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Université de Koudougou : Des étudiants prennent en otage le vice-président

Publié le vendredi 7 juillet 2006 à 08h05min

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Les étudiants de l’ANEB de l’université de Koudougou ont déclenché un mouvement de grève le vendredi 30 juin et lundi 3 juillet derniers. Le mouvement qu’ils ont dénommé campus mort s’est traduit par des séquestrations de membres de l’administration dont le vice-président et l’arrêt des cours.

Tout a commencé le vendredi 30 juin 2006 où les étudiants de l’ANEB ont fait une descente au bâtiment de l’Ecole normale supérieure (ENS) de l’université. Ils ont pris en otage le vice- président de l’université et quelques membres de l’administration, cassant aussi des ampoules électriques. Ils ont entrepris des négociations, et des promesses de résolution du problème leur ont été faites.

Mais ne voyant pas ces promesses se réaliser dit-elle, le lundi 3 juillet, l’ANEB s’est mise encore en mouvement. Les cours avaient été arrêtés. Les bâtiments de l’administration fermés et un groupe d’étudiants manifestait devant la présidence.

A l’intérieur, le président de l’université et ses plus proches collaborateurs étaient en pourparlers avec les responsables syndicaux des étudiants. Cette rencontre a duré au moins trois heures, à l’issue de laquelle une solution a été trouvée.

Cette crise entre les étudiants et l’administration de l’université est due à la programmation d’un devoir à l’UFR/SEC. Ce devoir avait été programmé le 22 mai 2006. Mais un groupe d’étudiants de l’Union nationale pour la renaissance estudiantine et scolaire (UNARES), pour dénoncer les conditions dans lesquelles ce devoir a été programmé a décidé de le boycotter. Les membres de ce syndicat ont empêché les étudiants de composer ce jour-là. Les étudiants qui voulaient composer n’ont pas pu avoir accès à la salle.

Les responsables de l’UNARES disaient ainsi manifester contre le rythme des programmations des cours, des devoirs et des TD (travaux dirigés) dans leur UFR. Le rythme qui leur était imposé, selon eux, était insoutenable. Toujours d’après eux, ils pouvaient avoir 8 heures de cours par jour pendant toute la semaine, en plus des devoirs. Ils s’estimaient surchargés et n’avaient pas le temps pour se préparer aux devoirs.

Depuis janvier, les étudiants de l’UFR/SEC de Koudougou s’étaient opposés à cette organisation et avaient demandé un allégement. Ils réclamaient aussi une session en septembre. L’administration n’avait pas totalement répondu favorablement à cette requête, et c’est pendant ce temps que la programmation du devoir le 22 mai est intervenue.

Les étudiants de l’ANEB demandent aussi une reprogrammation. L’administration impose des conditions. Les étudiants devraient adresser une lettre d’excuse à l’administration, s’engager à ne plus organiser un mouvement de boycott et déposer une demande de reprogrammation de devoir. Conditions que l’ensemble des structures syndicales refusent de respecter. Pour elles, il n’est pas question de s’excuser pour une activité syndicale qu’elles ont menée en toute responsabilité. La situation était donc latente.

Lasse d’attendre, l’ANEB engage le mouvement de grève "campus mort" le vendredi 30 juin pour exiger de l’administration la programmation du devoir sans condition. Ils disent avoir obtenu à cette date, des promesses.

Ces promesses n’ont pas été respectées parce que le président de l’université exige la lettre d’excuses. Cette exigence a été le point d’achoppement entre l’administration et les étudiants. On était dans une impasse. Un bras de fer s’était engagé entre les étudiants et le président, mais au cours des pourparlers, le représentant de l’UNARES accepte de déposer la lettre dans les 48 heures qui suivront. On était au bout du tunnel et les négociations prirent fin.

Mais coup de théâtre ! Dès la sortie du bureau du président, les autres responsables de l’UNARES rejettent l’engagement pris par leurs camarades et refusent de rédiger la lettre. L’ANEB est mécontente du comportement de ses camarades. Elle promet se donner les moyens pour les amener à respecter leurs engagements afin que le devoir soit programmé.

Noraggo Paul Hiry

Le Pays

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