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Excision : Des conséquences dramatiques pour des millions de femmes

Publié le lundi 9 octobre 2006 à 08h34min

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Des acteurs de la lutte contre la pratique de l’excision se sont réunis, jeudi 5 octobre 2006, en atelier à Ouagadougou. C’était pour disséminer les résultats multipays de l’étude sur les conséquences obstétricales des mutilations génitales féminines (MGF).

Issus de différentes catégories socioprofessionnelles, des acteurs de la lutte contre la pratique de l’excision étaient en atelier de dissémination des résultats multipays sur les conséquences obstétricales des mutilations génitales féminines (MGF) le 5 octobre 2006 à Ouagadougou.

En disséminant les résultats de l’étude commanditée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2001, les acteurs de la lutte nourrissent l’espoir de rendre plus efficace la stratégie de prévention et de prise en charge des séquelles de l’excision. Cette étude qui a concerné six pays (Burkina Faso Sénégal, Ghana, Nigeria, Soudan et Kenya) a montré qu’au Burkina Faso les conséquences de l’excision sont nombreuses parmi lesquelles ont peut citer un risque d’hémorragie pouvant atteindre 70%, plus élevé chez les femmes ayant subi une mutilation de type III, l’OMS ayant classé les MGF en quatre types dont le troisième est le plus dangereux, de césarienne en moyenne de 30% supérieur par rapport à celles qui n’ont subi aucune mutilation.

Il y a également la fréquence de déchirures périnéales et de l’épisiotomie, un fort taux de mortalité des bébés pendant et immédiatement après l’accouchement avec des chiffres compris entre 10 et 20 bébés sur 1000 accouchements à cause de la pratique de l’excision.

Le bien fondé d’une lutte

« Cette étude, qui prouve que les femmes excisées courent d’énormes risques à l’accouchement, vient renforcer le bien-fondé et la justesse de l’utilisation de la stratégie de réparation des séquelles d’excision dans la lutte contre les MGF », a indiqué la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini qui présidait la cérémonie d’ouverture.

La ministre Tamini et le représentant résident de l’OMS au Burkina, Baba Moussa Amidou, ont dénoncé, chiffres à l’appui, cette pratique qui « hypothèque » la vie de millions de filles et femmes. En effet, ont-ils souligné à ce jour, 100 millions de fillettes et 140 millions de femmes ont subi une mutilation sexuelle dans le monde et chaque année, 2 millions de fillettes courent le risque d’être soumises à cette pratique. L’Afrique détient la palme d’or. Des études montrent que sur ce continent, la prévalence varie entre 5% dans les pays moins touchés à 90% dans certains autres. Les complications dues aux séquelles de l’excision sont causes de 72% des décès maternels.

Un engagement conséquent

« Et si à ce tableau déjà sombre nous ajoutons les conséquences néfastes sur la santé ainsi que les dimensions psychologiques, socioéconomiques et celles relatives aux droits de la femme et des enfants, nous, nous aurons fini de convaincre les plus sceptiques et de renforcer les rangs de ceux qui mènent sans répit, le combat salutaire pour l’élimination de toutes formes de violences contre les fillettes et les femmes au Burkina », a noté docteur Baba Moussa Amidou.

Il a rassuré les acteurs de la lutte contre l’excision de l’engagement de l’OMS à poursuivre son appui en mettant l’accent notamment dans le domaine critique de la formation du personnel de santé sur le terrain où des actions sont entreprises depuis 2004. « Le gouvernement peut toujours compter sur nous pour notre soutien et le plaidoyer nécessaires afin que le slogan « Tolérance zéro à la mutilation sexuelle féminine soit une réalité d’ici à 2015 au Burkina Faso », a déclaré le Représentant résident de l’OMS.

Au demeurant, les participants ont recommandé entre autres le renforcement du plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers à poursuivre la prise en charge gratuite des femmes porteuses de séquelles de l’excision, la création d’un centre de référence sous-régional de formation et de prise en charge médico-psycho-sociale des séquelles de l’excision. Ils suggèrent aux partenaires techniques et financiers d’apporter un appui à la dissémination des résultats de l’étude dans les treize (13) régions et dans les institutions et écoles de formation professionnelle et exhortent la communauté à encourager les femmes et les filles porteuses de séquelles à consulter dans les formations sanitaires.

La ministre de l’Action sociale a rassuré les acteurs de son entière disposition à mettre en ouvre les recommandations pour une efficacité de l’amélioration des interventions pour la promotion de l’abandon de la pratique de l’excision au Burkina.

Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 octobre 2006 à 12:51, par Magid En réponse à : > Excision : Des conséquences dramatiques pour des millions de femmes

    Vivement que de telles réunions se produisent en Afrique sur l’excision du prépuce. Cette pratique visant à mutiler un organe sain à également de nombreuses concéquences sur le garçon qui la subit le plus souvent contre son gré.
    Les mentalités ont changés en ce qui concerne l’excision chez les femmes, nul doute qu’avec le temps une remise en cause de la circoncision se fera de la même manière permettant aux garçons de continuer à bénéficier d’un sexe entier, d’un excellente hygiène (comme Dieu l’a voulut à notre naissance) et de ne pas se sentir mutilé, handicapé ou diminué psychologiquement.

    Magid

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