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Lutte contre la criminalité transfrontalière : Le Burkina, le Niger et le Bénin pour une stratégie commune

Publié le jeudi 15 juin 2006 à 06h56min

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Le 13 juin 2006, à Fada N’Gourma au Burkina Faso, les forces de sécurité dudit pays, du Bénin et du Niger se sont concertées autour de la « Coopération dans la lutte contre le grand banditisme ».Au terme des travaux, la réunion tripartite a fait des recommandations dont la mise en œuvre permettra de traquer les criminels où qu’ils soient entre les trois pays.

La criminalité transfrontalière Bénin-Burkina Faso-Niger, ne semble plus avoir de « beaux jours » devant elle. Des pistes pour juguler le phénomène ont été dégagées dans la journée du mardi 13 juin 2006 à Fada N’Gourma (localité située à 220 km à l’Est de Ouagadougou) au Burkina Faso par une soixantaine d’experts en sécurité, venus des trois (3) pays.

Au plus haut niveau, le pays hôte avec 41 participants, était représenté par son ministre de la Sécurité Yipènè Djibrill Bassolé. La délégation béninoise forte de 12 personnes était conduite par M. Edgard C. Alia, ministre de la Sécurité publique et des Collectivités locales. Les huit (8) agents des forces de sécurité nigériens avaient à leur tête M. Malam Sahirou, secrétaire général, représentant M. Mounkaïla Modi, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation. Dans l’immédiat, la rencontre tripartite contre la criminalité prévoit l’organisation d’opérations simultanées et concertées de patrouilles de sécurisation des axes routiers frontaliers.

Il est aussi question de promouvoir un cadre de collecte et d’échanges directs d’informations entre les services de sécurité frontaliers. Egalement, les ministres et les experts ont convenu de l’institution d’un cadre de rencontres trimestrielles des responsables des services opérationnels de sécurité des trois pays. Enfin, la rencontre a fortement rappelé et recommandé l’application de la convention d’assistance et de coopération en matière de sécurité entre les Etats du Conseil de l’Entente signée à Kara (Togo) le 15 février 1996 ainsi que l’accord de coopération en matière de police criminelle de la CEDEAO.

Dans le moyen terme, la création d’unités spéciales contre la criminalité transfrontalière au Burkina Faso, au Niger et au Bénin, sera une réalité. De façon plus lointaine, l’ouverture de commissariats de district et de brigades de gendarmerie dans les localités jugées stratégiques, le développement des moyens modernes de communication entre les services de sécurité, sont au menu.

Les remèdes contre la criminalité sont là, reste à les « consommer ». Et le politique a donné des assurances à la rencontre de Fada N’Gourma. Tout en saluant cette volonté commune des trois Etats à mener un combat sans merci contre les criminels, M. Malam Sahirou a exprimé la disponibilité du Niger à mettre en application les résolutions de la réunion.

« Le Bénin ne ménagera aucun effort pour faire mettre en œuvre les recommandations de Fada par ses forces de police et de gendarmerie », a renchéri le ministre Edgard C. Alia. Son homologue burkinabè Yipènè Djibrill Bassolé a affiché la même détermination. Il a, sur place, invité les commandements représentés à la réunion à travailler à l’appropriation des résolutions. Avec les délégations étrangères, le ministre Bassolé a partagé la jeune expérience du Burkina Faso en matière de lutte contre la criminalité, notamment la police de proximité.

Il a affirmé que cette expérience permet d’instaurer un climat de confiance, facilitant la nécessaire collaboration des populations dans le combat. En attendant, les ministres ont tous reconnu la fréquence des actes de grand banditisme de part et d’autre de leurs frontières communes, qui sont « le fait d’une même organisation criminelle si ce n’est les mêmes individus qui se déplacent d’un territoire à l’autre pour commettre leurs méfaits », comme a si bien diagnostiqué le ministre burkinabè. Toute chose qui impose une solidarité plus grande entre les forces de sécurité, à travers la concertation permanente, les échanges d’informations en temps réel et les actions communes. C’est la justification de la réunion tripartite au Burkina Faso.

Le prochain rendez-vous de ce genre est annoncé pour le Bénin. La date et la ville hôte n’ont pas encore été précisées. L’objectif sera d’évaluer la mise en œuvre des résolutions de Fada et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la coopération sécuritaire entre les trois pays.

Alassane Koumia KARAMA (karamalass@yahoo.fr)

Sidwaya

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