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Soins d’urgence à l’hôpital Yalgado : Les ambitions du projet "Médecine de proximité"

Publié le samedi 30 juin 2007 à 13h09min

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L’insuffisance des premiers soins aux malades est sans doute l’une des situations les plus préoccupantes et déplorables à l’hôpital Yalgado-Ouédraogo. L’Association des ouvriers du Faso (AOF) compte mobiliser la jeunesse désœuvrée pour y faire face.

Créée il y a deux ans, l’Association des ouvriers du Faso (AOF) veut contribuer à l’amélioration des soins d’urgence offerts aux malades au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, le plus grand centre hospitalier du pays dans lequel on déplore un manque cruel de prise en charge des malades dès leur arrivée.

Selon le président de l’association, Abdoulaye Compaoré, rencontré le samedi 23 juin 2007, l’AOF a initié un projet baptisé « Médecine de proximité » grâce auquel, des jeunes désoeuvrés seront formés par des spécialistes des soins d’urgence, et mis au service des malades de l’hôpital. Le projet, de l’avis de M. Ouédraogo, est très attendu par les responsables de Yalgado et des médecins ont déjà donné leur accord pour assurer la formation des jeunes.
La mise en œuvre du projet est prévue en début d’année 2008. « J’attends l’arrivée de partenaires marocains », a indiqué le président de l’association. Le projet qui a deux volets, devrait aussi permettre le contrôle des aliments vendus dans les restaurants de fortune. Des jeunes seront également formés et dotés de manière à pouvoir détecter les aliments impropres à la consommation, traités au carbure ou préparés à base d’ingrédients non recommandés.

L’AOF, dont le nom a des connotations syndicales, se défend d’être un syndicat. Elle dit être représentée en Afrique de l’Ouest notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali et au Togo. Son objectif, former les jeunes sans-emplois à l’ouvrage et non plus à la conception. Le président de l’association, menuisier de formation, est convaincu de l’inutilité à former davantage les jeunes à des connaissances générales. « Finis les longs discours, les colloques et les séminaires, il faut qu’il y ait plus de techniciens que de généralistes », a-t-il soutenu.
Apparemment, les jeunes se bousculent pour bénéficier des formations que l’AOF offre déjà. Plus de 100 personnes, dont des prostituées, ont reçu des formations du 6 mars au 19 mai dernier. Mlle Charlotte Kambouélé, 4e année de sociologie, explique qu’elle a suivi une formation d’archiviste pour se donner plus de chance dans la recherche d’emplois.

Motivée par les résultats de la formation soutenue par l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) ainsi que l’engouement des jeunes, l’AOF a l’ambition d’initier d’autres formations pour près de 400 jeunes d’ici la fin de l’année. Elle compte également lancer une opération ville propre et créer une agence d’information pour les jeunes. Elle ne manque pas d’arguments pour intéresser les jeunes lorsqu’elle révèle qu’elle dispose d’une quinzaine de bourses d’études offertes par des pays européens. Elle offre également des stages de formation dans les services. 15 jeunes sont actuellement à la mairie, 10 au projet américain « les compléments nutritionnels », 40 à la Brigade de surveillance... Mais l’inscription à l’AOF n’est pas totalement gratuite. Ouverte à tous, l’adhésion coûte mille francs en plus des frais de timbres.

Jeunesse, emploi, santé, c’est la ligne directrice de l’association qui devra faire face à l’incontournable question de moyens. Son président avoue avoir vendu sa mobylette pour lancer les activités. Mais son regard semble ne pas s’intéresser aux moyens de l’Etat, pour l’instant. Si son projet « Médecine de proximité » se concrétise, ce sera un ouf de soulagement aussi bien pour les malades que pour les responsables de l’hôpital Yalgado. Elle renforcera également l’action de la société civile dans l’amélioration de la santé dans ce grand service sanitaire à la renommée ternie.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya

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