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Le président du CSC, Luc Adolphe Tiao sur le « Tapis d’honneur » : « La régulation se fait en toute indépendance »

Publié le lundi 7 août 2006 à 07h41min

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La Radiodiffusion du Burkina a déroulé son « Tapis d’honneur » au président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolph Tiao, samedi 5 août 2006, à Ouagadougou. Plusieurs points d’actualité ont été abordés au cours de cette émission.

Le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolph Tiao s’est prêté aux questions des journalistes de la Radiodiffusion du Burkina, samedi 5 août 2006, date du 46e anniversaire de l’indépendance. Il s’est prononcé sur des questions relatives à l’épanouissement du métier de journalisme, à savoir la dépénalisation, la convention collective et la carte professionnelle.

« On ne doit pas emprisonner un journaliste pour avoir émis son opinion sur une question donnée. De plus, la dépénalisation fait partie des indices de la bonne gouvernance, » a-t-il expliqué. Et d’interpeller les hommes des médias à faire preuve de professionnalisme car la dépénalisation ne saurait donner libre cours à l’impunité. Abordant la question de la convention collective, le président du CSC a indiqué que les journalistes doivent se trouver dans des conditions qui leur permettent d’exercer convenablement leur métier. Il pense que la convention protège également les patrons de presse des ruptures anarchiques des contrats de travail et les incite à former leurs employés. Pour lui, son aboutissement dépend, en tout état de cause, de la volonté des acteurs du monde de la presse. M. Tiao se dit favorable à la création de la carte de presse parce qu’elle va discipliner l’accès au métier de journalisme en proie à de nombreux prédateurs.

Attribution de fréquences et régulation de l’information

Selon le premier responsable du CSC, l’octroi des fréquences se fait par appel à candidature. Cela parce que le Burkina ne peut pas en émettre autant qu’il le désire. Il a, du reste, déclaré que le site de Ouaga est saturé.

Les conditions de délivrance des fréquences ne sont donc pas drastiques de son avis. D’ailleurs, les décisions du CSC dotées de pouvoirs cœrcitifs, sont généralement respectées par les opérateurs des fréquences. A la question de savoir si l’on peut croire à la régulation des chaînes étrangères internationales, le président du CSC répond par l’affirmative. « Nous sommes désormais face à l’explosion du numérique, mais nous préparons des textes pour les diffuseurs de canaux internationaux car nous devons protéger nos valeurs culturelles et nos médias. L’Etat doit également tirer parti de l’exploitation de ces fréquences, » a-t-il laissé entendre. En outre, la suspension des publicités relatives aux produits claircissants, et le non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines étaient au menu de cette deuxième émission du « Tapis d’honneur ». L’invité de la Radiodiffusion a expliqué que sa structure a opté de censurer les publicités sur les produits de dépigmentation pour préserver la santé de la population ainsi que les valeurs culturelles du pays en dépit des énormes pertes d’argent que cela pourrait occasionner pour les organes de presse et les agences de publicité. Le CSC qui n’est pas à sa première censure tient dans sa ligne de mire les publicités sur l’alcool, la cigarette et les fausses publicités sur les établissements d’enseignement. S’agissant du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo, M. Tiao qui s’en remet à la décision de justice souhaite toutefois que la question soit élucidée. Un des faits majeurs qui a été reproché au CSC, c’est son inféodation au pouvoir, son président étant nommé par le président du Faso. Selon M. Luc Adolphe Tiao, cela n’entache en rien la souveraineté de l’institution. Il n’y a jamais eu d’immixion du pouvoir dans les activités du Conseil, poursuit-il. M. Tiao a donc demandé aux Burkinabè de faire confiance au CSC, instance de régulation qui a pour mission, entre autres, de promouvoir la liberté de la presse et de contribuer au renforcement du tissu social.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)

Sidwaya

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