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CNRST : Préavis de grève pour les 5 et 6 juillet

Publié le vendredi 29 juin 2007 à 07h37min

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Les travailleurs du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) observent les 5 et 6 juillet 2007 un arrêt de travail sur toute l’étendue du territoire national. La raison de cette décision, selon l’adresse du SYNTER (Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la Recherche) au président du Faso, serait l’absence de propositions de solutions concrètes aux problèmes majeurs des travailleurs de la part de l’administration du CNRST.

Excellence Monsieur le Président,

Les travailleurs de la recherche vivent des conditions de vie et de travail de plus en plus difficiles. Ces difficultés sont liées, entre autres, à :
- l’absence de statuts adéquats pour une gestion homogène et efficace des carrières du personnel du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) constitué d’environ 30% de fonctionnaires de l’Etat et 70% d’agents contractuels permanents ;

- l’absence totale de motivation dans la carrière des agents contractuels permanents qui n’ont ni promotion interne par concours professionnels, ni distinctions, ni reconnaissance de mérite ;

- l’absence d’indemnités de quelque nature que ce soit (indemnité de sujétion, indemnité forfaitaire de risque, l’indemnité de logement) pour le personnel contractuel permanent, bien que certains agents remplissent les conditions pour en bénéficier ;

- l’absence de structure adéquate pour une gestion efficiente des problèmes sociaux des travailleurs. En dépit de ces conditions de vie et de travail particulièrement difficiles et frustrantes, les travailleurs du CNRST ont toujours fait preuve d’abnégation et consenti d’importants sacrifices afin que la recherche joue et continue de jouer son rôle de moteur de développement dans les divers secteurs des activités de recherche de notre pays (santé, agriculture, agro- alimentaire, élevage, éducation, énergie, etc.).

Aujourd’hui, bien qu’érigé en Etablissement public scientifique à caractère culturel et technique (EPSCT) avec un statut conséquent et dirigé par un délégué général pour mener à bien la mission centrale de recherche dans le cadre du plan stratégique de la recherche scientifique du Burkina Faso, le CNRST n’a pas enregistré d’actions conséquentes de la part de ses responsables pour résoudre les problèmes de fond que vivent quotidiennement les travailleurs de la recherche, en particulier les agents contractuels permanents et ce, depuis plus d’une décennie.

Notre syndicat a toujours saisi les premiers responsables administratifs du CNRST pour porter à leur connaissance les problèmes majeurs des travailleurs afin que, dans la concertation, des solutions idoines puissent être trouvées.

C’est dans ce cadre qu’un mémorandum sur les problèmes des travailleurs de la recherche a été élaboré en 2000 et transmis aux responsables de la recherche, qu’une plate-forme revendicative sectorielle des travailleurs du CNRST, a été transmise à ces mêmes responsables en novembre 2006.

Mais les demandes d’audience introduites par notre syndicat auprès de la délégation générale du CNRST en vue de discuter de la plate-forme revendicative avec le délégué général lui-même, sont restées sans suite. C’est las du mutisme de ces autorités que les travailleurs de la recherche ont engagé la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

"Aucune proposition de solution concrète aux problèmes des travailleurs"

Suite à une lettre ouverte adressée par notre syndicat à monsieur le délégué général du CNRST, parue dans la presse nationale, et après la participation massive des travailleurs du CNRST à plus de 90% à la grève lancée par le bureau national du SYNTER les 3 et 4 mai 2007, traduisant le ras-le-bol général manifeste des travailleurs de la recherche, le délégué général du CNRST a été obligé d’inviter notre syndicat le 10 mai 2007 pour échanger autour des points de la plate-forme revendicative sectorielle des travailleurs.

Auparavant, monsieur le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique recevait le 31 avril 2007 le bureau national du SYNTER autour des mêmes points et proposait des pistes de résolution de certaines questions dans le cadre du Conseil d’administration (CA) du CNRST.

Les concertations avec l’administration du CNRST, en vue de trouver des solutions idoines aux problèmes essentiels des agents permanents (gestion des ressources humaines en l’absence d’un statut de personnel réaliste, indemnités et primes) n’ont abouti qu’à quelques résultats, jugés insuffisants par les travailleurs ;

le délégué général a déclaré n’être pas en mesure de remédier à la situation avant la relecture du décret 2004-398 portant régime indemnitaire applicable aux agents des établissements publics de l’Etat (EPE) et l’adoption de la loi portant gestion des ressources humaines des EPE.

Notons néanmoins que l’action du syndicat a amené l’administration à revoir à la hausse la prime annuelle de recherche des chercheurs et la prime de participation à la recherche, sans cependant l’étendre à l’ensemble des travailleurs.

C’est certes là un acquis, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, ce d’autant plus que le délégué général du CNRST n’a fait aucune proposition de solution concrète aux problèmes majeurs des travailleurs du CNRST, ne laissant entrevoir aucun espoir immédiat avant l’hypothétique relecture des textes par le gouvernement.

"Nous méritons de meilleures conditions de vie et de travail"

Même si le SYNTER estime que, de par ses fonctions et ses prérogatives statutaires, et à l’instar des responsables d’établissements ayant le même statut d’EPSCT, le délégué général du CNRST aurait dû proposer des solutions, il n’en demeure pas moins que la responsabilité majeure de la situation de la recherche incombe au gouvernement.

Car, reconnaissez avec nous, Excellence monsieur le Président que, par leurs contributions importantes à l’exécution des missions assignées à la recherche scientifique, ces mêmes travailleurs du CNRST, les agents techniques et d’appui à la recherche notamment participent pleinement au développement national. A ce titre. ils méritent bien de meilleures conditions de vie et de travail.

Excellence Monsieur le Président,

A la lumière de ce qui précède, et en l’absence de propositions de solutions concrètes aux problèmes majeurs des travailleurs de la part de l’administration du CNRST, en dépit d’un contexte juridique et institutionnel favorable, nous avons l’honneur de porter à votre connaissance que les travailleurs du CNRST observeront un arrêt de travail de 48 heures, allant du jeudi 05 juillet 2007 à 00 heure au vendredi 06 juillet 2007 à 24 heures, sur toute l’étendue du territoire national, pour exiger des autorités du CNRST la satisfaction des points suivants de leur plate-forme revendicative sectorielle :

1. L’octroi de l’indemnité de sujétion aux agents du CNRST qui n’en bénéficient pas.

2. L’octroi de l’indemnité forfaitaire de risque aux agents techniques de la recherche exposés quotidiennement à des risques dans l’exercice de leurs emplois dans les laboratoires, les ateliers, les unités de production et les périmètres expérimentaux de recherche, au même titre que les agents des établissements publics de santé (EPS).

3. L’application sans délai du statut des agents du CNRST, adopté par le conseil d’administration en décembre 2002, en attendant l’éventuelle adoption du projet de loi portant gestion des ressources humaines des établissements publics de l’Etat (EPE).

4. La mise en place d’un service social doté de moyens financiers et matériels nécessaires et d’un système de gestion efficient.

Si à l’issue de cet arrêt de travail, des solutions satisfaisantes n’étaient pas apportées à ces points, le SYNTER se réserve le droit d’engager d’autres actions qu’il jugerait nécessaires. Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

Mamadou Barro,
Secrétaire général

L’Observateur Paalga

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