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Cancer du col de l’utérus : 7 cas de suspicion dépistés à Dédougou

Publié le lundi 4 juin 2007 à 07h10min

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7 cas de suspicion de cancer du col de l’utérus ont été dépistés les 8, 9 et 10 mai derniers par les gynécologues du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou. C’était au cours d’une formation d’une douzaine de sages-femmes et maïeuticiens du CHR et des districts sanitaires de la région. Si le diagnostic se confirmait à l’issue des analyses du laboratoire, ces patients pourraient subir des interventions chirurgicales.

Les 7 cas de suspicion ont été dépistés parmi 90 femmes dont l’âge varie entre 30 et 40 ans, qui ont bénéficié d’une consultation gratuite. Parmi les patientes dépistées, certaines ont montré leur soulagement, et d’autres, paniquées et stressées, ont été remontées moralement. Selon le docteur Hermann Ouattara, l’un des facilitateurs, le cancer du col de l’utérus est inscrit comme un motif de consultation assez fréquent dans les services de maternité. Malheureusement, ces cancers sont découverts à un stade tardif, au moment où ils sont au-dessus de toute ressource thérapeutique. Pourtant, et toujours selon le docteur Ouattara, le cancer du col est un des cancers pour lequel les méthodes de dépistage ont évolué. Ces méthodes sont simples, accessibles, et permettent un diagnostic précoce et une prise en charge adéquate, garantissant une guérison quasi certaine. Aussi cette formation a-t-elle permis aux participants de maîtriser le processus conduisant à la naissance du cancer, de reconnaître et d’orienter une lésion cancéreuse, et d’assurer la prise en charge des femmes présentant des lésions suspectes. Le souci majeur du CHR, selon son directeur général Jean Charlemagne Yoda, est d’améliorer la survie des femmes victimes du cancer du col de l’utérus par un diagnostic précoce de cette pathologie. Et dans les jours à venir, d’autres séances de dépistage devraient être organisées au CHR en collaboration avec les autres formations sanitaires de la région. Cette opportunité devrait être mise à profit par les femmes pour trouver des solutions à leur problème gynécologique. Le coût d’une intervention chirurgicale au CHR de Dédougou est de l’ordre de 60 000 francs CFA.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 juin 2007 à 14:44, par Monsieur Jean-Gabriel TAOKO En réponse à : > Cancer du col de l’utérus : 7 cas de suspicion dépistés à Dédougou

    Jean-Gabriel TAOKO Le 04 juin 2007
    jg.taoko@wanadoo.fr

    Du Bon usage de la communication scientifique et médicale

    J’ai sous les yeux, l’article de Serge Coulibaly publié ce jour dans lepays.bf, reproduit dans lefaso.net intitulé :
    « Cancer du col de l’utérus, 7 cas de suspicion dépistés à Dédougou ».
    J’interviens sans délai pour une mise en garde, non pas en tant que professionnel, ce que vous pourrez contester « ex cathedra » en toute liberté, mais simplement en faisant appel au bon sens, à la prudence !

    Souvenez-vous : octobre novembre 2006,les titres suivants des mêmes médias :

    « Les insuffisances font des victimes ;
    Psychose dans la région (du Mouhoun) ;
    Les populations semblent avoir vécu le calvaire ;
    Phobie des campagnes de masse et j’en passe » !

    Au stade de la suspicion du diagnostique, a-t-on besoin de cette information qui promet la guérison quasi certaine ?

    Nous pouvons comprendre un appel pressant pour le dépistage réalisé dans les meilleures conditions.
    Vous avez certainement besoin d’un registre des cancers et votre « Koro » peut vous être utile si vous le souhaitez !
    Comme tous les koro du Mouhoun et du Faso, je me méfie des « méthodes simples, accessibles, permettant un diagnostic précoce, garantissant une guérison quasi certaine » !

    Hermann est jeune, peut-être, séduit par le bistouri comme d’autres le furent à son âge ! Prudence cependant !
    La prise en charge du cancer est aujourd’hui bien codifiée et s’inscrit dans un environnement médical, scientifique et éthique bien défini.

    Il est impératif de
    Ø s’écarter de l’amateurisme, des réactions intuitives, inappropriées et surtout
    Ø se méfier de l’isolement, de la « cuisine » individuelle...
    Ø de respecter les protocoles validés et acceptables dans le contexte de l’EBM (evidence based medecine)

    Votre serviteur a depuis longtemps ( !!) donné une priorité au travail en équipe qui est le fondement de la recherche scientifique et médicale en cancérologie.
    Sachez, cher confrère que les progrès en cancérologie sont essentiellement dus au travail en équipes pluridisciplinaires et que dans les plus petits hôpitaux comme dans les plus grands chu se sont constituées des RCP( réunions de consultation pluridisciplinaires) de cancérologie.
    Pas d’indication thérapeutique en cancérologie non validée par la RCP.
    Les patients et patientes ne l’accepteraient plus.

    Je ne résiste pas ce jour 04 juin 2007 à mon souhait de rendre un vibrant hommage au ministre Alain B. Yoda qui ne m’a jamais vu, pour ses exhortations incessantes et pertinentes à la « synergie entre le privé et le public » dans le cadre défini par le PNS du Burkina.

    Pourquoi raconte-t-on ces drôles d’histoires-là aux gens ?

    Le but d’un article scientifique ou médical dans la presse « grand public » appelé en jargon médical littérature grise est

    Diffuser :
    § au public et au monde médical en général une information scientifique et médicale
    § validée ; une étude clinique, un message, une technique chirurgicale etc. à condition seulement que ces informations aient été validées par la communauté scientifique et les experts du sujet traité.
    § Diffuser la notoriété d’un professionnel (plus discutable) ou d’une équipe.

    Il faut savoir que la diffusion ou plus exactement la publication spontanée des informations permettent aux observateurs avertis une évaluation assez précise des pratiques professionnelles !
    Il existe des logiciels d’évaluation de la qualité des productions scientifiques et médicales.

    Ainsi il est possible d’évaluer en toute liberté et en toute discrétion
    § l’activité, le niveau scientifique et
    § la qualité des pratiques professionnelles de chacun de nous et de chaque équipe.

    La nécessité de faire partie d’équipes de recherche actives et productives est évidente au Burkina.
    La recherche scientifique, au sens large est vitale pour le Burkina Faso.
    Elle n’est pas un monopôle d’état . Elle est aussi et surtout une spécialité du secteur privé.

    C’est ici l’occasion pour votre serviteur de rendre un hommage à Paramanga Ernest YONLI qui a osé affirmer que le secteur privé est le moteur de l’économie du Burkina Faso.
    En d’autre temps, il aurait été envoyé au ppd, dégagé et non pas couvert de louanges et de reconnaissance comme ce jour !

    Dites aux burkinabé passionnés de médecine, de recherche scientifique quelques fois abattus par les difficultés, de songer à l’inscription sur l’horloge placée à l’entrée des Madères : « Chacune apporte un espoir » !

    Jean-Gabriel TAOKO

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