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Interview décapante de Mamadou Karambiri : ‘’Jésus s’est assis sur une chaise, dans ma chambre !’’

Publié le vendredi 29 décembre 2006 à 14h09min

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Mamadou Karambiri

Né dans une famille musulmane, Mamadou Karambiri a découvert la lumière de Jésus-Christ en 1973. Par la suite, il a vécu à plusieurs reprises des visitations puissantes du Saint-Esprit qui l’on conduit aujourd’hui à être le pasteur du Centre International d’Evangélisation, la plus grande église du Burkina Faso. Mais plus encore, il est à l’origine de plus d’une centaine de temples en Afrique. Entretien avec un apôtre des temps modernes au parcours surprenant.

Paul Ohlott : « Mamadou, quel a été votre cheminement spirituel ? »

Mamadou Karambiri : « Je suis né dans une famille musulmane très pratiquante, dans le nord-ouest du Burkina Faso. Dans cette ambiance religieuse et au sein de cette famille très pieuse, j’ai grandi avec un vide dans mon cœur. Chaque année, dès l’âge de 7 ans, je me rendais à la messe de minuit en cachette, pour écouter les chants chrétiens de Noël. Si mes parents l’avaient su, j’aurais été sévèrement puni.

Mais au lycée, j’ai laissé tombé ma recherche spirituelle, et j’ai essayé de combler ce vide avec du sport et de la musique. Je cherchais à me faire-valoir, à m’épanouir... Cependant, malgré mes efforts, j’étais toujours affamé de connaître Jésus-Christ.

Après mon baccalauréat et deux années d’études supérieures, je suis arrivé à Toulouse en octobre 1972, pour faire une licence en économétrie. Et là, tout a très bien fonctionné jusqu’en juin 73. Quand je suis rentré dans la salle d’examen, j’étais orgueilleux et sûr de moi. Je comprenais tous les cours avec une certaine facilité, et j’étais persuadé d’obtenir ma licence.

Mais j’ai commis l’erreur de défier Dieu, je lui ai dit : ‘’Même si tu n’est pas d’accord, je réussirai’’. Instantanément, une grande obscurité s’est emparée de mon esprit, pendant 4h, face au sujet, je n’ai rien su écrire, pas la moindre équation. J’ai échoué lamentablement. Je suis rentré dans ma chambre universitaire, j’étais brisé, j’ai pleuré... ».

Paul Ohlott : « A cette époque vous aviez un ego surdimensionné... Mais n’aviez vous pas mis également votre confiance dans des objets occultes ? »

Mamadou Karambiri : « Oui, et après cet échec cuisant, j’ai été très fâché contre mes gris-gris, mes fétiches... J’ai tout jeté à la poubelle ! Quelques jours ont passé et je suis allé marcher au centre-ville. Des personnes annonçaient l’Evangile, mais je pensais que c’était une secte qui permettait d’avoir des pouvoirs magiques, cela m’a alors intéressé car je voulais un pouvoir pour réussir le rattrapage de septembre.

Quand je suis allé chez eux, j’ai vu écrit sur le bâtiment : ‘’Assemblée de Dieu de France’’... Aussitôt, je me suis dit : ‘’Ah non, je les connais, ce sont des Protestants... Moi je suis musulman, je n’ai rien à faire avec ces gens-là’’. J’ai donc fait immédiatement demi-tour. Mais une voix m’a parlé, alors qu’il n’y avait absolument personne là où je me tenais, et cette voix me disait : ‘’Si tu pars, ce sera la dernière fois pour toi’’. J’ai eu peur et je me suis demandé qui me parlait.

Cette voix m’a percuté en plein cœur, je me suis donc dirigé vers l’Eglise. Je me suis assis à la dernière rangée pour pouvoir sortir en cas de besoin... Mais un jeune m’a vu et m’a invité à m’asseoir au premier rang, à côté du pasteur. Et quand il s’est levé pour prêcher, il a révélé ma vie comme jamais personne ne l’avait fait. Cet homme, qui ne me connaissait ni d’Adam ni d’Eve, a tout révélé me concernant. Dans mon cœur, je me suis dit : ‘’Je ne savais pas que les Blancs étaient des sorciers’’. A la fin de son message, il a lancé un appel, et j’ai accepté Jésus-Christ dans ma vie ».

« Jésus s’est assis sur une chaise, dans ma chambre »

Paul Ohlott : « Vous n’avez pas eu peur de la réaction de votre famille ? »

Mamdou Karambiri : « Je n’ai pas eu peur car j’avais une foi vraiment brûlante dès le départ. Néanmoins, en tant qu’ancien musulman, je voulais être très proche de Dieu, pour être convaincu de la véracité de sa Parole avant de rentrer au Burkina Faso. Je savais quelles difficultés m’attendaient là-bas. J’ai vécu dès les premiers mois, quelques expériences très fortes avec le Seigneur.

J’ai reçu tout d’abord le baptême du Saint-Esprit dans ma chambre d’étudiant. C’était 2 mois après ma conversion, j’étais à genoux, je priais. A cette époque, je ne savais pas que le Saint-Esprit existait, je n’avais jamais entendu parler de lui...

Alors que je priais, je me suis assoupi, ma tête reposait sur mon lit. Et quelques minutes plus tard, j’ai été traversé par une puissance qui me faisait parler dans une langue inconnue... Je me suis demandé ce qui m’arrivait... ‘’Suis-je devenu fou ?’’. Et cette action surnaturelle m’a traversé intensément pendant toute une semaine. Le dimanche suivant, quand je suis allé à l’Eglise, le pasteur m’a expliqué que je venais de vivre l’expérience du baptême de feu ».

Paul Ohlott : « A quel moment avez-vous reçu un appel à servir le Seigneur ? »

Mamadou Karambiri : « Le premier tournant de ma vie chrétienne s’est déroulé au bout de 2 ans. En février 75, j’ai reçu une nouvelle visitation du Saint-Esprit dans ma chambre. J’étais dans une phase d’insatisfaction partielle. Je voulais voir davantage la gloire de Dieu. Un soir, j’ai décidé de prier jusqu’à 6h du matin, attristé par le manque de puissance manifeste dans l’Eglise.

Au moment où j’ai voulu me coucher, une présence divine a envahit ma chambre. En face de moi, sur le mur blanc, je voyais un grand écran lumineux. J’étais certain de ne pas dormir car j’entendais les voitures dans la rue et aussi ma voisine. Sur cet écran, ma pauvre vie défilait, puis le Seigneur m’a montré des transformations qui allaient s’opérer en moi. Et enfin, il m’a parlé de certains hommes de Dieu très connus, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.

Une semaine plus tard, le même jour à la même heure, un vent puissant a traversé ma chambre et j’ai entendu une voix proclamer : ‘’Jésus vient’’. J’ai alors tourné ma tête et j’ai vu le visage du Seigneur. Immédiatement, j’ai eu tellement peur que je lui ai demandé de me purifier et de me sanctifier. Puis, Jésus s’est assis sur une chaise, dans ma chambre. On se regardait, mais sa présence était tellement forte qu’elle me paralysait. Il m’a alors dit : ‘’Voici, j’ai détruit les œuvres des ténèbres, et je te donne la puissance sur l’Ennemi’’. Après cela, il s’est levé, il a fait quelques pas et il est parti en traversant le mur ».

« Il y a plus de 25% de chrétiens dans le pays aujourd’hui »

Paul Ohlott : « Comment avez-vous été convaincu de repartir en Afrique et d’abandonner vos ambitions estudiantines ? »

Mamadou Karambiri : « C’est la semaine suivante, toujours à la même heure, que je l’ai su clairement. Une lumière, plus forte et plus pure que celle du soleil, s’est engouffrée dans ma chambre. Et j’ai entendu une voix qui parlait en langues. C’est alors que la présence de Dieu a rempli ma chambre pendant de longues minutes. Et le Seigneur m’a dit : ‘’Tu veux un doctorat d’Etat en économie, mais moi je veux que tu rentres au pays’’.

J’ai obéi, j’ai pris mes affaires et je suis retourné au Burkina Faso. J’ai commencé à travailler en tant que directeur commercial dans une entreprise textile, jusqu’au jour où Dieu m’a demandé de me mettre à part, de le servir à plein temps dans le ministère et d’ouvrir un Centre International d’Evangélisation. C’était en 1990. Je l’ai fait et on a commencé à enseigner les chrétiens avec le désir d’en faire des disciples ».

Paul Ohlott : « Votre ministère a connu une croissance importante. Qu’en est-il aujourd’hui ? »

Mamadou Karambiri : « Dans l’église principale au sein de laquelle j’exerce le ministère pastoral, nous recensons environ 3000 personnes. Et dans la capitale, nous avons une vingtaine d’églises dont les membres varient entre 100 et 500 personnes selon le lieu. Dans l’ensemble du pays, nous avons ouvert une centaine de temples. Et nous avons aussi 6 églises en Côte d’Ivoire, 6 en Guinée, 2 au Niger, 2 au Bénin, 2 en France, et une autre enfin à Atlanta aux Etats-Unis. Pour gérer tout cela, nous avons une centaine de pasteurs et d’évangélistes ».

Paul Ohlott : « Quel est le contexte spirituel au Burkina Faso ? »

Mamadou Karambiri : « L’Eglise est assez mûre dans ce pays. Elle s’est développée grâce à la mission française des Assemblées de Dieu et également une mission américaine. Les ADD ont effectué un très bon travail qui a permis de poser les bases bibliques, mais également dans le domaine social. Ils ont développé des écoles primaires, des collèges...etc. Et grâce à cela, nous avons aujourd’hui des cadres, des députés et des ministres chrétiens.

Le Burkina Faso, comme la plupart des pays de l’ouest africain, est à majorité musulmane, mais il s’agit d’un Islam très modéré qui nous permet de travailler dans la tranquillité, sans tensions. En outre, le gouvernement est assez stable et il permet la liberté totale pour la prédication de l’Evangile. De ce fait, il y a plus de 25% de chrétiens dans le pays aujourd’hui.

Nous possédons par ailleurs 2 radios chrétiennes dans la capitale et des télévisions chrétiennes dans d’autres provinces. Nous rendons grâce à Dieu également pour les hôpitaux chrétiens. Tout cela offre un apport considérable pour le développement socio-économique du Burkina Faso ».

« Le Seigneur cherche des chrétiens disponibles en France. Va-t-il en trouver ? »

Paul Ohlott : « Gardez-vous toujours la France dans votre cœur ? Croyez-vous à un réveil spirituel dans ce pays ? »

Mamadou Karambiri : « Je me rends régulièrement en France depuis une vingtaine d’années, car je me sens redevable à ce pays. J’ai beaucoup d’amour pour la France et je visite les différentes régions à chaque fois que je le peux. La situation a considérablement évolué en deux décennies. La France est dans l’attente d’une grande manifestation de Dieu.

Je ne dirai pas d’un réveil, mais d’un attouchement spécial du Seigneur. Aujourd’hui, je crois fortement que la France est à la veille de cette visitation divine. La Raison a voulu écraser la foi, mais la foi est en train de faire son grand retour. La foi, l’espérance et l’amour ne peuvent pas faillir. Bien que ce soit un pays démocratique, très ouvert... les âmes des gens ne sont pas rassasiées. Les Français ont faim et soif de Dieu, que ce soit au cœur de l’élite, comme dans les couches sociales les moins élevées ».

Paul Ohlott : « Selon vous, l’un des problèmes en France est le manque d’intimité avec le Saint-Esprit... »

Mamadou Karambiri : « Oui, le matérialisme et l’abondance sont devenus un piège pour l’Eglise de France. Il faut savoir utiliser la modernité par l’Esprit Saint. Car si la modernité s’accapare d’une place trop importante dans nos vies, on risque de perdre notre sensibilité à la voix du Saint-Esprit.

Aujourd’hui, il y a beaucoup de belles actions qui sont entreprises par les chrétiens, mais il y aussi un éloignement de la présence divine, une perte de la crainte de l’Eternel et de l’intimité avec le Saint-Esprit. Si les pasteurs ou les anciens ne prennent pas davantage de temps dans la présence de Dieu, l’Eglise ne peut pas recevoir une grande bénédiction de la part du Seigneur. C’est pour cela que les gens courent de réunions en réunions, parce que l’Eglise locale ne fonctionne plus comme le schéma du Nouveau Testament.

Si tous les responsables d’églises pouvaient saisir l’importance de l’intimité avec le Saint-Esprit, les églises seraient visitées d’une manière extraordinaire, et sa présence serait même tangible jusque dans la rue pour atteindre les perdus. Le Seigneur cherche des hommes et des femmes disponibles en France. Va-t-il en trouver ? »

« C’était si fort et si grandiose, que je me demandais si nous allions rester en vie »

Paul Ohlott : « Les Français n’ont-ils pas aussi perdu la simplicité et l’authenticité en s’enfermant dans des cadres traditionnels ? »

Mamadou Karambiri : « Oui, et c’est ce que je dis souvent aux gens. Jésus était un homme simple, soyez comme Lui. Nous avons mis en place une structure qui semble très belle de l’extérieur, mais qui ne fonctionne pas dans une perspective de fraîcheur continuelle. La structure actuelle ne produit pas la vie chez les gens. Il faut retrouver une certaine simplicité et laisser aussi nos petites guerres doctrinales de côté ».

Paul Ohlott : « Vous avez été l’un des invités surprises de Pentecôte 2006 à Lisieux. Vous appréciez donc particulièrement le ministère de Freddy de Coster ? »

Mamadou Karambiri : « De plus en plus, la France possède des ministères complémentaires. Si vous prenez une famille composée de 5 enfants, chacun aura un regard différent sur un seul et même événement. Cela ne crée pas une division mais un enrichissement. J’apprécie beaucoup le ministère du pasteur Freddy, et j’encourage les pasteurs de cette région normande à ne pas rejeter son formidable travail. Son ministère à Honfleur n’est pas un hasard, et s’il persévère et développe sa relation avec le Saint-Esprit, il peut apporter un réveil dans cette partie de la France et même au-delà ».

Paul Ohlott : « Vous ne comptabilisez peut-être pas toutes vos expériences avec Dieu, mais qu’est-ce qui vous a marqué le plus au cours de votre ministère ? »

Mamadou Karambiri : « J’ai vu des aveugles recouvrer la vue, des sourds entendre ou encore des muets se mettre à parler. Et ces miracles étaient d’autant plus percutants qu’ils se sont produits sur des musulmans devant des foules en plein air. Aujourd’hui ces musulmans ont donné leur vie à Christ. Mais ce n’est pas cela qui m’a marqué le plus, ce ne sont pas les guérisons que je retiens.

Un jour, c’était un vendredi soir, j’avais une faim très forte de la présence Dieu, et j’ai demandé à un jeune de venir prier avec moi. Nous sommes alors entré dans une salle, et après 5h de prières intenses, il était environ 2h du matin, une présence glorieuse a commencé à descendre du plafond. N

ous avons été tellement effrayé par cette gloire qui ressemblait à un feu immense, que nous avons été paralysés au sol. Et le jeune qui était avec moi, s’est accroché à ma ceinture. C’était si fort et si grandiose, que je me demandais si nous allions rester en vie. Une partie de la gloire à venir s’était transportée dans la pièce.

Quand la présence de Dieu est repartie, nous nous sommes levés, et nous avons quitté la pièce en courant, nous étions effrayés (rires). J’ai alors demandé à Oussman, mon jeune ami : ‘’Pourquoi as-tu saisi ma ceinture ?’’. Et il m’a répondu : ‘’J’étais sûr et certain que le Seigneur allait t’enlever’’.

Cet événement m’a marqué plus encore que lorsque Jésus m’a guérit d’une pleurésie au poumon droit, ou lorsqu’il a guérit ma femme à plusieurs reprises de maladies pour lesquelles la science faisait profil bas ».

Propos recueillis par Paul Ohlott
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