AT est un élève dans un établissement privé de Dori. C’est un jeune garçon qui a fait le tour des établissements secondaires de Seba et Dori. Les professeurs qui l’ont enseigné le reconnaissent comme un élève récalcitrant. NP est, quant à lui, candidat libre. Il s’était présenté maintes fois à l’examen du BEPC ; mais la chance ne lui avait jamais souri. Ces deux candidats, qui avaient choisi de prendre la courte échelle, avaient un objectif commun : avoir le BEPC à tout prix. Et pour atteindre leur objectif, chacun d’eux avait son plan.

AT n’est pas passé par quatre chemins. Il a corrigé ses propres copies en pleine composition sans attirer l’attention des surveillants. Sa stratégie était simple : il évitait de reporter les réponses des questions sur la première page de sa copie. Il répondait à ces questions à la page 2 et 3. Et dès qu’il répondait à quelques questions, il se mettait aussitôt à corriger la copie à l’aide d’un bic rouge à capuchon bleu.

La première moitié de la page 3 des copies, cachée par l’en-tête, n’avait pas été corrigée par le correcteur improvisé. Il savait qu’une fois l’en-tête arrachée, cette partie devient visible. En agissant de la sorte, AT voulait donc tromper la vigilance des correcteurs. Mais il y avait trop de maladresses dans sa correction. Les notes qu’il reportait à la marge de ses copies étaient nettement supérieures à la somme des notes affectées aux exercices. Ainsi on pouvait lire, par exemple, à la marge 15 alors que la somme des notes affectées aux exercices fait 1,5.

Le 17 juin dernier, début des corrections. Le secrétariat du jury 1, qui répartissait les copies entre les correcteurs, décela parmi les 205 copies, des copies corrigées qui portaient curieusement le même numéro. Après avoir passé au peigne fin lesdites copies,le secrétariat du jury en identifia l’auteur en la personne de AT qui fut convoqué au secrétariat du jury 1. Il reconnut ses copies et les corrections qu’il a portées. En conséquence, il a été radié de la liste des candidats et déféré par la police à la maison d’arrêt de Dori, le 17 juin dernier. Devant la police, il a reconnu être l’auteur de la correction de ses propres copies, et qu’il a agi de la sorte parce qu’il voulait à tout prix avoir son BEPC.

Accusé de tentative de fraude, d’usurpation de titre, etc., il a été jugé et condamné à un mois ferme en audience du 29 juin au tribunal de Dori.

L’autre candidat, NP, a, quant à lui, fait une proposition sur sa copie de mathématiques, adressée au correcteur qui aurait en charge la correction de sa copie. En effet, à l’intérieur de sa copie on pouvait lire "... Je demande au professeur qui corrigera ma copie de me coller un 16 (sic) et moi, je vais lui coller à mon tour 50 mille francs (sic). Voilà mon numéro de téléphone (sic)..." Le jury 2, qui avait en charge les copies de NP, a, dans ce cas de tentative d’achat de conscience et de corruption, appliqué les textes en radiant le candidat de la liste des candidats, après lui avoir attribué la note zéro.

Voilà deux candidats qui ne joueront plus avec leur destin en utilisant la courte échelle.

Par Welman GUINGANI (Collaborateur)

Le Pays