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Dégradation des cimetières publics : Le désordre, malgré les textes

Publié le vendredi 16 juin 2006 à 07h51min

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Notre édition du vendredi 2 juin 2006, la rubrique « Constat », a fait cas de la dégradation des cimetières publics sous le titre « Quand les morts reposent dans des ordures ». Cette semaine nous avons donné la parole aux acteurs concernés par le phénomène.

Notamment, la mairie de Ouagadougou à travers la présidence de la commission des Affaires générales, Burkina Sep et les pompes funèbres. Si les deux dernières structures ont pu donner des raisons objectives pour prouver leur indisponibilité, la présidence de la commission des Affaires générales de la commune de Ouagadougou nous a tournés en bourrique. N’empêche, nous avons pu avoir les textes de la réglementation en vigueur dont nous vous livrons la teneur.

Les morts risquent de continuer à reposer dans les ordures dans les cimetières de Ouagadougou si rien n’est fait. Le maire Simon Compaoré lors de son discours d’installation a fait comprendre que la salubrité des cimetières est l’une des préoccupations de son nouveau mandat de cinq ans à venir. Le bourgmestre a confié que « la mise en place des pompes funèbres municipales et l’organisation de la gestion des cimetières » feront l’objet d’une attention particulière.

Cette matière a constitué le tendon d’Achille de l’action municipale pour les deux mandats passés. Notre ambition sera de faire de grands pas en résistant aux pesanteurs sociologiques propres aux pays sahéliens », a expliqué Simon Compaoré. Pour y parvenir, le maire de la commune de Ouagadougou s’appuie sur le dispositif réglementaire existant.En effet, c’est l’arrêté du 23 août 2004 portant règlement général des sépultures et police des cimetières qui fixe les modalités de gestion des sépultures, des cimetières et les structures chargées de gérer les cimetières. Selon cette réglementation, les cimetières municipaux doivent être situés à 500 m au moins des limites des agglomérations. Cependant, « cette distance peut être réduite si les agglomérations sont pourvues d’eau potable alimentant toutes les habitations situées à moins de 100 m de distance du cimetière ».

En outre, pour des raisons sanitaires, il est interdit de creuser des puits sur des terrains situés à moins de 100 m d’un cimetière. Les textes existent mais ils ne sont pas appliqués dans la mesure où le constat est tout autre sur le terrain. Des habitations côtoient presque tous les cimetières de Ouagadougou. Et bon nombre de ces habitations ont des puits creusés sur leur terrain.

Les cimetières publics manquent de clôture. Pourtant, l’article 4 de la réglementation cité plus haut est formel, « les cimetières doivent être entourés d’une clôture de nature à assurer leur protection ».

Des heures d’ouverture et des inhumations à domicile

Selon la réglementation en vigueur, les cimetières sont ouverts tous les jours de 7h à 18h. Mieux, « aucune inhumation ou exhumation ne pourra y avoir lieu en dehors de ces heures », précise le texte. Sur le terrain, il n’est pas rare de trouver des individus en train d’inhumer ou d’exhumer un corps de nuit. En ce qui concerne les inhumations ou les exhumations de corps dans les domiciles, elles ne peuvent se faire sans une autorisation exceptionnelle de la mairie.

« Dans ces cas (inhumation à domicile ou sépultures particulières) la tombe devra respecter des caractéristiques sécuritaires ». Notamment, « elle doit avoir une profondeur de deux mètres, être cimentée et située à cinq mètres au moins d’un mûr mitoyen ou d’un puits. En plus, la bière doit être zinguée ». Pour vérifier les conditions requises pour les inhumations à domicile, des dispositions ont été prises. Notamment, le fait que l’inhumation doit se faire en présence d’un agent des services municipaux et d’un agent de police assermenté.

La fréquentation des cimetières est réglementée.

Son accès est interdit selon l’arrêté « aux malades mentaux, aux personnes en état d’ivresse, aux marchands ambulants, aux mendiants, aux enfants non accompagnés ». N’y ont pas aussi droit de cité, les animaux même ceux tenus en laisse, les engins à deux roues, les voitures autres que celles des services municipaux, des sociétés concessionnaires, des pompes funèbres, des handicapés et personnes de mobilité réduite.

L’effet « Constat »

En tout état de cause le service municipal chargé de la propreté de la ville est conscient de la dégradation des cimetières. Après la publication du reportage le 2 juin dernier, ce service a organisé des journées de nettoyage dans les cimetières dont nous avons fait cas.

Ainsi, la brigade verte et des associations se sont mobilisées pour diminuer, au mieux les ordures qui troublaient la quiétude des morts des cimetières de Dagnoën (secteur n°30) de Gounghin (secteur n°9) de Wayalghin (secteur n°27 de Ouagadougou).

Le directeur par intérim de ce service M. Amadou Cissé a confié avoir ramassé des munitions au cimetière de Gounghin. Toute chose qui révèle la dangerosité de ces lieux laissés à eux-mêmes. Selon M. Cissé « l’entretien et la gestion des cimetières feront l’objet d’une attention particulière ». Les morts en ont vraiment besoin et les populations aussi.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)

Sidwaya

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