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Etalons version Notheaux : Apprendre à jouer ensemble

Publié le jeudi 14 juin 2007 à 06h56min

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Les Etalons de Didier NOTHEAUX sont encore à la recherche de leurs marques. Equipe complètement remaniée, donc tout à fait nouvelle, il était illusoire d’attendre d’elle, qu’elle constitue un bloc, joue en équipe cohérente avec du liant entre toutes les lignes. Elle a à faire, c’est sûr, l’apprentissage qu’il faut pour ça. Qu’on le veuille ou non.

Faut-il le rappeler là, l’équipe fédérale avait fixé le cap. Loin de nous l’idée de la défendre ou de l’absoudre de quoi que ce soit, mais puisque le débat est lancé, il s’agit de le mener avec discernement, en rendant à chacun ce qui lui revient de droit.

Au Burkina Faso, toute l’analyse du football se résume aux seules prestations des Etalons seniors. C’est une erreur monumentale même s’il est de coutume d’entendre qu’ils sont la vitrine de ce football-là.

C’est parce que justement les Etalons sont la vitrine, qu’il est utile de regarder l’arrière-boutique, si on veut savoir pourquoi cette vitrine se présente telle qu’on la voit. Et parlant d’arrière boutique, les clubs, le football de masse et la formation, le chemin à faire est trop long pour le rendre reluisant, voire présentable.

Les résultats ne sauraient venir de façon sûre qu’à la seule condition de trouver et de dégager les moyens pour que cette triptyque, clubs, football de masse et formation soit mise en musique de façon continue, durable et harmonieux.

La fédération a donc agi à mettre en place un centre technique censé être le centre moteur de toute la philosophie de développement, avec la mise en œuvre d’un travail déjà commencé dans les quartiers. Maintenant, il y a que la logistique et la finance tardent à suivre ces efforts, ce qui rend la visibilité d’une telle option juste floue et partant à engendrer une piètre lisibilité de l’action.

Elle avait aussi affirmé la nécessité de garder la même ossature, toute chose mise à mal avec l’intronisation de Saboteur, qui a ce défaut majeur de rien faire qu’à sa tête. En s’engageant avec la fédération, il s’engageait à suivre cette ligne tracée, mais très tôt les divergences de vue et de conception ont plombé le mariage. Et c’est là où la responsabilité de la FBF est engagée, celle d’avoir pris cet entraîneur soliste et incapable d’adhérer à une vision collégiale.

Et c’est aussi pourquoi, on a dilapidé un capital né de la fin des éliminatoires de la CAN 2006 où une ossature s’était dégagée et qu’il aura fallu capitaliser. Parlant d’ossature, celle du Mali, vainqueur samedi en amical 1-0 des Etalons au stade du 4-Août est la même depuis 2000.Ce sont les mêmes Bassala TOURE, soit dit en passant capitaine d’un soir, Seydou KEITA, Adama COULIBALY, Mamadou DIARRA, Djibril SIDIBE, Mahamadou SIDIBE qui sont aux commandes malgré les revers, le Mali n’ayant pas été de la CAN 2006.

Aussi en vouloir à NOTHEAUX, c’est oublier que l’équipe actuelle aussi « bourrée » de talents ne forme pas une équipe où on sent une cohésion, un ensemble soudé. Elle cherche encore à atteindre ce stade et il faudra de la patience parce qu’on ne bâtit pas en une semaine une équipe. Inutile ici de faire appel à des exemples, ils sont légion et les connaisseurs le savent.

On peut seulement espérer que ce temps d’apprentissage, ce temps d’apprendre à évoluer ensemble selon une même pensée et un même allant, soit le plus court possible. Sinon, il s’agit d’éviter les erreurs justement du passé, de tout casser parce que le renouveau ne se serait pas couronné par une qualification au Ghana.

L’analyse à rebours de cette campagne ne peut que faire dire que le Burkina Faso a raté le coche dès le match initial en Tanzanie. Parce qu’il fut fou de penser alors, l’entraîneur notamment, qu’une première défaite l’obligeait à tout révolutionner. Notamment, il était inconcevable et inconvenant d’amener dans la presse, cette prétendue réunion nocturne, et qui en fait n’a jamais existé, initiée par le capitaine Mahamadou KERE.

Une embrouille digne d’un vrai polar foireux qui a entamé la confiance entre le groupe de joueur en place et l’entraîneur. La suite, on la connaît, puisque l’option alors prise par Saboteur entrait en contradiction avec l’énoncé de la ligne prônée par la FBF, agir notamment dans la continuité.

La gestion de l’équipe ayant ainsi été cafouillée, ajoutée à une communication malheureuse et mal à propos, ne pouvait qu’aboutir à une clarification par un recentrage du discours et de la ligne générale.

Nous persistons donc à penser que, quoi qu’il se passe, l’option d’un centre technique, où se conçoit tout le dispositif de développement et d’un maintien du groupe de cadres connus depuis 2002 est la bonne. Il faut seulement lui donner cette visibilité dont elle souffre cruellement avec la mise à disposition de moyens. Et cela impose une meilleure participation des pouvoirs publics.

Les collectivités locales notamment seront d’un apport déterminant car, il ne faut pas croire que les sponsors seuls suffisent à financer le sport dans un pays. C’est la conjugaison de l’apport étatique et des apports extérieurs qui contribue à donner les moyens nécessaires.

Le séminaire de réflexion sur le football de décembre dernier a fait un bon diagnostic, préconisé des pistes intéressantes de solution, reste à présent à les suivre.
Enfin et de façon plus globale, il est aisé de voir que le problème du financement concerne tous les sports au Faso. Si le football par la passion forte qu’elle suscite est en première ligne, ce serait jouer à l’aveugle que de ne pas reconnaître que le sport en général au Faso souffre de ce mal récurrent.

Tant qu’on croira qu’il n’existe que les seuls Etalons seniors de football sans regarder comment sont classées les priorités et que le sport n’en fait pas partie, on poussera toujours des cris d’indignation dans une sorte de politique de l’Autruche. Et le niveau de développement et nos clubs dont sont issus la plupart des joueurs actuels, nous situe trop dans le domaine de l’incertain. Et malheureusement pour longtemps encore, il y aura des sautes perpétuelles dans nos résultats et ce, jusqu’au jour où clubs, football de masse, formation seront des réalités palpables.

Par Idriss SEMDE

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 14 juin 2007 à 19:34, par Touré En réponse à : > Etalons version Notheaux : Apprendre à jouer ensemble

    Arrêtez de tenir des discours pour soutenir la féderation. Nous savons tous que le Responsable de la communication à la fédé est l’un des votres (ALPHA Barry).
    Si vous êtes achetez, continuez sans nous.

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