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Voeux pour 2007 : Ce que souhaitent les Burkinabè

Publié le vendredi 29 décembre 2006 à 07h09min

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Tolé Sagnon : "La lutte continue !"

Qu’on soit homme politique , commerçant, vendeur de journaux, fonctionnaire, la fin de l’année marque une halte obligatoire afin de mieux aborder l’année nouvelle. Notre équipe de reportage a silloné les rues de la capitale pour receuillir le bilan de 2006 et les projections pour 2007 de nos compatriotes.

Abdoulaye Diallo, gestionnaire CNP/NZ : "Je m’inquiète"

Je m’inquiète par rapport à la fin de l’année avec les bruits de canon, les sifflements de balles, les 19, 20 et 21 décembre derniers. Cela est assez inquiétant. 2006 a aussi été une année assez éprouvante, notamment pour tous ces hommes de média qui sont soucieux de la liberté de la presse. C’est en juillet 2006 que le non-lieu a été prononcé dans l’affaire Norbert Zongo. Pour moi, c’est un événement majeur qui m’a choqué parce que c’est un journaliste qui a été assassiné dans l’exercice de son métier ; et on vient presque nous dire que le journaliste n’a pas droit à la justice, en prononçant ce non-lieu.

2007 s’annonce aussi avec une inquiétude ; le 8 janvier, un journal est encore traîné devant les tribunaux ; il s’agit de l’Evénement et d’une affaire toujours en rapport avec ce dossier Norbert Zongo. Le journal doit répondre devant la Justice, pour avoir voulu traiter l’information concernant l’affaire Norbert Zongo. On peut donc dire que ça commence mal. Mais je souhaite pour les hommes de média qu’on leur garantisse vraiment la liberté de presse, parce que cette liberté est un grand pilier de la démocratie. Le journaliste doit être aussi dans les meilleures conditions de travail ; c’est pourquoi j’espère que 2007 puisse permettre, à défaut de l’aboutissement, le début, au moins, de la mise en oeuvre de la convention collective pour le bonheur des journalistes.

Moctar Zonou, secrétaire exécutif du REN-LAC : "Pas d’avancée significative en 2006"

Au niveau du REN-LAC, 2006 a été une année de restructuration du réseau. Cela se manifeste à travers la tenue de quatre réunions dont deux assemblées générales ordinaires et deux assemblées générales extraordinaires pour peaufiner les textes. Par rapport donc à l’année 2006, on peut dire que le REN-LAC a fait du bon travail, mais il s’est restructuré pour pouvoir prendre de l’envol à partir de 2007. Cependant, je puis dire que par rapport au phénomène général de la corruption au Burkina Faso, 2006 n’a pas été une avancée significative, à part les textes qui ont été ratifiés par le gouvernement.

Il y a eu également au niveau du gouvernement une proposition d’adoption d’un plan d’actions pour la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption. Nous, nous avons à redire au niveau de ce plan qui ne donne pas une libre expression à la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption, ni une liberté d’action pour ester en Justice, ce que nous, nous ne pouvons pas faire au niveau du REN-LAC.

Donc au niveau de l’Administration, il y a beaucoup à faire pour ce qui est de la corruption dans notre pays. Les gens prennent conscience de plus en plus, mais en haut lieu, il faut qu’il y ait une bonne volonté qui se manifeste. Cela, nous le disons parce qu’il faut en même temps lutter contre l’impunité. Si ce n’est pas fait, ça ouvre la voie à beaucoup de choses ; nous avons, par exemple, vécu, ces derniers temps, depuis le 19 décembre, des soubresauts au sein de ceux-là mêmes qui doivent assurer notre sécurité ; il y a beaucoup d’impunité à la base de cela. En 2007, il faudrait que tout cela soit révisé, que nous ayons une armée républicaine, que nous ayons une citoyenneté affirmée à chaque niveau.

Tolé Sagnon, responsable au sein du Collectif contre l’impunité : "La lutte continue !"

Depuis la proclamation du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo courant juillet, le Collectif est resté mobilisé jusqu’à la commémoration du 13 décembre, date anniversaire du drame de Sapouy. Nous avons réagi pour montrer que ce non-lieu n’était pas ce qu’attendaient les populations de notre Justice.

Nous avons organisé des conférences de presse, nous avons également fait des publications pour expliquer à nos militants le sens de ce non-lieu et la nécessité de se préparer pour une manifestation du rejet de ce non-lieu. Et comme vous l’aurez constaté, le mouvement syndical, au mois de septembre 2006, a intégré également cette question dans sa plate-forme minimale de lutte, en organisant la grève et la manifestation du 27 septembre.

Par la suite, nous avons mis pratiquement un mois et demi à préparer le 8e anniversaire du drame de Sapouy, avec comme thème central, "Non au non-lieu et réouverture du dossier Norbert Zongo". Le Collectif a, malheureusement, dans la phase préparatoire, perdu un de ses illustres appuis, le professeur Joseph Ki-Zerbo, et nous avons dû intégrer les obsèques du professeur dans notre programme de préparation des manifestations ; puisque nous avons dû nous rendre à Toma pour rendre un hommage hautement mérité au professeur qui était tout le temps là avec le Collectif dans le cadre de la lutte contre l’impunité.

Nous avons aussi reçu le secrétaire général de Reporter sans frontières (RSF) au centre de presse Norbert Zongo ; nous avons échangé avec lui sur la nécessité de la poursuite de la lutte du Collectif, contre l’impunité. Ces activités ont porté fruit, puisque le 13 décembre nous avons enregistré une très bonne mobilisation.

Tout au long des manifestations du 13 décembre, les populations sont sorties nombreuses, dans tous les quatre coins du pays, pour commémorer l’événement. 8 ans après le drame, le Collectif continue de mobiliser, et c’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre la pression à travers l’action citoyenne. Les prochaines manifestations sont prévues pour le 3 février 2007 sur l’ensemble du territoire national. Enfin, je souhaite une bonne et heureuse année 2007 à tout le monde. Je souhaite aussi une année pleine d’actions citoyennes pour exiger la vérité et la justice, pour que notre pays connaisse une démocratie réelle.

Marie Laurence Compaoré : (Ménagère)

De tous les maux qui minent notre société, c’est surtout la misère et la pauvreté qui tracassent notre quotidien. Je souhaite alors que nos autorités poursuivent les efforts qu’ils fournissent déjà pour nous soutenir et nous aider encore davantage.

Pour l’année qui s’annonce, que par la grâce de Dieu, nous soyons tous en bonne santé, et que 2007 soit meilleure que celle qui s’achève.

Outre cela, mon cri du coeur, c’est au niveau de la microfinance. En tant que bénéficiaire, je suggère que les conditions de remboursement soient plus souples, et, également, que le montant alloué soit plus substantiel pour nous permettre de mieux travailler.

Moumouni Zoungrana, alias ZMO, artiste musicien : "L’année 2007 s’annonce bien"

L’année 2006 a été pour moi une année de santé et de repos. En ce qui concerne mes affaires, j’avoue que ça n’a pas tourné rond. Car, cette année, j’avais prévu la sortie d’un nouvel album, mais mon souhait n’a pas été exhaussé. Néanmoins, l’année 2007 s’annonce bien parce que je prévois le mettre sur le marché au mois de février. Ensuite, je me rendrai en Suisse dans le cadre de mes affaires.

Mon voeu pour le nouvel an est que la paix et le pardon règnent au Burkina et en Afrique. Je me souhaite une santé de fer et du succès pour tout le monde.

Rose Bonkoungou, étudiante : "Je souhaite beaucoup de paix pour le Burkina"

L’année 2006 a été marquée, en ce qui me concerne, par la reprise de mon année universitaire. J’ai également été touchée par les accidents mortels survenus au cours de l’année, et par le nombre élevé de chômeurs au Burkina. C’est surtout pendant la réception des candidatures pour le recensement général que j’ai pris conscience de cette réalité. Mon voeu pour l’année 2007 est le succès, la paix pour les citoyens. Pour réduire le nombre des accidents, je souhaite une plus large sensibilisation sur le code de la route car les accidents traumatisent trop de gens.

Agnan Apollinaire Konkobo, technicien d’orpaillage

Je me réjouis du fait qu’au cours de l’année 2006, Dieu a accordé une bonne santé à mes proches et à ma personne. Je l’en remercie beaucoup. Néanmoins, ce que je déplore, ce sont les affrontements à la frontière du Burkina et du Mali, et qui ont malheureusement fait des victimes. Je suis aussi touché par le triste événement survenu les 20 et 21 décembre derniers.

Cet événement a tout de même fait prendre conscience que dans ce pays tout un chacun a son mot à dire. Le ras-le-bol des protagonistes a montré que tout n’était pas rose au Burkina. Pour moi, c’est la manière de procéder qui n’est pas juducieuse compte tenu des victimes que cela a causé. Je remercie Dieu pour le retour spontané au calme.

Pour l’année 2007, je souhaite la santé et la paix pour le Burkina et ses hommes intègres.

Rosine Yé, enseignante en histoire et géographie : "L’année 2006 a été pleine de succès"

L’année 2006 a été pour moi une très bonne année, surtout de réussite et de paix intérieure. Je remercie Dieu pour cette grâce. Elle a été cependant marquée par des événements malheureux au titre desquels je citerai le décès de l’illustre Pr Joseph Ki-Zerbo.

Son départ définitif laisse un vide pour le Burkina et pour l’Afrique tout entière. J’ai aussi déploré l’opposition entre policiers et militaires qui a plus ou moins terni l’image de l’armée. Je souhaite qu’en 2007 tous ces événements malheureux se transforment en grâces pour tous.

Toussaint Abel Coulibaly, président de l’UPR : "2006, une année politique"

Il y a eu des échéances électorales, notamment les municipales, qui nous ont permis, en tant que parti politique et de façon individuelle, d’arriver en 3e position sur l’échiquier national, ce qui me rejouit et me procure une fierté. Mais de façon générale, 2006 a été une année politique avec une expérience nouvelle, à savoir la communalisation intégrale. Le déroulement de ces élections doit nous rendre fiers de la marche pénible mais sûre de notre démocratie vers le sommet.

Je félicite donc tous les acteurs, les partis politiques, la société civile, la population, tous ceux qui ont pris part au processus. Je me réjouis du déroulement de ces élections d’autant qu’il n’y a pas eu de heurts majeurs. Concernant les chantiers de 2007, il y a déjà en vue les élections législatives.

En tant que président de l’UPR, je souhaite que l’UPR conforte sa position de 3e force politique du pays et que tous les acteurs jouent franc jeu. Tout cela participe du renforcement de notre démocratie. Je souhaite une bonne et heureuse année à l’ensemble des Burkinabè.

Souleymane Koné, vendeur de journaux : "La paix !"

En ce qui me concerne, je dirai que le bilan est positif, en ce sens que je m’en sors jusque-là. Sur le plan national, hormis les derniers affrontements entre militaires et policiers, je dirai que ça va, il y a la paix sociale. Pour 2007, je présente à tous mes voeux de santé, de succès, de prospérité et surtout de paix.

Mme Adjaratou Traoré, agent au Trésor : "On a eu peur"

Côté santé, ça va, sauf que, au plan social, il y a beaucoup de chômeurs ; il y a trop de problèmes concernant l’emploi. Et puis, on a eu peur ces derniers jours, lorsque militaires et policiers s’affrontaient . Je souhaite vraiment qu’une telle situation ne se répète pas. Je forme pour cette nouvelle année des voeux de paix, de santé et d’emploi pour les jeunes.

Ibrahim Traoré, électromécanicien : "Longue vie à tous !"

Je fais un bilan positif de l’année 2006. Tout ce que je souhaite, c’est que l’année 2007 soit meilleure. Longue vie à toute la famille burkinabè. Que les troubles que nous avons vécus ces derniers temps ne se reproduisent plus.

Dramane Doussa, maintenancier en informatique : "Les mêmes pauvres et les mêmes riches"

C’est un bilan mitigé. Sur le plan financier, je ne me réjouis pas beaucoup. Au plan social, je ne cautionne pas du tout les derniers événements que nous avons vécus à Ouagadougou. Cela montre qu’il n’y a pas du tout de cohésion entre ceux-là-mêmes qui sont censés assurer notre sécurité.

Sinon, la société burkinabè est restée telle qu’elle a été dans les années antérieures : avec les mêmes pauvres et les mêmes riches. Même s’il y a eu évolution, cela ne se ressent pas sur toutes les catégories sociales. Il faut surtout résoudre le problème d’emploi.

Propos recueillis par Abdoulaye TAO, Lassina SANOU et Luc DABOU et Mireille IBRANGO (stagiaires)

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