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Fraudes au BEPC 2007 : 55 personnes dans les filets de la police

Publié le mercredi 20 juin 2007 à 07h10min

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La Direction régionale de la police nationale du Centre a convié les journalistes à une conférence de presse, le mardi 19 juin 2007 à Ouagadougou. La fraude au BEPC était à l’ordre du jour de cet échange.

55 personnes, toutes catégories socioprofessionnelles confondues ont été interpellées et gardées au Commissariat central de police de Ouagadougou. C’est le bilan de l’investigation menée par les agents de sécurité dans le cadre de la fraude constatée à la session du BEPC 2007.

Selon le directeur régional de la police du Centre, Alain Bonzi, son service a été saisi par le jury n° 38 du lycée Bogodogo, après avoir surpris 7 candidats détenant des corrigés des épreuves qui leur ont été soumises (mathématiques et physique-chimie). Les intéressés ont été interpellés et mis à la disposition de la police. Par la suite, il y a eu d’autres interpellations de plusieurs centres et une enquête a été ouverte au niveau du commissariat central.

L’investigation du commissaire central, Paul Sondo et de ses collaborateurs, s’est menée d’abord de façon horizontale, c’est-à-dire, déterminer l’étendue de la fraude dans les salles avant de s’orienter vers la recherche de la source de cette « hémorragie ». Une trentaine de personnes furent d’abord épinglées. Les enquêtes ont mené la police vers l’équipe de tirage des sujets, dont 1 élément s’est révélé être la base de cette fuite. A ce jour, a déclaré le commissaire Sondo, la police a 55 personnes sous la main ; la personne incriminée et ceux qui ont acquis les épreuves et procédé à la diffusion. Ils seront mis à la disposition du procureur du Faso.

L’enquête va continuer afin de voir s’il existe d’autres irrégularités non encore décelées.
La préoccupation de la presse a porté sur les procédures, le choix de l’équipe de tirage et des membres des comités de sélection des sujets. Selon le directeur général de l’Office central des examens et concours du secondaire (OCECOS) Didace Gampiné, la mise en place des équipes de sélection et de tirage ne relèvent pas de son service.

L’OCECOS reçoit les sujets choisis, les saisit, les envoie au tirage et à temps opportun, achemine les sujets retenus vers les régions qui les dispatchent vers les centres d’examen sous la supervision des agents de la sécurité. C’est le jour de l’examen que le président du jury peut avoir accès à sa cantine, qu’il place dans une salle, gardée par la sécurité.

A la question de savoir pourquoi les autres épreuves n’ont pas été annulées, les animateurs ont expliqué que les décisions ont été prises sur des constats objectifs. La police a mené son enquête et fait son rapport. Il appartient à qui de droit de décider de la reprise totale ou partielle des épreuves ; les fuites ont conserné les deux épreuves.

Les technologies de l’information et de la communication permettent une diffusion rapide des informations. Pour ce faire, la police a travaillé en synergie avec les autres démembrements, « toutes les pistes ont été explorées », a insisté le commissaire central, pour qui la médiatisation en elle-même est une enquête.

Les responsables de la sécurité se veulent rassurantes : « personne n’a été exclu ». Leur rapport comportera les suggestions à même d’améliorer l’organisation du BEPC. Les 55 personnes interpellées ont été déférées au parquet ce mardi 19 juin. La justice décidera de leur sort. Les épreuves de mathématiques et de sciences physiques ont été reprises le lundi 18 juin et aux dires du directeur de l’OCECOS, aucune irrégularité n’a été constatée.

Assétou BADOH


Le ministre de l’Enseignement secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré, s’exprime sur la fraude au BEPC

Tant qu’il y aura des gens qui veulent prendre la courte échelle, la fraude subsistera. La fraude existe dans tous les domaines de la vie active. Le problème, c’est que l’éducation est un domaine sensible et que nous travaillons à crédibiliser nos formations et nos diplômes. Voilà pourquoi la question de la fraude est très importante.

Nous sommes en train de travailler afin qu’une réflexion d’ensemble puisse se mener car les systèmes de fraude ont évolué.

Il faut donc développer de nouvelles initiatives pour sécuriser nos examens.
A.B.

Sidwaya

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