Le scoutisme a connu de beaux jours au Burkina jusqu’au début des années 70-80 et fait citer notre pays comme exemplaire en Afrique avec un effectif de plus de 15 000 jeunes pratiquant ce mouvement éducatif. De nombreux responsables de la vie politique, économique et sociale nationale sont passés par ce moule de formation de la jeunesse. Depuis plus de dix ans cependant on n’entend guère plus parler de ce mouvement d’éducation de .jeunes qui vit une situation préoccupante. Les anciens, inquiets de cette crise persistante. ont même créé voici deux ans, un Réseau national de scouts adultes (RENASAB), reconnu officiellement en décembre 2005, pour essayer d’apporter leur contribution à la relance.

Le scoutisme burkinabè sortira-t-il enfin de ce profond et douloureux sommeil ? Il est permis de le penser avec le plan de relance, dernière initiative du Bureau mondial du Mouvement Scout (BMMS). Cette instance mondiale, préoccupée également par cette situation, après plusieurs essais infructueux pour réveiller le mouvement scout burkinabè, a dépêché à Ouagadougou, du 12 au 15 février 2006, une délégation comprenant le secrétaire général adjoint du BMMS. Cette mission a rencontré les représentants des diverses associations scoutes (il en existe maintenant quatre dans le pays contre deux auparavant) et identifié les voies et moyens de la relance. Au terme de son séjour, toutes les associations pratiquant du scoutisme, au nombre de quatre, se sont engagées à mettre en commun leurs efforts dans un plan comportant trois grandes étapes :

1. Etat des lieux avec une analyse de la réalité sur le terrain ;

2. Tenue en mai 2006 d’un séminaire national animé par le BMMS pour réfléchir à une nouvelle proposition éducative adaptée aux réalités nationales du Faso.

3. Et enfin, convocation d’une Conférence nationale en septembre 2006 pour adopter les textes fondateurs d’un scoutisme indépendant, ouvert et dynamique, capable de répondre aux aspirations des jeunes et de contribuer à la formation de citoyens, de leaders au bénéficie du Burkina Faso.

Pendant la conférence, une centaine de délégués (25 par association) venus de toutes les bases scoutes ainsi que des personnes ressources vont se pencher sur le contenu de la proposition nouvelle (méthode éducative, structure organisationnelle, place et rôle des ressources adultes, etc.).

Une nouvelle association du scoutisme burkinabè devrait voir le jour au soir du 23 septembre, fédérant les efforts des quatre associations, les Eclaireurs et Eclaireuses du Burkina. les Scouts du Burkina, l’Union des Scouts et les Scouts catholiques. Le succès de cette Conférence est attendu par de nombreux pays africains voisins qui connaissent également un engourdissement de leur pratique scoute. L’importance de la réunion de Ouagadougou est quelle devrait sonner le réveil du mouvement scout dans la région ouest africaine dans un monde qui compte plus de 15 millions de scouts répartis dans plus de 140 pays.

Sié Offi SOME (siesome@fasonet.bf)

Sidwaya