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Royaume des Mossi : Mésentente chez le Moro Naba ?

Publié le mercredi 27 décembre 2006 à 07h56min

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Le Moro Naba

Dans cette lettre ouverte au président du Faso, Alassane Zoungrana en évoquant une éventuelle mésentente au niveau de la Cour royale demande à Blaise Compaoré de s’investir personnellement pour que le pardon soit la seule voie qui prévale.

D’entrée de jeu, je voudrais tout d’abord m’excuser pour cette liberté que j’ai prise en m’adressant à vous par voie de presse. J’ai choisi ce canal parce que je vous sais très occupé et toujours préoccupé par la bonne gestion quotidienne de notre pays. Je voudrais ensuite vous féliciter pour toutes les actions que vous entreprenez en faveur du bien-être des vaillantes populations.

A votre actif, je retiens particulièrement l’institution de la journée du pardon. A l’organisation et à la commémoration de cette journée, vous avez eu l’ingénieuse idée d’associer toutes les forces vives de la nation en particulier les représentants des communautés religieuses et ceux de la chefferie coutumière notamment le Moro-Naba Baongo, héritier du trône de Naba Kougri et petit-fils de Naba-Koom lesquels ont toujours tenu pour vérité que "sougri nooma".

C’est autour de cette réflexion que je me permets de m’entretenir avec vous dans le but d’exhorter toute Autorité politique, religieuse ou coutumière à œuvrer, quotidiennement pour le pardon quel que soit la faute commise. De mon point de vue, je suis convaincu que le pardon au plan national trouve son fondement dans le pardon au plan individuel et familial. Je lis dans l’institution de la journée du pardon une invite à chaque burkinabé en général et en particulier à toutes les personnes ressources de notre pays à cultiver la paix dans les cœurs et dans les familles. Vous avez solennellement donné l’exemple en demandant pardon au nom de l’état. Je souhaite que ce bel exemple désormais historique soit la feuille de route de tous, chacun à son niveau.

Etant d’ethnie mossi et ayant grandi aux coté du regretté Moro Naba- Kougri, je prie les mannes de vous aider ainsi que les autorités religieuses coutumières, en général et particulièrement le chef suprême de la cour royal de Ouagadougou a persévérer dans la culture du pardon.

Si je parle particulièrement de la cour royale de Ouagadougou, c’est parce que j’ai oui dire qu’il y aurait une mésentente qui y règne entre frères et que la Direction de la police nationale s’en serait saisi. C’était en 2004. Personnellement je doute fort qu’il ait eu une telle mésentente parce que cela ne peut pas et ne doit pas ressembler à la dite cour. Mais il se pourrait que je me trompe et si c’est le cas, je serai reconnaissant à toutes la descendance actuelle des Moro-Naba à laisser parler son cœur de pardon car elle l’a hérité de ses différents ancêtres et plus particulièrement de feux Naba Koom et Naba Kougri qui ont toujours tenu pour vérité que Sougri nooma. Le nabasga qui se déroulera très prochainement est une occasion pour les fils du Mogho de démentir cette rumeur de mésentente.

La grandeur morale du royaume mossi à l’image de tous les autres royaumes du Burkina est sa capacité à pardonner ou à demander pardon. Si vous avez institué la journée a pardon, c’est parce que vous avez fait vôtre cette grandeur morale du Burkinabè. Alors dans le cas de la cour royale de Ouagadougou, si besoin en est, et Dieu vous le rendra au centuple, tout geste de votre part tendant à maintenir et mieux à renforcer la cohésion parfaite de la descendance du mogho serait le bienvenu.

Tout en vous souhaitant bonne réception je vous prie de bien vouloir agréer monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

ZOUNGRANA Alassane

Le pays

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Vos commentaires

  • Le 27 décembre 2006 à 10:18, par Eva ou "le pauvre type" En réponse à : > Royaume des Mossi : Mésentente chez le Moro Naba ?

    Bonjour à tous,
    je profite de l’occasion, pour demander la depolitisation des pouvoirs coutumiers.
    Je suis de ceux qui pensent que tous les chefs religieux doivent rester en dehors de la politique. Ils peuvent voter mais pas battre campagne ou porter la tenue d’un parti politique quelconque.
    Les mesententes entre les responsables coutumiers sont dues pour l’essentiel à la politique.
    Le chef appartient à tout le monde, (je veux dire à toute la communauté sans distinction). Lorsque un étranger entrait dans un village dans les temps anciens il se confiait au chef.
    Le chef fait office de juge et garant de la sécurité et de la paix de la société. Il ne doit pas être démagogue, ni flatteur encore moins menteur.
    Alors que lorsque on entre en politique on ne peut plus être équitable, car on defend un idéal qui ne peut être partagé par tous. L’honêteté, l’impartialité, la probité, la justice qui sont des valeurs cardinales s’envolent et le chef perd son image et sa place dans la société.

    J’ai bien peur que lorsque nous ferons face à une crise profonde qu’il n’aie plus de rempart. Parce que tous les chefs traditionnels aujourd’hui militent dans des partis poliques de tout bord et il serait difficile pour eux de convaincre les protagonistes d’une crise quelconque de leur honêtété, de leur impartialité.
    Pour le bien de notre pays, ils doivent rester les garants de la tradition, le rempart du pays, la force pronfonte et protectrice de la nation où on puissent les éléments nécessaires à la péservation de la paix et de la quiétude pour le bonheur des peuples du Burkina.

    Mais malheureusement, ils ne peuvent résister à l’appat du gain. Je ne proposerai pas comme quelqu’un l’a fait de leur attribué des salaires, mais s’il est nécessaire pour préserver ce qu’il ya d’essentiel pour la survie de notre pays, on pourrait bien trouver une formule qui leur permettrait de vivre dans la dignité. Quoi on dise la démocratie a un coût à tous les niveaux.

    EVA ou "le Pauvre type"

    • Le 27 décembre 2006 à 23:44, par BAKUS En réponse à : > Royaume des Mossi : Mésentente chez le Moro Naba ?

      1) JE DIRAI MÊME PLUS QU’IL FAUT UNE DEPOLITISATION DES POUVOIRS COUTUMIERS ;

      2) QU’ADVIENDRAIT-IL SI LE CHEF DE L’ETAT DEVRAIT RESOUDRE LES DIFFÉRENDS QUI SURVEIENNENT DANS CHACUNE DES SOIXANTE ETHNIES DU BF ;

      3) EST-CE VRAIMENT SERIEUX DE S’ADRESSER AU CHEF DE L’ETAT SUR LA BASE DE :
      IL SEMBLERAIT... J’AI OUIE DIRE...IL SE POURRAIT ;

      4) CONCLUSION : QUAND ON A RIEN A DIRE IL FAUT SE TAIRE. QUANT À LA PRESSE ME PUBLIER PAS DU N’IMPORTE QUOI MAIS SI VOUS N’AVEZ RIEN À METTRE SOUS LA DENT..

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