), répondant à des normes très rigoureuses, elles sont réservées aux Urgences. Les Ambulanciers privés sont mandatés par le Centre 15 (SAMU) de l’hôpital dont ils dépendent pour intervenir à domicile sur une pathologie à caractère urgente, voire vitale. L’Ambulancier Diplômé effectue un bilan complet par téléphone au médecin régulateur de garde SAMU (pouls, fréquence respiratoire, tension artérielle, saturation en oxygène, état de conscience, aspects corporels comme l’état des pupilles, les sueurs, la pâleur, les nausées, les vomissements, la douleur, etc... ; et aspects psychologiques (désorientation, état de choc, etc...) Les Ambulanciers disposent d’outils : brancard, oxymètre, tensiomètre, bouteille d’oxygène avec lunettes, masques moyennes ou hautes concentrations, insufflateur d’oxygène, aspirateur de mucosité avec sondes, défibrilateur semi-automatique, set d’accouchement, matelas à dépression, atelles de forme, colliers cervicaux, civière cuillère, etc.

    Ils sont entraînés à toute sorte de situations et de pathologies soumises à des protocoles très strictes (OAP = Oedème Aigu du Poumon, malaises, arrêts cardiaques, AVC = Accident Vasculaire Cérébral, fractures, entorses, luxations, inconscience, tentatives de suicide médicamenteuse, intervention psychiatrique, etc...

    Depuis peu, les Ambulanciers de France sont PRIORITAIRES lorsqu’ils sont mandatés par le SAMU pour de telles Urgences, preuve de la reconnaissance de leur utilité dans le premier maillon de la chaîne de secourisme. Laissez les travailler en anticipant leur arrivée, écartez vous dès que vous voyez les bleus ou entendez les sirènes...

    Les Ambulanciers hospitaliers du SAMU - SMUR, sont titulaires en plus du FAE (Formation d’Adaptation à l’Emploi SMUR), formation d’un mois dispensée dans les CESU de France, permettant d’assister au mieux l’infirmier et le médecin qui se déplacent sur demande des Sapeurs Pompiers ou des Ambulanciers Privés ; dans une "VL" qui désigne leur véhicule léger contenant entre autre tous les produits d’injections, un SCOPE pour les électrocardiogrammes et faisant office de défibrilateur manuel piloté par le médecin.

    Les Ambulanciers quels qu’ils soient sont devenus des professionnels de santé diplômés d’Etat. Ils sont à la fois Urgentistes, pilotes de course, assistantes sociales, psychologues, etc.

    Merci de leur faire confiance et je souhaite à tout le monde de vous voir le plus tard possible.

    Lionel, Ambulancier Privé à La Rochelle (17000)

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