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Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Fait-divers : Salfo et les 50 000 FCFA du vieux Boubacar

Publié le lundi 23 juillet 2007 à 07h27min

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Le vieux Boubacar est un planton d’une société de la ville de Ouagadougou. Il vit depuis longtemps avec sa famille dans le non loti du secteur n° 16 de Boulmiougou. A la faveur des lotissements entrepris par le maire de l’arrondissement, il réussit à obtenir une parcelle.

N’ayant pas les moyens pour construire en ciment, notre planton résolut de construire en « banco ». Pour cela il fallait trouver un « ouvrier » pour la confection des briques. Cela n’était pas difficile à trouver. Salfo venait de « jeter un caillou » sur Boulsa son village natal.

En effet, Salfo venait de retirer à son frère, sa charmante et coquette jeune épouse par la plus mauvaise des manières, en lui faisant une cour assidue. Ce qui constitue un interdit dans le village. Pour cette raison, les anciens l’avaient banni de la famille. C’est ce qui l’avait contraint à rejoindre Ouagadougou avec sa complice dans le but de s’envoler pour le pays de la lagune Ebrié.

Une fois arrivé à Ouagadougou, il fit la connaissance du vieux Boubacar qui lui proposa la confection de ses briques en contrepartie d’une rémunération financière. En plus, le vieux Boubacar lui donna une maison inoccupée non loin de sa concession. Le vieux Boubacar ignorait tout du passé de cet individu aux comportements hors normes.

Il occupa la maison avec sa complice. Salfo galvanisé par le désir de gagner de l’argent exécuta rapidement son contrat. Depuis son arrivée, Salfo ne s’est pas fait prier pour se familiariser avec la famille du vieux Boubacar. Il avait réussi à obtenir la confiance du vieux qui, à la fin du contrat des briques, lui proposa de rester chez lui autant qu’il voudra.

Le vieux planton avait prit tout en charge. Salfo et sa complice mangeaient et buvaient à leur faim, s’habillaient, dormaient chez le vieux Boubacar qui le considérait comme un des membres de sa famille. Tout allait bien pour le bonheur du vieux Boubacar. Mais comme le dit un proverbe bien connu de chez nous « Le bout de bois a beau séjourné dans l’eau, il ne deviendra jamais un caïman ».

Salfo décida de faire connaître son vrai visage. Comme il fallait s’y attendre, un jour le vieux Boubacar voulut mettre des tôles sur la toiture de sa maison qu’il avait construite. Et n’ayant pas les moyens, il décida d’acheter des tôles de secondes mains. Salfo qui avait des intentions machiavéliques, proposa d’aider le Boubacar sous prétexte qu’il connaissait un commerçant qui vendait des tôles de secondes mains et qu’il pouvait les lui céder à un bon prix.

Galvanisé par la confiance qu’il avait en Salfo, notre pauvre planton lui remit 50 000 FCFA, l’équivalent du prix des tôles. Il le fit accompagner par l’un de ses fils pour le transport. Pour Salfo, cet argent était une manne tombée du ciel qui lui permettra d’effectuer son voyage au pays de Laurent Gbagbo.

Il fallait trouver un moyen pour tromper le fiston du vieux qui le suivait. Pour cela il le conduisit dans plusieurs concessions à la Patte d’Oie avant de lui présenter un homme comme le vendeur des tôles mais les tôles n’étaient pas encore arrivées et qu’il fallait revenir demain.

Revenu à la maison, devant la porte d’entrée du vieux Boubacar, Salfo raconta au fiston qu’il fallait rentrer chez lui voir sa femme avant de revenir voir le vieux.

L’enfant ne savait pas que Salfo et sa complice plieraientt bagages ce jour-là sans dire au revoir à leur bienfaiteur.

Après avoir attendu en vain, notre pauvre planton se résolut à aller le chercher dans la maison située à quelques mètres de sa cour. Il trouva la maison vide. Salfo avait disparu avec les 50 000 FCFA.

Doit-on, face à des individus aussi ingrats, renoncer à persévérer dans le bien et la charité envers autrui ?

Kibsa KARIM

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 23 juillet 2007 à 15:07, par Une Burkinabe vivant aux USA En réponse à : > Fait-divers : Salfo et les 50 000 FCFA du vieux Boubacar

    Que le Vieux Boubacar reste tranquille car il verra revenir ce Salfo la queue entre les jambes. Ce qui est sur, Salfo ne finira jamais sa course puisque de la ou il est actuellement, il fuira encore. Salfo a d ailleurs bien choisi son point de chute car la vie de la bas lui infligera d abord les toutes premieres lecons en attendant que le temps lui apprenne a etre plus reconnaissant et honnete.
    Que Dieu redonne plus de 50 000 FCfa au vieux Boubacar. Quant a Salfo, laissons le temps aller a sa rencontre.

  • Le 24 juillet 2007 à 10:25, par Zaki En réponse à : > Fait-divers : Salfo et les 50 000 FCFA du vieux Boubacar

    Comment voulez-vous qu’avec des gens de cette moralité on puisse construire un pays en paix et socialement stable ? C’est pour celà qu’au Burkina d’aujourd’hui, la vengence est devenue une conduite.

    Un Salfo qui commet l’inceste en retirant la femme de son frère (une femme bête certainement), qui vient voler son logeur ! Mr le vieux planton, si vous entendez un jour qu’il est revenu, il faut le rechercher, vous faire aider par des gens de bonne volonté pour l’arrêter et le castrer : je suis sûr que sa mère au village, si elle entend que vous l’avez castré, elle vous bénira car actuellement elle y vit dans la honte totale.

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