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Fait divers de Sacré... : Parfums... abeilles !

Publié le mardi 19 septembre 2006 à 07h24min

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Je n’ai rien contre ces hommes qui se prennent pour des fleurs tant ils s’arrosent de parfum avant de sortir, quoique quelque part, je ne sois pas loin de les soupçonner de vouloir cacher des complexes, des insuffisances qui n’en sont pas pour le commun des mortels mais qui pour eux, se révèlent être des tares honteuses à masquer vite fait.

Couverts de ces senteurs plus ou moins douteuses, ils se sentent sûrs d’eux-mêmes, séducteurs et maîtres de leur destin. Pour eux, sentir bon (ici aussi ça dépend des narines qui apprécient ce « sentir bon », toutes n’ayant pas la même acuité) pour eux donc, sentir bon est un atout important pour entrer d’un pas ferme dans la vie.

Cependant, la nature se charge quelquefois de rappeler à ces gens-là, qu’il pourrait avoir de petits inconvénients à trop vouloir sentir autre chose que leur propre odeur. C’est en tout cas comme cela que moi j’explique ce qui est arrivé l’autre jour à Gabin.

Gabin qui ressemble à sa manière à la description que je viens de faire, était rentré au village le temps du week-end. Ce matin du dimanche, il avait entrepris de rendre visite à d’autres parents dans un village voisin. Chemin faisant, sous la poussée du gros intestin, son bol fécal le pressa d’aller vite rendre à la nature une partie de ce qu’il lui avait pris.

Gabin freina. On était en pleine campagne et la nature était luxuriante en ces quelques semaines après la saison des pluies. Gabin était habillé en « yorba dentelle », c’est-à-dire un petit boubou sur un pantalon bouffant à cordelette et par-dessus le tout un grand boubou, le tout coupé dans de la dentelle.

Il s’était copieusement arrosé de parfum. Il descendit de voiture en courant vers un arbre touffu qu’il avait vu, endroit idéal pour « faire » tranquillement. Tout en allongeant la jambe, il fit passer le grand boubou par-dessus sa tête et l’accrocha à une branche basse de l’arbre. Il perçut comme un bourdonnement. Il n’y prit pas garde. Son « besoin » le pressait.

Or en ces lieux, des essaims d’abeilles butinaient les fleurs sur l’arbre et les plantes aux alentours. Gabin contourna le tronc de l’arbre et s’accroupit. Il ne savait pas que l’odeur du parfum dont il s’était arrosé il y a quelques instants avait caressé le sens olfactif des abeilles. Une d’entre elle, la première voulut sentir de près et goûter à cette nouvelle senteur. Ce fut sur l’oreille de Gabin. Immédiatement ce qui sortait de lui se coupa net sous la douleur.

Il leva la tête et vit les abeilles. Il vit que quelques-unes quittaient l’essaim et fonçaient sur lui. L’envie s’étant évanouie, il se releva d’un bond, tandis que les premières piqûres atteignaient sa tête touchée par une belle calvitie. Gabin avait en tête de retrouver son grand boubou pour s’en protéger le visage. Ici aussi, il ne savait pas que des abeilles étaient déjà sur son vêtement.
Il le prit et il le sut.

Ces dernières joignirent leurs dards aux aiguillons de celles qui le poursuivaient tant et si bien que le pantalon tenu d’une main, le boubou flottant sur sa tête et une petite partie de son corps comme le drapeau de la défaite, Gabin avec de grands gestes, bondissait littéralement vers sa voiture.

Plus tard ceux qui ont rencontré Gabin, n’ont pu s’empêcher de rire après ses explications sur les boursouflures qui ont carrément fait augmenter sa tête et son visage de volume. Ça c’est pour le côté douleur ; côté honte maintenant, Gabin as-tu pris le temps de te nettoyer avant la grande débandade ? Toutes les odeurs ne sont pas forcément agréables, mon vieux !

Sacré Chèdou OUEDRAOGO

Sidwaya

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