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Eradication du ver de Guinée au Burkina : De 42 000 cas en 1990 à 30 cas aujourd’hui

Publié le lundi 26 juin 2006 à 07h27min

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Le Programme national d’éradication du ver de Guinée (PNEVG) tend vers la certification de l’éradication du "ver de Guinée". A cet effet, un atelier de réflexion sur les activités de précertification s’est tenu à Kaya le 22 juin 2006. Ledit atelier a été suivi d’une campagne de mobilisation sociale autour du PNEVG, à Kouini, dans le Namentenga.

Le programme national d’éradication du "ver de Guinée" (PNEVG) a enregistré un taux de réduction de 98% de ladite maladie, ces derniers temps, précisément de 2000 à 2005. Au cours de ces cinq (05) années, le nombre de cas de ver de Guinée notifiés est passé respectivement de 1956 à 30.

Mais dans l’ensemble et selon l’enquête de prévalence de 1990, il y avait 42 000 cas notifiés dans plus de mille (1000) villages burkinabè. Face à une telle réduction du taux de "ver de Guinée" au Burkina , le gouverneur de la région du Centre-Nord, Mme Fatimata Legma a affirmé que le processus d’éradication de cette maladie est à la phase de la précertification.

Ensuite, elle a souligné que l’évolution de la situation épidémiologique est très bonne, malgré les trente cas présents dans six (06) villages : 24 autochtones et 6 cas importés des pays voisins (Mali, Ghana, Niger et Côte d’Ivoire). "Notre pays est en train d’être débarrassé du ver de Guinée car le village de Riboulou, dans le Sanmentenga, qui était le plus endémique en 2003, n’a enregistré aucun cas en 2005", a-t-elle dit d’un air triomphal.

Une sensibilisation à outrance à Kouini Mme Fatimata Legma a félicité l’ensemble des acteurs du système de santé et les partenaires pour les résultats positifs obtenus.

Dans le Namentenga, Boulsa occupe le premier rang des districts endémiques depuis 2005, avec 18 cas dans le seul village de Kouini. Mais d’après le maire Kayalais, M. Mahama Bélemviré, Kaya avait occupé le premier rang avec 59 cas en 2003. "Les facteurs de ce mal sont le faible accès à l’eau potable et le faible niveau d’instruction qui maintient les populations dans des croyances concernant le ver de Guinée", a-t-il expliqué.

Le village de Kouini qui compte 18 cas à lui seul sur les 30 recensés en 2005, a retenu l’attention des acteurs de terrain, notamment les directeurs régionaux et centraux du ministère de la santé et leurs partenaires. D’où la campagne de mobilisation sociale faite dans ledit village, le 23 juin 2006.

C’était une journée après l’atelier de réflexion sur les activités de précertification de l’éradication du ver de Guinée, tenu à Kaya. Cet atelier a permis de faire une revue des critères de certification, de définir le système de surveillance et d’archivage de même que les outils à utiliser.

En somme, l’atelier a été une occasion pour identifier les acquis et les faiblesses en vue d’améliorer les stratégies utilisées contre le ver de Guinée. Nantis des propositions de solution et de partage d’expérience, les participants se sont alors rendus à Kouini, pour sensibiliser la population.

A Kouini, la population a bravé le soleil pour prendre part au théâtre-forum et aux séances de démonstration de filtrage d’eau.

Et ceci, grâce au théatre-forum suivi de questions-réponses. Par la suite, les femmes de Kouini ont fait des séances de démonstration du filtrage d’eau. Pour la circonstance, ces femmes ont bénéficié symboliquement de filtres. Vingt d’entre elles ont reçu leurs filtres des mains des autorités. Les élèves quant à eux ont reçu des bandes dessinées. Un don salué à sa juste valeur par la population.

Redoubler d’ardeur dans la lutte

Auteurs de terrain, partenaires techniques et financiers, et directeurs du ministère de la Santé ses sont quittés avec la ferme intention de redoubler d’efforts. Cela s’impose parce que la rareté des cas de ver de Guinée implique les difficultés de dépistage.

Les agents de santé ont été invités à être très proches des communautés pour confirmer ou informer les cas. M. Mahama Bélemviré a indiqué que les populations ont pris conscience de la nécessité de s’engager dans le combat à telle enseigne qu’en dehors des 30 cas de 2005, il n’y a plus eu d’autres en 2006.

Une contribution importante qui a permis aux acteurs impliqués dans la lutte de s’inscrire dans la politique nationale de réduction de l’endémicité du ver de Guinée. Cette stratégie permettra-t-elle de mettre fin à la transmission du ver de Guinée au Burkina Faso en 2006 ?

Aimée Florentine KABORE kaborette@yahoo.fr

Sidwaya

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