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Gestion du personnel du Kadiogo : Un enseignant accuse, des responsables expliquent

Publié le mardi 16 janvier 2007 à 07h38min

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A travers une lettre adressée à la directrice provinciale de l’Enseignement de base du Kadiogo, Mme Estelle Zongo, M. Ousmane Ouédraogo, instituteur principal dénonce ce qu’il estime être « une gestion partisane du personnel ». L’incriminée, appuyée par son directeur régional, Sibiri Korbéogo rejette l’accusation et donne sa version des faits.

Le 9 janvier 2007, Sidwaya a reçu une lettre incriminant Mme la directrice provinciale de l’Enseignement de base du Kadiogo, Mme Estelle Zongo sur sa manière de gérer le personnel. Selon l’auteur, tout est parti d’une lettre circulaire datant du mardi 7 novembre 2006, convoquant des enseignants concernés par le redéploiement, le 8 novembre 2006 à 15 heures.

Il affirme que cette note concernait 70 personnes issues de douze Circonscriptions d’éducation de base (CEB) de la province du Kadiogo. Selon lui, dans ce lot, figuraient des enseignants titulaires et d’autres en congés de maternité. Les CEB de Ouaga X et Sig-Noghin n’ont pas eu d’enseignants concernés par cette note signée du 30 octobre 2006.

Ces circonscriptions sont selon l’auteur, celles que Mme Zongo a dirigées avant sa nomination. Cet enseignant pose certaines questions à la directrice provinciale de l’Enseignement de base du Kadiogo (DPEBA), Mme Estelle Zongo. Sa première préoccupation porte sur deux notes de service signées par Mme la DPEBA à la même date portant le même numéro et ne contenant pas les mêmes informations. Il ne comprend pas non plus le retard pris dans ce redéployement. Mme Zongo affirme avoir pris service le 16 août 2006. L’affectation du personnel de la direction provinciale s’imposait.

Au niveau des circonscriptions, il a fallu que les résultats des concours professionnels paraissent. Nécessairement, il y aurait des trous au niveau des instituteurs certifiés admis au concours des instituteurs principaux. Il en serait de même pour les instituteurs principaux devenus conseillers pédagogiques. « Nous avons jugé bon d’attendre tous ces résultats avant de demander aux chefs de circonscription de faire le point exact », a-t-elle-dit.

Pour cela, elle a rencontré les chefs de circonscriptions au haut-commissariat. Avant que les résultats ne paraissent, elle a été informée de la vacance de 66 postes. « Nous avons préféré attendre quand même les résultats. Nous voulions avoir une idée claire des titulaires et des suppléants », a-t-elle ajouté. A la rentrée administrative, la DREBA a encore réuni les chefs de circonscription et leur a fait part des 66 postes vacants dans les départements de Koubri, Pabré, Tangin-Dassouri, Komsilga, Komki-Ipala et Saaba. Il a été demandé à tous les chefs de Circonscriptions d’éducation de base (CEB) de porter le message aux enseignants.

Pour elle, il n’est pas question de laisser des classes sans maîtres dans les départements alors qu’il y a un surnombre à Ouagadougou. La direction provinciale compte 1828 classes publiques pour 2562 enseignants. Après la parution des résultats des concours, le besoin s’élevait à 80 enseignants dans les départements. Mme Zongo ne pouvant selon elle, visiter les 354 écoles publiques sous sa responsabilité, s’est fiée aux informations provenant des circonscriptions. « Nous étions loin de nous imaginer que certaines étaient erronées », regrette-t-elle.

Mme Zongo et ses collaborateurs ont commencé par les plus jeunes, en privilégiant le sexe masculin. Vu l’insuffisance du nombre, ils ont été obligés de déplacer les femmes en s’appuyant sur l’ancienneté et le statut (suppléantes). Cette première liste de 69 noms a été présentée aux chefs de circonscriptions lors d’une réunion. C’est en la parcourant, que la direction provinciale s’est rendue compte que dans cette liste figuraient des malades, des cas sociaux, des enseignants en congés de maternité. Ces enseignants ont été, séance tenante, remplacés.

Il a alors été demandé à chacun d’informer ses éléments ; mais la liste devrait rester confidentielle. Comment alors a-t-elle atterri dans les mains des enseignants ? « Certains se sont permis de multiplier cette note qui devrait rester confidentielle et de remettre des exemplaires à des agents », a déclaré Mme Zongo. M. Ouédraogo détenteur de la lettre affirme l’avoir reçue officiellement et c’est sur cette base qu’il a informé les enseignants concernés. Cette liste rectifiée a donc porté le même numéro que la précédente, restée secrète en principe. Dans cette affaire, c’est le sens des responsabilités des chefs de circonscriptions qui est mis en cause.

Du cas de la CEB de Tanghin-Dassouri

Sur les états qui ont servi à élaborer la liste de redéploiement, la CEB de Tanghin-Dassouri demandait 20 instituteurs. A la grande surprise, elle s’est retrouvée avec des suppléants dans des classes de 80 élèves alors qu’ils ont été retirés des classes de 160 à Ouagadougou, donc ne pouvant être des suppléants Indignés, ils sont revenus à la direction provinciale pour rendre compte.

Interpellée, l’inspectrice, chef de circonscription reconnaît qu’elle a besoin de sept enseignants, pourquoi alors demander plus qu’il n’en faut ? Les treize (13) instituteurs furent ainsi retirés de la liste. Il a d’ailleurs été demandé au chef de circonscription de s’expliquer sur un document écrit, qui a été transmis à qui de droit.

Récemment, le ministre a interpellé la DPEBA sur d’autres cas de règlements de comptes et de maladies qui lui ont échappés.
Le 27 décembre dernier, la DPEBA et le directeur régional auraient monté le ton, et à l’issue de ces échanges, douze (12) cas ont été signalés. Certains sont titulaires, d’autres malades. Il leur est demandé de rejoindre leurs écoles d’origine.

La directrice provinciale et le directeur régional, Sibiri Korbéogo affirment ne rien se reprocher, M. Korbéogo a d’ailleurs confirmé les explications de la DPEBA, les deux structures travaillent ensemble, car partageant le même espace géographique.
Ce problème suscite quand mêne quelques questions. Y aurait-il des intouchables dans le milieu ? Il est connu de tous que se faire affecter au Kadiogo n’est pas une mince affaire.
L’intervention du ministre serait-elle vue comme une pression ?

Le directeur régional et la directrice provinciale ont-ils péché par leur manque d’expérience ? En tous les cas, aucun des deux n’a encore un an d’exercice. Pourquoi des chefs de circonscription ont-ils fourni des informations erronées ? Négligence ou intention manifeste de nuire ? Certains ont pris le soin de porter toutes ces précisions sur leurs états.

Aux dires de M. Korbéogo, les fautifs ont reçu des injonctions verbales.
L’auteur de l’accusation a demandé qu’une réponse à la mesure de l’attente du système éducatif soit donnée à sa lettre. Chacun saura ainsi apprécier.

Assétou BADOH

Sidwaya

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