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Meurtres à répétition : Faut-il y chercher la main des députables ?

Publié le samedi 14 avril 2007 à 09h26min

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Les meurtres à répétition dont les victimes sont jetées aux quatre points cardinaux de la ville de Ouagadougou auraient-ils un lien de cause à effet avec les élections législatives du 6 mai prochain ?

Cette soudaine montée du crime serait-elle simplement le fait d’une insécurité caractérisée ou bien ces homicides seraient commandités pour des pratiques de magie noire à des fins électoralistes ? Ces questions alimentent des discussions dans certains cercles dits d’initiés et ne méritent pas moins d’être posées au grand jour.

Surtout dans une société burkinabè dont l’écrasante majorité reste dominée « par des principes et des règles de la société traditionnelle », pour emprunter cette expression au Premier ministre et « tapeur de sable », Paramanga Ernest Yonli dans son discours sur l’état de la nation prononcé le 29 mars dernier devant la représentation nationale.

Pour être assis entre le fauteuil de la modernité et le tabouret de la tradition, le Prince de Tansarga sait certainement de quoi il parle. Ils sont légion, les Burkinabè, qui croient à la magie noire ou au « wack », pour donner une coloration locale à la chose.

Et lorsque des faits, comme les meurtres de ces dernières semaines, deviennent récurrents, il y a lieu de s’inquiéter et de s’interroger. Entre l’attente des résultats des enquêtes d’une police qui se hâte lentement et les ravages d’une rumeur qui ne fait pas moins de victimes - dont les dernières sont la chaîne des maquis, les Kundé -, les spéculations vont bon train. D’aucuns n’hésitent pas à fonder leur argumentation sur les échéances législatives. Certains candidats à la députation seraient-ils prêts à tout, y compris des sacrifices humains, pour assouvir leur soif de pouvoir ?

Une suspicion certaine pèse sur les hommes politiques et semble se justifier dans un contexte sociopolitique dominé par l’omniprésence de « sorciers » ou de « marabouts » blancs et noirs qui gravitent autour de ceux qui détiennent le pouvoir. C’est un secret de Polichinelle d’affirmer que la plupart des « môgô puissants » qui règnent sur le pays ont chacun leur wackman de service. C’est également une idée répandue qu’à la veille des élections chacun active ses réseaux visibles ou occultes afin de mettre toutes les chances de son côté.

Quand on sait que ce n’est pas seulement le mérite ou le charisme politique qui permet d’être élu ou d’être nommé à un poste dit juteux, il n’est peut-être pas inutile de chercher la main invisible des « chercheurs de pouvoir » derrière ces meurtres à répétition à la veille des législatives. À moins que la police scientifique, qui cherche encore ses marques dans les sables mouvants du Faso, ne s’attelle à dissiper ces crédulités tenaces de l’opinion.

F. Quophy

Journal du jeudi

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2007 à 14:42, par KRIMO En réponse à : > Meurtres à répétition : Faut-il y chercher la main des députables ?

    Cher monsieur Quofy,
    sachez que vous êtes un journaliste. De par votre metier, vous disposez d’un certain pouvoir pour influencer positivement ou négativement l’opinion publique. Votre article n’a rien d’une information mais plutôt d’un relais de ragots digne des gargottes de notre capitale où chacun se soule et veut se faire voir par ses congénères alcooliques.
    Vous devriez plutôt contribuer à lutter contre ces pratiques occultes qui gangrènent notre vie quotidienne et contribuent à créer tous les maux de notre société.
    En effet, les pratiquants de ces croyances sont en général alergiques à tout débat d’idées, à tout changement donc de progrès, etc. Pour une critique, un changement voire même de propositions constructives quelconque, ils préfèrent se reférer à leur wack et se faire conseiller par leur marabout ignorants plutôt que de contribuer à faire changer positivement les choses dans ce pays.

    Sachez bien M. Quofy que la jeunesse burkinabè n’a pas besoin de ces ragots. Elle a mieux à faire et à apprendre mais vous et certains de vos collègues continuez à distiller ces ragots et au finisse, vous êtes encore les premiers à vous offusquer de ce que les jeunes font de vos infos bidons.

    A force de décrire et de faire l’éloge du wack, vous êtes entrain d’inculqué aux jeunes deux choses :
    - avec le wack, on peut s’enrichir sans fournire d’efforts, d’où la tentation pour certains jeunes comme Saul TRAORE,
    - avec un bon wack, je peux tout faire et avoir ce que je veux, d’où les multiples bracelets et tenues bizarre de certains coupeurs de routes qui finissent tôt ou tard "au trou" (demander aux forces de sécurités, ils vous montreront leurs tenues et leurs amulettes)

    Je suis convaincu que ce sont vos racontards qui ont contribué à créer les actes de vandalisme que les bars "KUNDE" ont connu récemment et vous et certains journalistes du domaine sont en partie responsables de ces actes odieux.

    Restez professionnel M. Quofy, si votre journalisme se résume à rapporter les "on dis" des gargottes, alors le CSC devrait vous interdire la pratique du metier de journalisme.

  • Le 14 avril 2007 à 18:44, par MOHAMED ZINGUIN BANSE DOUALA, CAMEROUN En réponse à : > Meurtres à répétition : Faut-il y chercher la main des députables ?

    Il est évident qu’il y a encore des ignares et des gens de peut de foie qui croit à ces grand mufti qui croient détenir le secret des versets coraniques pour donner le pouvoir et la richesse à ceux qui peuvent les procurer les parties intimes humains. (tête, langue, sexe, côte, foie etc...) Je n’ai même pas pris le temps de lire votre article avant de répondre, car ces pratiques sont fréquents en Afrique de l’Ouest. Et je me demande si ce sont pas les grands manitou d’Abidjan qui ont envahi la capitale Burkinabé.

    Sincères salutations.

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