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Scolarisation des filles : la campagne massive est lancée

Publié le vendredi 7 novembre 2003 à 12h15min

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Scolarisation des filles : la campagne massive est lancée

La Direction de la promotion de l’éducation des filles (DPEF), a lancé la campagne massive pour la scolarisation des filles, le 5 novembre 2003, à l’école Wayalgin A de Ouagadougou.

C’était avec la collaboration de l’UNICEF représentant tous les partenaires techniques et financiers engagés dans la campagne.

Cette campagne a été l’objet d’un point de presse à la veille de la cérémonie à la DPEF.

La campagne massive pour la scolarisation des filles se veut être une des formules significatives pour toucher toutes les structures éducatives de base comme les Associations des mères éducatives (AME), les enseignants, les leaders d’opinion et les groupes d’influence, dans les coins les plus reculés du Burkina. De ce fait, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, M. Mahamoudou Ouédraogo, a invité les différentes structures éducatives et les parents d’élèves à souscrire pour l’inscription des filles à l’école et leur maintien dans le système éducatif "Pour cela, vous devez éviter de les retirer de là pour les marier ou uniquement pour les travaux ménagers", a-t-il dit, à l’endroit des parents.

Dans cette logique, il a soutenu que l’éducation reste le pilier essentiel du développement économique et social des nations. "Il n’est plus un secret aujourd’hui, que la carte économique du monde se superpose à sa carte scolaire et que les pays à faible taux de scolarisation sont aussi les pays les plus pauvres du monde", a-t-il dit. Aussi, a-t-il précisé que le Burkina Faso s’est engagé dans la lutte contre l’analphabétisme en adoptant un Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB).

En adoptant le PDDEB, le Burkina vise entre autres objectifs, la réduction des discriminations entre les genres, en mettant un effort particulier sur l’éducation des filles.

Les objectifs de la campagne

Cette campagne vise une forte mobilisation des populations dans la lutte contre la sous-scolarisation des filles, surtout dans les postes de résistance où l’école est rejetée par les populations. L’accent est mis dans dix-neuf (19) provinces où les pesanteurs socioculturelles constituent un obstacle difficile à surmonter. La campagne vise également l’implication des leaders d’opinion, des communautés de base : parents d’élèves, mères éducatrices, comité de gestion. Il s’agit de créer un engouement et amener les parents à envoyer davantage les filles à l’école. Enfin cette campagne permettra de renforcer les capacités opérationnelles de la DPEF en matière de scolarisation des filles.

Les missions de la DPEF

Dans son intervention, la Direction de la promotion de l’éducation des filles, Mme Kadjatou Korsaga, a rappelé que la DPEF, créée en 1989, a pour mission d’œuvrer à promouvoir la scolarisation des filles. Elle a révélé que des actions de sensibilisation ont été réalisées et des études ont été menées pour identifier les obstacles qui entravent l’instruction des filles, d’où l’augmentation progressive du taux de scolarisation des filles qui est passé de 28,55 % en 1995 à 34,6 % en 1999/2000 ; 36,2 % en 2000/2001 ; 37,10 % en 2001/2002 ; et 41,00 % en 2002/2003. "Cette évolution significative a été rendue possible grâce aux soutiens diversifiés des nombreux partenaires qui nous accompagnent quotidiennement dans la lutte contre le phénomène de la sous-scolarisation des filles", a-t-elle révélé.

Mme Korsaga a affirmé que malgré les résultats encourageants et les efforts enregistrés, les résultats restent en deçà des ambitions du PDDEB, c’est ce qui explique le lancement de cette campagne.
La cérémonie qui a connu la participation de toutes les composantes de la société a été agrémentée et entrecoupée par des animations musicales. Par ailleurs, un sketch dénudant l’ampleur de la sous-scolarisation des filles a ému toute la foule, lorsqu’à la fin il a été porté à la connaissance de l’assistance qu’il s’agissait en fait d’une réalité. C’est ce qu’a confirmé Mme Fatmata Sawadogo, institutrice à l’école Youko II.

Aimée Florentine KABORE


Des autorités se prononcent

Mme A. Elisabeth Ouédraogo/Bancé, directrice du CIEFFA : "Cette campagne est une bonne initiative. J’en suis comblée. Le Centre international pour l’éducation des filles et des femme en Afrique (CIEFFA) va contribuer financièrement à cette campagne, parce que la sensibilisation des populations est la clé du succès de la campagne. Il faut marteler les oreilles. Le plaidoyer est plus que nécessaire pour le succès de la lutte".

M. Zakaria Sawadogo, maire de Nongr-Massom : Tout en louant l’organisation de la campagne, le maire a reconnu que la commune de Nongr-Massom connaît les mêmes entraves que les 19 provinces : Kénédougou, Léraba, Comoé, Poni, Koulpelogo, Ganzourgou, Namentenga, Séno, Yagha, Soum, Bazèga, Kadiogo, Gnagna, Komandjari, Gourma, Tapoa, Kompienga, Sanguié, Sanmatenga.

Les cinq (05) villages de la commune et la zone peri-urbaine de Bendogo, Widtoghin, Silmiigri, et autres vivent un sérieux problème de scolarisation. Ce problème est dû à la misère et à l’analphabétisme de la plupart des habitants de la zone ; l’insuffisance des infrastructures d’accueil de nombreux enfants scolarisables constitue aussi un obstacle.

Mme Bintou Clémence Traoré, psychologue et présidente de l’Association des mères éducatrices : Je suis animée par un sentiment de fierté, de joie, d’honneur, vu l’importance de l’éducation des filles. Je suis particulièrement heureuse pour le geste individuel du représentant de l’UNICEF à l’endroit de la petite orpheline dont le sketch a illustré le cas.

En tant que mère, c’est très touchant de voir un tel geste. Parce que cette orpheline a été retirée de l’école (CP2) par son oncle, pour travailler comme "bonne" dans une famille. Heureusement le chef de cette famille (son employeur), a averti le directeur de l’école où la petite orpheline fréquentait. Et cette année, elle a repris les cours grâce aux bons soins de son employeur qui a assuré ses frais de scolarité et des fournitures.

C’est ainsi que le représentant de l’UNICEF a remis une somme de deux cent mille (200 000) francs pour venir en aide à la petite orpheline.

Propos recueillis par A.F.K
Sidwaya

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