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Kassem Massati Bamba, (USY) : « Jouer les premiers rôles sera prétentieux »

Publié le jeudi 12 octobre 2006 à 07h01min

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Kassem Massati Bamba

Juste une année à la tête de l’USY et le voilà qui récolte les fruits de son travail. Sacré champion du championnat D2, Kassem Massati Bamba, coach de l’USY s’est appuyé sur un groupe homogène pour se hisser à la tête du classement. .

Diplômé de 3e degré du centre de formation Paolo à Naple, Kassem Bamba, dans cet entretien, parle de son équipe et des perspectives dans le championnat de l’élite.

Quel sentiment anime le coach Kassem Bamba après ce sacre dans le championnat D2 ?

Je suis très heureux surtout pour la population qui attentait de retrouver l’élite. Cela a duré une décennie et ce n’était pas facile de supporter pour elle. Je suis aussi content pour les joueurs qui entrent dans l’histoire. Je crois que quelque part, il est écrit à jamais que c’est cette génération qui a fait monter l’équipe en D1. Je suis enfin fier de moi parce que c’était un défi que je devais relever. Défi pas par rapport à quelqu’un, mais par rapport à moi.

L’année passée, j’étais au BPFC de Koudougou, équipe avec laquelle j’ai jouer le carré d’as avec l’USY. Et cette saison, je crois que j’ai fait plus.

Quels ont été les atouts de l’USY, cette saison ?

Comme vous le savez, après 10 ans en D2, la population et les joueurs n’y croyaient plus à cause des échecs répétés chaque saison. Ils fallait d’abord mettre les éléments que j’avais sous la main en confiance.

Personnellement, je pense que le secret en sport est le travail. Aussi, j’ai su faire un brassage entre les joueurs expérimentés et de jeunes joueurs ambitieux, qui avaient envie de jouer. C’est ce qui a donné ce résultat positif.

Comment l’USY compte aborder le championnat de D1 ?

La D2 n’a rien à voir avec la D1 qui est une autre dimension. Il faut renforcer l’équipe avec des éléments qui ont d’énormes qualités. Il faut surtout travailler sérieusement pour éviter de faire l’ascenseur. Je crois que le plus dur est de pouvoir se maintenir en D1 et ne pas descendre aussi vite. Et c’est maintenant que ça commence.

Quels seront les objectifs de l’USY dans le championnat de l’élite ?

Jouer les premiers rôles sera prétentieux. Nous venons à peine de monter et nous jouerons pour le maintient, et là aussi il faut se battre. Comme on dit souvent que l’appétit vient en mangeant, si une bonne place s’offre à nous en haut du classement, nous n’allons pas cracher là dessus.

Est-ce qu’il y a des formations de D1 qui vous font déjà peur ?

Avoir peur c’est trop dire. Nous respectons toutes les équipes de D1. Si en tant que entraîneur j’ai peur d’affronter certaines équipes de D1, autant n’ne pas m’engager dans le championnat. Nous respectons tout le monde. Mais de là à avoir peur, pas du tout. Nous ne somme pas arrivés à ce stade de la compétition par hasard. Nous nous sommes imposés en D2. Nous avons pratiquement gagné tous nos matches dans un bon championnat D2 qui regorgeait de bonnes équipes. Nous avons émergé du lot en terminant premier et nous aurons notre mot à dire dans le championnat de D1. Nous avons des éléments de valeur, nous avons le potentiel humain, mais n’empêche que nous nous renforcerons.

Donc, vous affirmez que vous avez des éléments de qualités pouvant faire face au championnat de D1 ?

Je disais tantôt qu’il fallait qu’on renforce le groupe. Nous avons la chance d’avoir certains éléments qui ont déjà évolué en D1. Des garçons comme Patrice Séry, Drissa Ouédraogo, Djomagan Fofana, Omar Guindo... sont des garçons aux qualités énormes. Mais il ne faut pas se voiler la face, il faut renforcer parce que beaucoup sont essoufflés.

Où comptez-vous trouver ces renforts ?

Nous avons tapé à toutes les portes. Déjà, j’ai ma petite idée. J’ai des contacts que ce soit au Burkina, au Mali, au Togo ou au Niger. Il faut renforcer tous les compartiments, doubler tous les postes pour avoir une équipe interchangeable. Il y a des joueurs qui sont titulaires dans leur poste sans remplaçants. Et là, nous jouons avec le facteur chance parce qu’en cas de blessure, il n’y a pas de pièce de rechange.

Cela veut dire que jusqu’à présent, aucun nouveau joueur n’a apposé sa signature à l’USY ?

Nous sommes en phase de récupération. Nous venons à peine de terminer le championnat et les joueurs sont au repos. Jusqu’à présent, le président ne m’a pas tenu informé de cela. Vu aussi mes contacts jusqu’à ce jour, je n’ai encore fait signer personne.

D’où viennent, selon vous, les soutiens de l’USY ?

Je ne vais pas rentrer dans certains détails. Je pense que le président de l’équipe est mieux placé pour répondre à cette question. Je tire néanmoins mon chapeau à la population et surtout aux cadres de la région qui aiment leur équipe et qui sont à ses petits soins. Je profite de vos colonnes pour dire merci au ministre de la Justice, Boureima Badini et aux autres ministres de la région. Nous leur devons cette montée.

Le coach Kassem gagne-t-il bien sa vie à l’USY ?

Je ne me plains pas. Il faut être honnête avec soi même, parce que jusqu’à ce jour, les dirigeants ne me doivent pas. Mais je dis quand même que tout n’a pas été rose. Vous savez, dans toute association, il y a toujours des petits blocages mais je me sens bien à Ouahigouya. La population m’adore et il n’y a aucun problème.

Dame rumeur faisait écho qu’un groupe de mécontents demande le départ du président juste après la montée. Qu’est-ce qui s’est passé, coach ?

Effectivement, j’ai eu vent de cela. Je ne suis pas allé à la source, donc je ne sais pas réellement de quoi il s’agit. En tant qu’entraîneur, je ne rentre pas dans ces genres de considération. Mon travail se limite à l’encadrement technique. Dans toute association, il y a toujours des mécontents. C’est une cuisine interne et seuls le président et les mécontents sont mieux indiqués pour vous dire ce qui s’est passé.

Un appel aux supporters et sympathisants de l’USY ?

Je dis merci à la population. Je réitère mes remerciements au ministre Boureima Badini qui nous a beaucoup soutenus. Je lui demande de continuer à soutenir l’équipe pour éviter de faire l’ascenseur. La D1 est encore très, très compliquée. Il faut les moyens, que les joueurs soient dans de bonnes conditions. Que les supporters continuent à faire confiance à leur équipe. A notre niveau, nous n’allons pas les décevoir.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

Sidwaya

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