"L’ânier" : Il va à l’école à dos d’âne
Elève de la classe de 2nde C1 au lycée municipal de Banfora, B. Diakalia Soulama, orphelin de mère, est le fils cadet d’une famille au revenu modeste. Il dispose d’un vélo, mais se rend à l’école quotidiennement à dos d’âne. Très fier de son âne, il se fait le devoir de bien l’entretenir.
Appelé « l’ânier » par ses camarades, son choix de se rendre à l’école à dos d’âne selon lui, est simple. « Si je pars à l’école a-t-il dit, l’âne reste seul à la maison. Pour éviter cela, et aussi comme il constitue un moyen de transport, j’ai décidé de l’amener l’attacher au pâturage dans la cour de l’école, pendant que je travaille en classe. De toutes les façons, le pâturage de la maison est identique à celui de la cour du lycée, et comme je l’ai dit, c’est un moyen qui m’arrange. »
Ses camarades de classe l’appellent l’ânier ou encore le chevalier, mais pour Diakalia, cela lui procure un plaisir. L’ânier déclare que ces boutades lui donnent de l’inspiration. Car il estime qu’il vit dans de conditions meilleures que certains d’entre eux. « Quand j’ai commencé à venir à dos d’âne à l’école, certains disaient que ce n’est pas digne d’un jeune. Tu n’as pas honte ? me harcèlent-ils. Tu t’habilles et puis tu montes sur un âne. Certains d’entre eux ne veulent pas qu’on sache qu’ils ont un âne », a-t-il confié.
Pour Diakalia, tout cela est peine perdue. Tant que son âne sera bien portant et qu’il ne serait pas commis à une autre tâche, il persiste et signe qu’aucune moquerie ne pourrait l’empêcher de se rendre à dos d’âne à l’école
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 15 décembre 2006 à 11:08, par Pacco En réponse à : > "L’ânier" : Il va à l’école à dos d’âne
Tampon à ce mec là ! Même en campagne, les gosses rechignent maintenant d’aller à l’école par ce moyen de transport. Je souhaite à ce jeune le succès et qu’il garde la modestie comme caractère.
Le 16 décembre 2006 à 01:09, par ETH, Paris En réponse à : > "L’ânier" : Il va à l’école à dos d’âne
Trés agréablement impressionné par l’attitude de cet élève. J’apprécie d’autant plus que c’est une attitude née d’une grande force de caractère, qui va à contre courant tout en étant fondamentalement constructive. Il Assume sa condition socio-économique sans complexe d’infériorité, et donne par cette occasion à la fois une leçon d’humilité et un exemple à toutes celles et tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui ne parviennent pas à s’affranchir du conformisme, du regard des autres ... Ce jeune homme ira loin s’il continue de la sorte. Bravo !
2. Le 15 décembre 2006 à 12:32, par Océane En réponse à : > "L’ânier" : Il va à l’école à dos d’âne
Bravo à toi Diakalia,
et bravo au journaliste qui nous a fait découvrir qu’il y a toujours des gens qui n’on pas honte de consommer burkinabé.
Ca fait plaisir.
J’aimerai bien voir un tel cas à Ouaga, où les jeunes se croient aux USA ou partout ailleurs qu’au Burkina.