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Tendances actuelles : Lutte des femmes et crise de la famille

Publié le samedi 2 septembre 2006 à 08h40min

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Débités d’un ton véhément, discours et déclarations sont nombreux et convergeant tous vers un seul centre d’intérêt, la condition de la femme.

Il est vrai qu’il y a à peine quatre siècles, la très sainte Eglise catholique elle-même déclarait que les femmes n’ont pas d’âme et que ces dernières n’eurent le droit de voter en France (pourtant championnes des droits humains) que très récemment à la faveur de la fin de la seconde guerre mondiale (1945).

Les "injustices" étaient donc nombreuses et sur cette base, l’on comprend aisément le bien-fondé de cette fronde généralisée des femmes pour réclamer une reconsidération de leur situation. Cependant, si fautes il y eut, il faut aussi considérer les raisons de ces fautes car c’est en modulant toutes récriminations sur les causes qui les ont suscitées que les femmes, évitant de ce fait de généraliser des particularités ou de particulariser des généralités donneront un sens réaliste à leur combat. En effet, il est question à partir d’exemples vécus, d’évoluer vers une égalité entre l’homme et la femme.

C’est là précisément que naît la confusion car, si pour certaines, la notion d’égalité est comprise dans le sens (conquête par les femmes de leurs droits), pour d’autres la notion d’égalité se veut plus radicale et perçue dans le sens d’une égalité mathématique terre-à-terre du genre a = b. D’un côté une attitude fondée sur une réalité vécue (en France par exemple, à niveau égal, la femme touche 25 % de moins que l’homme) et de l’autre un désir de formater la société dans un moule universel issu des "conditions normales de température et de pression".

En effet, l’homme et la femme sont effectivement égaux en ce sens que leur présence simultanée et complémentaire magnifie l’univers et la création dans la fonction sacrée de la reproduction. Cependant, l’homme et la femme sont physiologiquement différents et c’est le centrage de cette différence physiologique sur la nature elle-même en réponse à un besoin d’harmonie ou de survie qui a amené différentes sociétés humaines à confier à la femme le rôle qu’elle y assume jusqu’à nos jours.

On comprendrait mal que la chasse qui est une activité nécessitant force et endurance physiques exclusivement, soit confiée aux femmes dont la constitution plus frêle et plus grâcieuse se prête nettement moins bien à des jeux de "barbares". On comprend donc difficilement le sens d’un combat de "toutes les femmes" pour le droit ou l’égalité puisque la condition de la femme n’est pas universelle mais dépend étroitement des spécificités culturelles qui l’ont modelée.

La condition de la femme : une spécificité culturelle

Ainsi donc, impasse, fausse route, division et discorde sont autant de mots qui désignent les positions de nombreux mouvements féministes.

La conséquence des dérives et des amalgames dans la lutte des femmes est de nos jours la dévalorisation de la notion de famille. Le terme d’égalité, mal compris et brandit à bout de bras dans une situation mal choisie fragilise le couple et affecte parfois de façon irrémédiable le désir de vivre avec l’autre. La lutte des femmes mal menée et mal comprise aboutit de ce fait à leur faire perdre le plus noble bastion où leur suprématie est incontestable : la famille.

L’épouse d’une personnalité très en vue disait à ce propos un jour à des amies venues lui rendre visite et qui craignaient de réveiller son mari par trop de bruit : "Faites tout ce que vous voulez ! dehors c’est lui qui commande mais ici c’est moi le patron !". Plutôt que de reprendre des mots d’ordre venus d’ailleurs et ne reflétant que des connaissances théoriques et incomplètes de leur situation, les femmes gagneraient à habiller leur lutte tout de réalisme et ... de féminité.

Homme et femmes ne sont pas dressés les uns contre les autres comme le prônent des visions féministes de la situation. Ils vivent ensemble dans des sociétés qui ont leurs spécificités dont certains aspects sont rendus caducs par le modernisme. Le combat n’est donc pas partout le même et le meilleur moyen de le saborder est de faire peu de cas de son irréductible caractère personnalisé.

Luc NANA

L’Hebdo

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