Dans un tel contexte, surtout dominé par le mercantilisme, souvent au détriment de tout souci de formation réelle des élèves, la morale et la sincérité cèdent le pas à la cupidité et à la mauvaise foi.

Libre cours est laissé à l’affairisme et à la fiction. C’est ainsi que certains n’hésitent pas, dans les spots télé utilisés pour appuyer leur publicité, à présenter des salles de classes hyper-équipées d’ordinateurs dernier cri, qui en réalité ne relèvent que de la fiction. Pendant que dans la réalité, l’établissement n’a aucune bonne calculette, on présente des salles informatiques dignes de Harward.

Lorsque certains parents se laissent prendre au piège de ces fausses publicités, ce n’est qu’au moment où ils entreprennent d’effectuer le déplacement sur les lieux pour les derniers réglages, qu’ils se rendent à l’évidence du marché de dupes. Dans certains cas, tout est réglé à distance ou dans les bureaux de l’administration, sans prendre le soin de jeter un coup d’œil dans les salles de classe pour vérifier la véracité de la pub...

Dans cette logique, c’est seulement au premier jour de la rentrée des classes que l’enfant redescend de son petit nuage quand il se retrouve sur la rudesse des vieux bancs de ferrailles et la chaleur de la salle sans plafond ni la moindre ventilation. S’il est vrai que dans le domaine, tout le monde ne peut pas être mis dans le même sac, étant donné qu’il y a des gens de bonne foi, il faut reconnaître que les brebis galeuses sont légion.

Certains de ces marchands d’illusions n’hésitent pas dans leur offensive de charme, à publier des résultats de fins d’années qu’ils n’ont jamais réalisés, si ce n’est dans le rêve. C’est ainsi que, sans scrupule, on affirme avoir réalisé 89% de taux de succès pendant qu’à la réalité, l’on n’a même pas effleuré le 1%. A-t-on vraiment besoin de tant de publicités à plus forte raison de mensonges dans le domaine de l’éducation ? Ne dit-on pas souvent qu’ »à bon vin point d’enseigne » !

Si rien n’est fait, il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir du Burkina si sa jeunesse censée présider à sa destinée doit être formée avec tant de tribulations.
Les ministères en charge des Enseignements doivent redoubler de vigilance dans le contrôle des établissements scolaires afin de garantir une éducation de qualité aux générations futures.

Ladji BAMA (yacoubama@hotamail.com)

Sidwaya