C’est sur une note de satisfaction totale en raison des objectifs largement atteints que participants et organisateurs du séminaire sur « Coutumes traditionnelles et droits de l’enfant » se sont quittés le 25 août dernier à la résidence du Larlé Naaba à Ouagadougou. On ne le dira jamais assez, aucun développement véritable ne peut se passer des valeurs culturelles ancestrales. Le programme : « le progrès continu pour une société d’espérance » du président du Faso, en accordant une place de choix à cette dimension culturelle du développement, n’a pas manqué d’interpeller le Larlé Naaba.

S’étant fait sienne cette réalité, le chantre des valeurs culturelles, en plus de ses nombreuses actions déjà connues en matière de préservation des traditions, a voulu cette fois-ci, agir sur un maillon stratégique de la société burkinabè, à savoir sa frange jeune. « Si cette jeunesse censée présider aux destinées de la nation de demain est bien outillée pour perpétuer les valeurs traditionnelles positives, nous pouvons être sûrs de laisser l’avenir en de bonnes mains ». Telle est toute la philosophie qui guide cette entreprise, selon son promoteur. Durant trois (3) jours donc, les cent (100) enfants venus des secteurs urbains et ruraux de la région du Centre se sont abreuvés à la source des traditions à travers des panels, des causeries-débats et autres communications donnés par des personnes ressources.

Cela a permis aux enfants de se familiariser avec, notamment, l’organisation et le fonctionnement des institutions traditionnelles ainsi que les valeurs et usages qui y sont rattachés, les mécanismes traditionnels de protection de l’enfant ainsi que leurs convergences avec les droits de l’enfant consignés dans les documents internationaux comme la charte ou la convention africaine des droits des enfants.

En plus de ces séances théoriques classiques en salle, les participants ont aussi eu droit à des sorties dites pédagogiques chez les différents ministres du Moogho Naaba ainsi que chez sa Majesté lui-même.

Au cours de ce périple « touristico-initiatique, » les enfants ont pu voir sur le terrain certains aspects de l’organisation traditionnelle à travers la tenue des différents ministères par leurs dignitaires.

Ainsi, les tout-petits ont eu l’occasion d’échanger directement avec les dépositaires de la tradition à travers des questions-réponses.

Chez le Moogho Naaba, dernière étape de cette tournée, les enfants ont eu le privilège, vendredi matin d’assister à la cérémonie du « faux départ », ce rite ancestral qui conduit le chef des Moosé chaque vendredi matin, à simuler un départ en guerre que ses sujets se chargent de lui déconseiller à travers des supplications.

Après cette cérémonie, le sage a reçu les « bambins » dans son palais où il s’est prêté à leurs questions puis formulé des vœux et des bénédictions pour ceux-ci afin que leur formation soit une réussite et qu’ils puissent être de dignes représentants de demain.

Ladji BAMA
Abdoul Rasmané ZONGO (Stagiaires)