Karaté-do : Il n’y a plus de fédération
Le ministère des Sports et des Loisirs par la voix du directeur général des Sports, Alexandre Yougbaré a dissout la Fédération burkinabè de karaté-do (FBK) le jeudi 23 novembre 2006. La nouvelle a été donnée au cours d’une audience que le DGS a accordée à quelques membres de l’ancienne fédération.
« La Fédération burkinabè de karaté-do est dissoute ». Par cette déclaration, le ministère des sports et des Loisirs retire toute légalité, tout pouvoir d’action à la FBK.
Pour donner cette information, le département des sports s’est passé de tout protocole. Point besoin d’un monde pour faire cette déclaration.
C’est pourquoi le DGS est apparu seul face aux quatre membres de la Fédération : Me Adama Galbané (vice-président), Philippe Tougma (chargé à la communication), Djibril Rouamba (SG) et Léopold Yanogo (adjoint à l’organisation) qui ont fait le déplacement. Le président Juste Tiemtoré se serait excusé pour des raisons de santé.
D’entrée de jeu, M. Alexandre Yougbaré a rappelé que le ministre Jean-Pierre Palm, en rencontrant tous les sportifs dès son arrivée à la tête du département des sports, avait le souci de garantir la bonne marche des affaires. Il avait alors mis en garde toute personne qui ouvrerait à saper les activités sportives d’une quelconque fédération.
C’est donc dans le souci de recadrer les choses dans la famille du karaté-do qui sombre dans une paralysie presque totale, que le ministère a organisé la rencontre avec la Fédération le 6 novembre dernier. Lors de cette réunion, il avait été demandé à la FBK de faire des propositions de sortie de crise au ministère et ce, le 20 novembre 2006, dernier délai. Ces propositions sont parvenues avec deux jours de retard, a fait constater le DGS.
Elles sont d’ailleurs « jugées insuffisantes », a-t-il ajouté. Au regard de la politique actuelle du département des Sports, « on ne saurait tolérer une démarche qui rame à contre courant de l’élan préconisé », a martelé le directeur. La décision de dissolution est donc une conséquence logique.
Pour ne pas laisser les karatékas orphelins, le ministère préconise sous 48 heures la mise en place d’une commission transitoire qui va gérer les affaires courantes de ce sport. Les termes de la composition de cette commission et de ses prérogatives seront définis par le ministère en collaboration avec le CNOSB et les dignitaires du monde sportif du pays, a-t-il souligné.
La commission transitoire a une période de 3 mois pour mettre en place un nouveau bureau fédéral. D’ores et déjà, Alexandre Yougbaré a indiqué que ni dans la commission transitoire, ni dans le futur bureau, les membres sortants de la Fédération ne seront admis. Une décision assez dure tout de même selon certains observateurs car le bureau de Juste, rappelons-le, est né d’un consensus. A l’issue de cette séance, les membres de la Fédération sortante ont préféré garder le silence.
Seul maître Galbané a glissé : « On n’est pas tous les mêmes, mais là on nous met dans le même sac. On attend les réactions des gens ». Me Galbané reste persuadé que « des karatékas seront déçus par cette décision et risquent de quitter la famille ».
B. Léopold YE
Sidwaya