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Dialogue islamo-chrétien au Burkina : Renforcer les liens entre croyants

Publié le vendredi 11 mai 2007 à 07h13min

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La Commission épiscopale chargée du dialogue islamo-chrétien a tenu sa deuxième session du 1er au 3 mai 2007 au Centre national Cardinal Paul Zoungrana. Les participants ont, au cours de cette rencontre, entendu des exposés édifiants sur des expériences de dialogue vécues entre chrétiens et musulmans, fait le point des activités des commissions diocésaines et amendé le projet de statuts et règlement intérieur de la Commission.

La session a enregistré la présence des diocèses de Bobo-Dioulasso, Dédougou, Diébougou, Dori, Fada N’Gourma, Manga, Ouagadougou et Nouna. N’ont pu honorer de leur présence la rencontre, les diocèses de Banfora, Kaya, Koudougou et Koupèla.

A l’ouverture de la session le mercredi 2 mai à 9 heures, Monsieur l’Abbé Saïdou Etienne Wendzoodo Ouédraogo, secrétaire général de la Commission épiscopale a souhaité la bienvenue aux participants avant de laisser la parole à Monseigneur Joachim Ouédraogo, évêque de Dori et président de ladite Commission pour le mot d’ouverture.

Dans son discours d’ouverture, Monseigneur Joachim Ouédraogo a tenu à traduire aux différents délégués, ses remerciements et ceux des évêques de la Conférence épiscopale pour leur présence et leur a formulé ses vœux paternels pour les fêtes pascales.

Il a ensuite insisté sur la nécessité de poursuivre et d’affermir le dialogue de vie et des œuvres avec vos frères de l’islam qui, souvent peut se révéler sinueux, nous demande plus de courage, de foi, d’espérance et de charité. “Le dialogue, affirme le Cardinal Poupard, est la voie sûre pour des relations interreligieuses fécondes”. C’est pourquoi nous devons, obstinément, prendre la voie du dialogue qui commence par l’acceptation et la reconnaissance de l’autre, l’acceptation de sa différence, ce qui fait sa spécificité, précisa Monseigneur Joachim Ouédraogo.

Au titre des communications, les participants ont bénéficié d’un exposé de M. François Ramdé,
gestionnaire de l’Union fraternité des croyants (UFC), sur l’expérience que vivent chrétiens et musulmans au sein de cette organisation interreligieuse implantée dans le diocèse de Dori. Créée pendant les périodes de grandes famines de 1969 à Dori et de 1973 à Gorom-Gorom, cette association se veut être un cadre où musulmans et chrétiens œuvrent ensemble à la promotion du “développement intégral de l’homme à travers la culture de la tolérance et du dialogue interreligieux et la collaboration socioéconomique”.

En examinant le point de l’ordre du jour relatif au compte-rendu des activités des sous-commissions diocésaines, la Commission nationale a relevé avec satisfaction, les efforts déployés par celles-ci pour que le dialogue soit une réalité dans notre pays. Les sessions de formation sur le dialogue interreligieux tenues dans les différents diocèses, les visites mutuelles entre musulmans et chrétiens lors des fêtes et autres événements sont entre autres, des signes visibles du dialogue vécu dans les diocèses.

La Commission a également orienté son attention sur l’actualité mondiale relative aux rapports interreligieux. Il en ressort qu’en dépit des difficultés que connaissent les relations interreligieuses dans le monde, des efforts sont déployés, de part et d’autre, par des personnalités musulmanes et chrétiennes pour faire du dialogue un moyen sûr de paix dans le monde.

Un des témoignages les plus frappants est celui du philosophe et islamologue algérien, Mustapha Cherif, qui sous le signe de la lute contre la haine religieuse, s’exprimait en ces termes, lors de sa rencontre avec le Pape Benoît XVI le 11 novembre 2006 à Rome : “J’ai exprimé à sa Sainteté notre souci de contribuer, tous ensemble, au respect des religions, de préserver les acquis du dialogue séculaire, de faire reculer la méconnaissance, le fanatisme et dogmatisme, de rappeler notre socle commun, de relancer la réflexion sur nos différences et des défis communs. Le dialogue interreligieux est le facteur décisif de l’alliance des civilisations”.

Pour conclure les travaux, Monseigneur Joachim Ouédraogo a souligné que pour réussir le dialogue islamo-chrétien, il faut cultiver une attitude d’humilité, de charité et de gratuité et cela dans la reconnaissance et la connaissance de l’autre et aussi dans la connaissance et l’affirmation de sa propre foi.
“La paix est aussi réalisable que la guerre, pour y parvenir il faut lui donner autant de moyens”, Jean Paul II.

Pour la Commission épiscopale Burkina-Niger

Le Secrétaire national
Abbé Saïdou Etienne OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2007 à 11:21, par Frédéric En réponse à : > Dialogue islamo-chrétien au Burkina : Renforcer les liens entre croyants

    Que les musulmans commencent par accepter que l’on construise des églises chrétiennes en Arabie Saoudite, et nous croirons vraiment à leur volonté d’instaurer sur une base de tolérance réelle, un dialogue inter religieux mutuellement avantageux.... Sinon, c’est de la pure supercherie !

    • Le 14 mai 2007 à 14:48, par Jonas En réponse à : > Dialogue islamo-chrétien au Burkina : Renforcer les liens entre croyants

      Entièrement d’avis. J’ajoute que la plus grande mosquée d’Europe se trouve en Italie, ....nez à nez avec le Vatican, alors qu’erriger une mosquée en terre d’Arabie est une atteinte....à l’islam (et traitée comme telle. Je vous dispense d’un dessin) !

  • Le 14 mai 2007 à 23:10, par Doss Santos d’Almeida der Erste En réponse à : > Dialogue islamo-chrétien au Burkina : Renforcer les liens entre croyants

    Dialogue islamo-chrétien ?! Rien que d gros mots pour endormir des consciences déjà ramollies par des mots ronflants. Rien qu’à faire le tour dans les quartiers de Ouagadougou où dans les provinces, vous verrez que l’intolérance religieuse est à son proxisme et menace à tout point de vu. Je crois que les uns et les autres devaient s’asseoir réellement sans essayer de berner Dieu et se dire les quatre vérités !
    De nos jours, en tant que musulman ou chrétien, essayez de marier une fille de la religion opposée, on vous opposera un refus catégorique ou soit on vous dira de vous convertir comme si vous étiez un décimal ou je ne sais quoi encore. Entetez vous et, lorsque des problèmes se pointeront à votre porte, on vous dira, il n’est pas musulman, il n’est chrétien. Ce sont les memes qui vous parleront du "Bon Samaritain" ; le bon samaritain s’est occupé du blessé sans chercher à connaitre sa religion, Il l’a fait au nom de Dieu le Créateur supreme, qui malheureusement est confronté à des milliers de dénominateurs sur notre pauvre planète !
    L’argent, rien que l’argent, intéresse à première vue plusieurs de pretres et de nos imams, qui comme pour se moquer du dialogue, sont les premiers à exiber un luxe assez insultant. Je crois pour ma part en Dieu, mais Karl Marx pourrait avoir raison, quand il nous laisse entendre que "la religion est l’opium du peuple" ou encore Camus dans oeuvre "La chute".
    Dans les couples où les conjoints sont de religion différentes, on l’affiche difficilement, car on a peur du regard de l’iman du quartier, du pretre ou du pasteur de l’église d’à coté !
    Je pense que si les gens veulent franchement dialoguer, qu’ils évitent d’aller caresser les thématiques. Nous sommes dans une période de concurrence religieuse. Quel est ce pretre, cet iman ou ce pasteur qui ne se rejouira pas de voir son église ou sa mosquée remplie de fidèles. Il y aura réellement "Dialogue", lors que les uns et les autres arreteront le clientélisme religieux au nom de Dieu et la considération des valeurs humaines.

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