La réunion spécialisée sur la traite des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, après Yamoussoukro et Yaoundé, poursuit l’assaut contre le mal, à Ouagadougou. Volonté des gouvernements des deux zones de venir à bout du phénomène, les précédentes rencontres ont déjà permis d’enregistrer des progrès notables, mais des efforts restent à faire, a indiqué la présidente du comité d’organisation, Françoise Tapsoba.

Le trafic des enfants est un problème transnational qui exige une véritable synergie d’actions. A Ouagadougou, des stratégies seront élaborées après des communications, des ateliers, des débats en plénière. Au cours de la rencontre, les informations seront actualisées sur la question, ce qui permettra aux participants de faire des recommandations. Près de 200 délégués venus du Centre et de l’Ouest du continent ainsi que leurs partenaires, auront à harmoniser leur vision sur le problème de la traite des enfants, pour plus d’efficacité sur le terrain.

Des chiffres qui interpellent

Selon les estimations du Bureau international du travail (BIT), 216 millions d’enfants sont au travail dans le monde. Parmi eux, 190 millions travaillent de façon permanente. De cet ensemble, 30%, soit 70 millions d’enfants sont d’Afrique. La traite des enfants qui les conduit aux pires formes de travail entraînerait 1,2 million de victimes chaque année dont 200 000 sur le continent africain. Pour contrer le phénomène, la convention 182 de l’Organisation internationale du travail a été adoptée. En 2001, pour abolir le travail des enfants, un projet sous régional de lutte contre la traite des enfants à des fins d’exploitation de leur travail en Afrique de l’Ouest et du Centre a été lancé. Il s’agit du projet LUTRENA qui couvre aujourd’hui 12 Etats.

Un problème de développement

Le trafic des enfants est sans conteste un problème lié à la pauvreté. Les stratégies des organisations communautaires visent donc à favoriser le développement, pour endiguer au mieux le mal. A Yamoussoukro en Côte-d’Ivoire comme à Yaoundé au Cameroun, des recommandations pertinentes ont résulté des travaux des première et deuxième réunions spécialisées, pour assurer une lutte encore plus efficace contre le fléau du trafic des enfants et leur exploitation en Afrique.

Ouagadougou ne devrait pas déroger à la règle et la participation active de toutes les délégations est très attendue lors des échanges. Des solutions idoines au problème sont à trouver et c’est en cela que les résultats des travaux intéressent au plus haut point les autorités gouvernementales pour la prise de décisions conséquentes. Ces résultats sont fonction du respect des engagements de chacun, et le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini, n’a pas manqué de le rappeler aux participants.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur