Les acteurs de la lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles et les partenaires techniques et financiers se sont rencontrés, lundi 3 juillet 2006, pour réfléchir sur le financement du deuxième Cadre stratégique de lutte contre le Sida (CSLS) 2006-2010. A travers la table ronde, le gouvernement burkinabè entend requérir l’adhésion des partenaires techniques et financiers à la mise en œuvre de sa stratégie nationale de lutte contre le VIH/Sida et les IST pour les prochaines années.

Le gouvernement burkinabè s’est engagé sur la voie de la réussite dans la lutte contre le Sida. Adopté par le gouvernement le 27 juillet 2005, le CSLS définit cinq axes stratégiques, cinq objectifs généraux, douze objectifs intermédiaires et trente huit domaines d’actions prioritaires permettant à tous les secteurs socioéconomiques, de planifier et d’exécuter les actions de la lutte contre le VIH/Sida.

Son coût total a été évalué à 160, 60 milliards de F CFA. A la date du 30 juin, les financements acquis grâce aux partenaires, s’élèvent déjà à près de 66 milliards de F CFA.

Les partenaires techniques et financiers ont fait des suggestions pour la réussite de la mise en œuvre du présent CSLS.

Le manque à gagner de près de 95 milliards de F CFA a été presque comblé grâce à la table ronde du 3 juillet 2006. En effet, l’Etat burkinabè a annoncé un financement de 15 milliards de F CFA, le système des Nations unies et autres partenaires multilatéraux, se sont engagés pour 44,107 milliards de F CFA, les partenaires bilatéraux pour 27,927 milliards de F CFA et les organisations non gouvernementales (ONG) internationales pour 2,77 milliards de F CFA, donnant un total d’environ 90 milliards de F CFA.

Le ministre des Finances et du Budget, Jean-Baptiste Compaoré qui a présidé les travaux de la table ronde, a noté que devant la persistance de l’épidémie du VIH/Sida, le gouvernement du Burkina Faso a érigé au titre des priorités, la lutte contre ce mal et a intensifié les actions de prévention et de prise en charge. « Cet engagement, après près de deux décennies, a permis une stabilisation significative voire une baisse tendancielle de la séroprévalence du VIH aussi bien en milieu urbain que celui rural », a noté le ministre Compaoré.

Le Burkina toujours en épidémie généralisée

Toutefois, notre pays demeure toujours en situation d’épidémie généralisée avec plus de 1% de taux de séroprévalence. C’est pourquoi, après avoir tiré les leçons du CSLS 2001-2005, le gouvernement a décidé d’élaborer un deuxième cadre stratégique. Son élaboration a permis la prise en compte de nouvelles orientations et stratégies notamment les principes du « Three ones ». Le « Three ones », recommande un seul cadre d’actions contre le VIH-Sida intégrant les activités de l’ensemble des partenaires, un seul organe national de coordination de la lutte contre le Sida à représentation large et multisectorielle et un seul système de suivi et d’évaluation à l’échelle du pays.

En tout état de cause, le ministre des Finances et du Budget a souligné que le gouvernement tiendra compte des engagements internationaux auxquels il a souscrits dans le cadre d’une lutte coordonnée et concertée contre la maladie avec les autres pays. En outre, le Burkina Faso mettra en place des procédures de gestion harmonisées qui seront appliquées de façon progressive et en concertation avec tous les partenaires intervenant dans le domaine.

Du reste, le représentant des bailleurs de fonds, le représentant-résident du PNUD, Georg Charpenter, a signalé qu’au-delà des considérations de portée générale, l’analyse des documents soumis à l’appréciation des Partenaires techniques et financiers (PTF) à cette table ronde leur a donné l’occasion d’échanger sur le renforcement de partenariats effectifs et opérationnels à tous les niveaux et avec tous les secteurs et acteurs. « Les partenaires techniques et financiers seront toujours à vos côtés ... cela dans une optique constructive et efficace afin de mener à bien les stratégies et politiques définies par le gouvernement du Burkina Faso pour la période 2006-2010 », a laissé entendre, M. Charpentier.

Le secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST, Joseph André Tiendrébéogo a énuméré les cinq axes stratégiques du CSLS 2006-2010.

Les cinq axes du CSLS

L’axe I concerne le renforcement des mesures de prévention de la transmission du VIH-Sida et les IST et la promotion du conseil-dépistage volontaire, l’axe II s’occupe de l’accès aux soins et de la prise en charge médicale et communautaire des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Quant à l’axe III, il s’intéresse à la protection et au soutien aux PVVIH et aux personnes affectées par le VIH-Sida et autres groupes spécifiques. Les axes IV et V interviennent respectivement dans le renforcement du partenariat, de la coordination et de la mobilisation des ressources et la surveillance de l’épidémie, le suivi-évaluation et la promotion de la recherche.

Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)

Sidwaya