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Etalons seniors : "Une équipe d’éternels perdants"

Publié le mardi 12 septembre 2006 à 07h22min

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Les Etalons seniors sont incapables de la moindre victoire en coupe d’Afrique des Nations de football, à en croire cet observateur avisé de la scène footballistique nationale, qui dit n’être d’ailleurs pas surpris de la déflaite des nôtres face à la Tanzanie.

Toute honte bue et toute combativité cessante, les Etalons, sous la houlette de Drissa Malo, dit Saboteur, se sont inclinés par le score de deux buts à un face à la modeste formation tanzanienne à Dar-es-Salam, le 2 septembre dernier. Ils ont tout simplement prouvé, si besoin en était, qu’ils ne savaient pas voyager. Cette défaite ne devrait surprendre personne, du moins pas un observateur avisé de la scène footballistique burkinabè.

En effet, au regard de faits passés, on aurait pu aisément prédire un tel résultat. Exception faite de la Coupe d’Afrique des nations que le Burkina Faso a organisée en 1998, les Etalons n’ont jamais remporté la moindre victoire lors d’une phase finale organisée hors du pays.

On se rappelle encore le zéro pointé enregistré lors de la phase finale de 1996 en Afrique du Sud, série de défaites qui avaient d’ailleurs coûté la tête à Saboteur qui, à l’époque, avait été ainsi, de manière ingrate, remercié pour avoir offert au Burkina Faso sa première participation à une phase finale de coupe d’Afrique des nations. En 2000 au Nigeria puis en 2002 au Mali voisin, les Etalons s’en sortaient sans la moindre victoire avec, en tout et pour tout, un seul point au compteur. En 2004 en Tunisie, bis repetita ! Pourtant la préparation à cette phase finale nous avait coûté plus d’un milliard de nos francs.

Un onze national incapable de victoire

Tout cela témoigne de l’incapacité de notre onze national à arracher la moindre victoire hors de ses bases. La dernière victoire des Etalons en match officiel à l’extérieur remonte en 2003 lors des éliminatoires pour le compte de la CAN 2004. Ce fut face aux Centrafricains par le score de zéro but à trois, qui, du reste, étaient en disgrâce avec leur coach à l’époque qui n’était autre que Drissa Malo, dit Saboteur. Et même qu’en 2005 lors de la dernière journée comptant pour les éliminatoires de la CAN 2006, les Etalons, en déplacement, n’avaient pas pu arracher la victoire face aux Ougandais, ne serait-ce que pour un baroud d’honneur puisqu’un match nul suffisait aux Sud-Africains et aux Congolais pour se qualifier au détriment des autres formations de la poule.

Ce match avait, soit dit en passant, coûté la bagatelle de cent millions de nos francs en guise de préparation. Croyions-nous que, parce que Saboteur himself avait repris en main la sélection nationale et qu’il aurait, à n’en pas douter, les coudées franches pour travailler, nous aurions facilement battu les Tanzaniens ?

C’est un leurre que d’avoir cru cela. Notre onze national, disons-le sans ambages, n’a pas les hommes qu’il faut, à moins que l’on me dise que la faute revient à nos sélectionneurs qui n’auraient jamais su distinguer le bon grain de l’ivraie. Nos professionnels d’opérette n’ont jamais su nous donner satisfaction. Patriotisme certes, mais le talent d’abord ! Nos joueurs, il faut le dire, sont largement en deçà de la moyenne, et très limités, aussi bien techniquement que tactiquement. Dès lors, il s’avère difficile pour un coach, fût-il Saboteur, d’obtenir de bons résultats avec une équipe composée de tels joueurs.

Saboteur n’est pas un demi-dieu

Saboteur n’est tout de même pas un démiurge, et nous ne pouvons lui demander d’opérer des miracles ! Reconnaissons que d’un sac à charbon on ne peut sortir farine blanche, et arrêtons d’imputer nos défaites à l’extérieur aux aléas climatiques et autre état du terrain. Nos adversaires et hôtes jouent également dans les mêmes conditions, et le ballon est rond pour tout le monde. Il va sans dire qu’il faille chercher ailleurs les raisons de notre incapacité légendaire à gagner nos matchs à l’extérieur afin d’éviter de jouer sans cesse les éberlués en cas de défaite en déplacement.

En tout état de cause, les Etalons n’ont plus droit à l’erreur s’ils ne veulent pas suivre la CAN 2008, qui se déroulera à nos portes au Ghana voisin, en simples téléspectateurs. Pour éviter de se faire hara-kiri, ils auront tout intérêt à fourbir leurs armes dès à présent afin de se racheter en début du mois d’octobre face aux redoutables Lions de la Teranga, et ainsi se réconcilier avec le public sportif.

Franck Ismaël Kaboré (kfranck1@yahoo.fr)

Le Pays

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