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Syndicalisme au Burkina : Un renouveau s’impose !

Publié le samedi 23 septembre 2006 à 08h46min

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Depuis la création du mouvement syndical, on a l’impression que les organisations syndicales n’ont pas changé de mode de revendication. Chaque 1er mai, c’est la rituelle remise de cahier de doléances et quelquefois des rencontres de négociations qui se terminent souvent en queue de poisson. Conclusion, un renouveau syndical s’impose dans la lutte.

Défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs, c’est l’essence du combat que toute organisation syndicale mène.

Ce combat qui se mène dans un esprit républicain, impose aux leaders syndicaux une attitude non seulement respectueuse vis-à-vis des textes et des institutions mais également un attachement constant aux objectifs poursuivis par le syndicat.

C’est connu, au Burkina la lutte syndicale fait de moins en moins d’adhérents. Et pour cause ?

Les syndicats en perte de vitesse

D’un, l’absence d’alternance et la gestion opaque des organisations syndicales où bien de leaders semblent multiplier des efforts pour s’éterniser à la tête de l’organisation minent la vie syndicale au Burkina. Imaginez qu’un leader syndical fasse environ deux décennies à la tête d’un syndicat. Tout se passe comme si le syndicat manque de militants qui n’ont aucune compétence pour le gérer.

De deux, les stratégies de lutte sont basées sur des fondements en passe d’être dépassés. En effet, les luttes syndicales sont animées depuis belles lurettes par des meetings, marches, grèves et la rituelle remise de cahier de doléances à la célébration de chaque 1er-Mai. Oui quelquefois ces stratégies ont porté fruit. Mais de nos jours, elles semblent ne plus mobiliser les travailleurs syndiqués, voire ne donnent pas un engouement au mouvement auprès des jeunes travailleurs. Ceux-ci ont certes la volonté de militer dans les syndicats, mais du fait d’une absence de stratégies dynamiques de lutte, ils sont démotivés. De trois, le manque d’unicité dans la lutte syndicale est aussi un frein au militantisme syndical pour la nouvelle génération.

Cette diversité d’organisation de syndicat donne l’impression que le syndicalisme constitue pour bien de leaders un tremplin pour glisser vers une vie politique ou pour se hisser au devant de la scène politique.

C’est d’ailleurs une des raisons qui contribue à ternir davantage l’image du mouvement syndical de nos jours. Imaginez qu’un syndicat ou un regroupement de syndicats inscrive sur sa plate-forme une revendication à connotation politique, cela ne pourra que démotiver les futurs militants qui pensent que le syndicat est le cadre de négociation pour obtenir de meilleures conditions de travail et de vie et non une tribune pour défendre des objectifs politiques personnels et déguisés.

Vers un renouveau syndical

Au regard de ce constat, la lutte syndicale doit savoir être dynamique, s’orienter vers un renouveau syndical. Aller vers un syndicalisme moderne " qui doit être le lieu de l’évolution et de l’adaptation... marqué par le progrès dans l’acquisition des libertés dans la démocratie et refuser de transporter mécaniquement des réalités d’antan dans des pratiques syndicales d’aujourd’hui", a déclaré Evariste Guibré du SNESS.

Autrement dit les stratégies de lutte doivent non seulement tenir compte des réalités du moment mais également la lutte doit s’en tenir à l’essentiel. Ce renouveau syndical pourra certainement assurer un lendemain meilleur au mouvement syndical qui de nos jours, s’effrite petit a petit.

Abou OUATTARA

L’HEbdo

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