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Grand banditisme : Le tueur de Colma meurt dans sa cellule

Publié le lundi 4 septembre 2006 à 06h18min

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Les populations de la région de Bobo et ses environs semblent désormais retrouver leur sérénité avec l’arrestation, la semaine dernière, de cette redoutable bande de malfrats qui ont pendant plusieurs mois troublé la quiétude des usagers des principaux axes routiers et faisant au moins trois morts (cf. l’Observateur paalga du mardi 29 août 2006).

Comme pour manifester leur détermination à sécuriser davantage la région, les forces de l’ordre viennent, encore une fois, de réussir un excellent coup de filet en mettant hors d’état de nuire un homme sans foi ni loi et qui avait la gâchette facile. Kassongo Salifou, car c’est de lui qu’il s’agit, s’est finalement donné la mort d’une manière atroce quelques heures après son interpellation.

Pouvait-il en être autrement pour cet individu qui, à l’évidence, n’avait aucun respect pour la vie humaine et qui avait à son actif cinq morts ? Un jeune greffier du Tribunal de grande instance de Bobo (Bargo Madi) a eu le malheur de le rencontrer sur son chemin dans la nuit du 03 au 04 août 2005. Il sera froidement abattu et dépossédé de sa P50. Comme lui, Koudougou Blaise Kaboré (ONEA) et Cissé Moussa (ENSP) connaîtront le même sort au secteur 11 (Colma), qui était devenu la zone de prédilection de Kassongo Salifou.

Et pendant qu’il y était activement recherché par la police, il se signala à nouveau au secteur 21 (Colsama) et ensuite au secteur 16 (Bindougousso), où il laissera sur le carreau deux victimes : deux boutiquiers qui ont été froidement abattus. Ce redoutable tueur, qui se croyait tout permis, était plus que jamais devenu « wanted » dans la ville de Sya. Agissant toujours avec un professionnalisme extraordinaire, il commettait ses forfaits sans laisser la moindre trace, a indiqué le commissaire Frank Elvis Compaoré du service régional de la police judiciaire (SRPJ). Mais, comme le dit l’adage bien de chez nous, "tous les jours appartiennent au voleur, et un seul jour appartient au propriétaire".

Et voilà que dans la nuit du 28 au 29 août dernier, Kassongo Salifou, comme à son habitude, avait mis à exécution son énième plan d’attaque, et toujours au quartier Colma. Muni d’un revolver de fabrication locale qu’il mettait bien en évidence, il somma, cette nuit-là, sa victime du nom de Zerbo Moussa de lui remettre sa moto. Et l’homme de s’exécuter sans toutefois accepter de se séparer de son précieux bien, même au prix de sa vie. Ce Samo pur sang de la lignée de Moussiané Athanase va surprendre son agresseur dans le dos pendant que ce dernier tentait de démarrer l’engin pour disparaître dans la nature.

Une lutte féroce ponctuée par des coups de feu en l’air s’engagea entre les deux hommes qui criaient chacun au voleur ! Mais le dernier mot reviendra à Zerbo Moussa, qui sortira vainqueur de ce duel avec malheureusement un doigt emporté par une balle de l’arme du malfrat, qu’il réussira à confisquer. Ayant parvenu à s’échapper avec de graves blessures, Kassongo Moussa, âgé de 38 ans, sera appréhendé deux jours plus tard, c’est-à-dire le jeudi 31 août dernier par le SRPJ de Lafiabougou. La perquisition qui s’en est suivie immédiatement à son domicile a permis de retrouver des munitions, un cachet plus un carnet de factures au nom de Kafando Dramane, qu’il utilisait pour la vente de ses engins volés.

Et c’est aux environs de dix-huit heures, ce jeudi, qu’il se décidera de mettre fin à ses jours en présence de ses compagnons de cellule. Suite à sa première tentative avortée par pendaison à l’aide de son pantalon qu’il avait déchiré, il opta cette fois-ci pour une nouvelle stratégie beaucoup plus cruelle et qui ne peut venir qu’à l’idée des tueurs de son espèce. Ainsi, après s’être écorché la gorge, le malfrat poursuivra sa descente aux enfers en se cognant la tête contre le mur.

Il rendit l’âme quelques instants plus tard sous le regard impuissant de ses codétenus, dont les cris de détresse avaient permis d’alerter le commissaire Frank Elvis Compaoré et son équipe. Toutes choses qui étaient loin d’émouvoir les populations et principalement celle de Colma, qui a laissé éclater sa joie à l’annonce de la mort de Kassongo Salifou, ce tueur dont on parlera encore pendant des années et qui a endeuillé de nombreuses familles.

Jonas Appolinaire Kaboré
Observateur Paalga

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