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Fait divers : Amitié, amour, argent

Publié le mardi 26 juin 2007 à 07h29min

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C’était un vendredi soir, Eva et Kami deux jeunes commerçants du marché de Baskuy, sirotent dans un débit de boissons de la place, une bière bien fraîche après une bonne affaire. Au moment de se quitter, Eva dit à Kami : « pourrais-tu me rendre un service et déposer cette enveloppe chez ma femme Mariam, puisque c’est sur ton chemin...

Je compte sur toi pour la lui remettre en main propre. Tu lui dis que j’ai une affaire importante et que je rentrerai un peu tard ». Accompagné d’un clin œil complice, l’alibi est en place. Tout de suite, Kami enfourche son « char » et se rend directement chez Mariam. Il frappe à sa porte, elle est là, sort toute pimpante. Bonsoir Kami, comment vas-tu ? Quelles bonnes nouvelles ?

Et Kami de répondre : « tout va bien. Eva a une affaire importante à faire, il m’a fait savoir qu’il rentrerait tard ». Comme on ne pouvait l’imaginer, Kami tout souriant poursuit en ces termes. « Tu sais Mariam que tu es très jolie. Depuis toujours, je rêve de toi ». Mariam est surprise d’abord, flattée ensuite par ces compliments de Kami. Le piège se referma. Kami dit à Mariam : « Si tu n’as rien à faire je d’invite à prendre un pot dans un endroit bien tranquille ». Dans un premier temps, Mariam répondit non.

Après réflexion, celle-ci accepta. Ainsi ils se sont trimballés dans un bar qui dispose de chambres de passe.
Dans ce bar donc situé dans leur quartier de résidence, Kami et Mariam commandèrent du poulet au four qu’ils dégustèrent, le tout arrosé d’une bonne dose de bière.

Tout juste après la fin des boustifailles, ils louèrent une chambre pour se prélasser d’un bon repos pour mieux digérer. Kami dit à Mariam : « Tiens, voilà deux mille francs (2 000) si tu me montres ton buste ». Dans un premier temps, Mariam répond, non. Après réflexion, celle-ci empoche les sous et lui montre ses « trésors ». Kami émerveillé par sa beauté lui dit : « Voilà encore cinq mille (5 000) francs si tu me montres la partie la plus charnue de ton corps ».

Après un semblant de refus, Mariam se dévoile un peu plus. Kami la prend dans ses bras, et lui dit à l’oreille : « Mariam, tu me rends fou, voilà trente mille francs (30 000). Sois mon Eve, je serai ton Adam... ». Et les voilà tous les deux transportés au paradis ! Après avoir savouré leur plaisir les deux tourtereaux regagnèrent le domicile.

A peine arrivés à la porte de la concession avec Mariam la tête sur le dos de Kami, les deux bras autour des reins les fesses derrière la moto, le phare de la moto d’Eva les prit dans son faisceau.

Quand il les vit, il comprit immédiatement ce qui s’était passé entre sa Mariam et ce démolisseur de bien d’autrui. Il poussa un cri, un seul cri, strident, douloureux. Bien qu’unique, le cri avait alarmé et angoissé tout le voisinage. Il faut souhaiter ne jamais entendre ce genre de cri. Il ne peut être décrit. Kami abandonnant son « char » et prit la tangente, laissant Eva dans l’indignation et les injures fusaient de toutes parts « Le salaud m’a trompé, si je le croise c’est moi ou c’est lui ». Le lendemain Eva rencontra Kami.

Tous ceux qui avaient appris la nouvelle avaient conseillé à Eva de laisser Kami car Dieu va s’en charger. Mais c’était mal le connaître. Lorsque ses yeux croisèrent Kami, celui-ci disparut dans la foule, renversant pêle-mêle clients, tables et marchandises. Il parvint néanmoins à sauver sa peau, la foule empêchant tout usage des armes. Tous pareils, ces « loucheurs » des rondeurs d’autrui ; vu leur acte, on les croirait audacieux mais quand on les surprend, ils sont pires qu’une hyène.

Kibsa KARIM

L’Hebdo

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