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Fêtes de fin d’année : les Ouagalais cherchent la bonne affaire

Publié le vendredi 29 décembre 2006 à 07h04min

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En cette période de fin d’année, les commerçants et les grandes surfaces redoublent d’ardeur et d’ingéniosité pour s’attirer la clientèle. A côté des boutiques inconnues, il y a des grands noms des bonnes affaires qui, avec des slogans bien expressifs, invitent à leur rendre visite. Tenez : Tout à 1000 F ; Tout à bon prix ; le Casseur des prix, Le moins cher... qui dit mieux ?

Les Ouagavillois, qui préparent leurs fêtes, n’hésitent pas à "lécher les vitrines" ou à marchander dur. De la rue Urbain-Yaméogo où il y a deux grandes boutiques, "Faso Cadeau" et "Burkina pas cher" en passant par "le Casseur des prix" et la boutique chinoise "Tout à bon prix", les choses bougent pour que les fêtes soient belles.

On sait de fait qu’à Ouagadougou, les rues marchandes sont celles avoisinant le grand marché. Depuis l’incendie de ce sanctuaire du commerce, la rue Urbain-Yaméogo s’est propulsée dans le hit- parades des coins le plus achalandés de la ville. Et pour cause : deux grandes boutiques de bonnes affaires s’y trouvent, notamment "Faso Cadeaux" et "Ouaga pas cher". En ce jour du 28 décembre, une affluence de fête se constate dans cette rue. Des clients de tous âges s’y bousculent, chacun en quête de quoi faire la fête.

Seul fait notable, le fort pourcentage de jeunes filles y faisant des emplettes. Ce qui confirme le sobriquet donné à cette rue : "La rue des jeunes filles". De part et d’autre de cette rue, les marchants ambulants fourmillent avec des sous-vêtements, des "hauts-sautés", des "bas-d’eph", des perles, des lunettes, des ceintures, en somme, tout ce qui peut enchanter la jeunesse féminine en matière d’habillement. Les automobilistes ou les motocyclistes qui passent par là se resignent souvent à des klaxons à n’en pas finir, dans l’espoir de se frayer un passage dans cet espace bondé de monde.

"Faso Cadeaux", notre première boutique visitée. Les étales, organisés en sections, vous présentent leurs produits flambant neufs et bien étiquettés. On regarde, on jauge sa bourse avant de se décider à prendre quoi que ce soit. Les clients se faufilent entre les étals, examinent qui, la texture des sacs, qui la couleur ou la fonction de tels ustensiles de cuisine ou de tel produit de beauté. Pour Moustapha Guira, le patron de ce commerce, "Les prix sont abordables, avec 500 F on peut vous satisfaire", dit-il. A la caisse, on se bouscule et on ouvre allégrement sa bourse.

Les billets remplissent la caisse, mais Moustapa Guira pense "que c’est difficile d’estimer le chiffre d’affaires". Il reconnaît néanmoins avoir fait de bonnes affaires en cette période de fêtes contrairement aux deux années précédentes. Il pense que l’explosion des ventes est due au fait que l’Etat a accepté de régulariser l’avancement des fonctionnaires cette année.

Certains clients sont fidèles à la boutique. Comme Mme Nikièma qui a affirmé y revenir presque chaque semaine, car elle y trouve son compte. Pour les fêtes, elle est passée acheter des fleurs, une friteuse et un fer à repasser. Autre étape de la tournée dont le constat est le même, "Burkina pas cher" où on trouve une clientèle cosmopolite motivée par les bonnes affaires. Comme dans la boutique précédente, les produits proposés se regroupent dans les catégories telles : "jouets, décoration, vaisselles, cosmétiques et électroménager".

Les femmes n’ont d’yeux que pour la vaisselle et les objets ménagers. Des soupières aux nappes de tables en passant par les coupes à vin et autres tasses en porcelaine, tout passe pour accrocher mesdames. Certaines accompagnent les jeunes filles dans les rayons de cosmétiques où les pommades et crèmes rivalisent d’attraits. Les bijoux et les sacs à main, accessoires incontournables, sont aussi admirés. Mais certaines étiquettes de prix finissent par désenchanter les moins nanties.

Là encore, la Caisse ne chôme pas. Mais le chiffre d’affaires reste inaccessible tout comme le patron des lieux qui, volontiers, ouvre les portes aux journalistes, mais ne leur répond pas. Toutefois, on nous communiquera le prix des articles, qui vont de 50 F à un million. Les produits les plus chers se comptent dans la gamme des décorations et de l’électroménager.

A "Kastoupri", le nouveau magasin qui vient d’ouvrir ses portes, l’affluence se fait attendre, les produits sont des cosmétiques, des jouets, des effets de toilette et des vaisselles. Le maître des lieux affirme qu’il est le moins cher de la place. Chose que nous ne pouvons pas confirmer faute de comparaison. Comme quoi, chacun prêche pour sa chapelle.

Dans le marché chinois, le slogan "tout à bon prix" au fronton accueille les visiteurs. Comme il fallait s’y attendre, on y trouve des babioles d’industrie chinoise, des appareils de musique, des posters et tableaux de paysage asiatique. Un commercial nous affirme que ça n’a pas marché pendant la Noël. Le même refrain nous est servi à plus d’une reprise. Simple négation de la prospérité de leur commerce ou constat ?

Chaque année, on entend cette chanson, mais les maisons de commerce poussent comme des champignons après l’hivernage. Certains vendeurs avancent l’argument de la panique causée par les affrontements entre les militaires et les policiers les 20 et 21 décembre (voir encadré). Quoi qu’il en soit, la joie continue d’animer les Ouagavillois et les fêtes de la Tabaski et de la Saint- Sylvestre promettent d’être belles.

Abdou Karim Sawadogo

Christian Zongo

Alassane Ouédraogo (Stagiaires)

ENCADRE

L’onde de choc de la colère militaire

La période des fins d’année est celle des grandes dépenses pour les uns et surtout des bonnes affaires pour les autres. Malheureusement, avec la révolte militaire survenue dans la dernière décade de ce mois, on est tenté de dire que les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Ces événements ont fait des mécontents même si certains s’en frottent les mains.

En effet, compte tenu de leur emplacement (proximité du commissariat central), certains magasins déplorent le manque d’affluence. C’est le cas au marché chinois (Tout à bon prix). Karim Kaboré, agent commercial de ladite boutique, constate que "Depuis les événements des 20 et 21 décembre, nos activités tournent au ralenti.

Il n’y a pratiquement plus d’affluence, pas même dans notre rue, où habituellement, on a du mal à se frayer un passage. Vous avez vu comment c’était pendant la période des casques". Mais du côté de "la rue des jeunes filles", pardon, la rue Urbain-Yaméogo, les affaires vont bon train. Sans donner de chiffre, le directeur général de "Faso cadeau", Guira Moustapha, affirme qu’"en 3 années d’existence, c’est cette année particulièrement qui se distingue en terme de chiffre d’affaires".

A "Burkina pas cher", on est resté discret, mais ne dit-on pas souvent qu’"à bon vin point d’enseigne " ? Dans cette même rue, il y a aussi les marchands ambulants, avec leur lot de désordre, d’occupation anarchique de la voie publique rendant difficile la circulation. Ils déplorent tous les incidents entre militaires et policiers ; toutefois, cette situation leur aurait permis de "souffler ces derniers temps".

Selon Moussa Ouédraogo, vendeur ambulant, "Nous sommes en paix du fait de la cassation des répressions des policiers de Simon. S’il étaient en fonction, maintenant on les poursuivrait en vain pour récupérer nos marchandises saisies".

A. O. (Stagiaire)

Observateur Paalga

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